Le gouvernement cubain a reconnu les inefficacités dans le secteur de la construction suite à la publication d'un rapport détaillant les manquements dans la fabrication de logements, la production de fournitures et de matériaux, ainsi que dans l'exportation.
Santiago Eduardo Lage Choy, président de la Commission de l'Industrie, de la Construction et de l'Énergie de l'Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire, a présenté le rapport élaboré suite à un contrôle fiscal du MICONS réalisé en 2020, dans lequel sont reflétées les plaintes de la population, principalement en raison des délais des démarches bureaucratiques.
En 2020, le plan de construction de logements et de béton préfabriqué n'a pas été respecté, ainsi que la production de sable, de blocs, de sanitaires, de carreaux, de tuiles et de réservoirs en ciment amianté ; et la fabrication de ciment et de clinker (produit granulaire obtenu par la calcination de calcaire et d'argile) à des fins d'exportation.
L'utilisation de la capacité disponible pour la production de ciment n'a atteint que 59 % en 2019 et 43 % en 2020, selon des données officielles présentées devant l'ANPP et publiées par le journal officiel Granma.
«La capacité de construction disponible n'est pas utilisée et, bien que ces dernières années elle ait été limitée par la faible disponibilité des ressources du bilan central, des difficultés sont observées dans le respect du calendrier du processus d'investissement, dans la qualité et l'efficacité de celui-ci, ainsi que dans l'optimisation du temps de travail, entre autres difficultés», a souligné le rapport.
Depuis 1990 jusqu'en 2018, l'État cubain a construit seulement 401 777 logements, ce qui a profité à un peu plus d'un million de personnes à travers le pays. Ce chiffre est insuffisant compte tenu qu'à la fin de la dernière année, il existait un déficit de 862 879 maisons.
Un autre élément révélé par le gouvernement cubain est que parmi plus de 29 000 mères avec trois enfants ou plus âgés de moins de 17 ans ayant besoin de travaux de construction dans leur logement, seules 5 841 en ont bénéficié.
En raison du fait que la réparation des logements n'est pas effectuée correctement dans de nombreux cas, cela représente l'un des principaux problèmes de l'infrastructure résidentielle de Cuba, comme l'a reconnu le fonctionnaire cubain.
La population se plaint de la lenteur du programme de logement et du manque de ressources matérielles, de l'existence de subventions accumulées des années précédentes et des ressources financières immobilisées dans les banques pour cette raison.
Dans ce sens, il a été demandé au Ministère de la Construction d'agir de manière appropriée afin que les subventions soient mises en œuvre, même si cette tâche revient aux directions municipales et provinciales du Logement.
Jusqu'en mai 2021, à Cuba, seulement 99 252 logements avaient été achevés, dont plus de 46 000 par des efforts personnels. Cependant, le problème persiste avec les maisons touchées par des phénomènes naturels, les effondrements totaux, les cellules de base habitables non achevées, les sols en terre et les terrains, pour un total de 203 901.
Bien que les chiffres officiels de 2021 soient inférieurs à ceux de l'année précédente, nombreuses sont les personnes qui ne vivent pas dans de bonnes conditions ou qui attendent une intervention du gouvernement pour réformer leur logement.
Le problème du logement à Cuba est complexe et s'est aggravé avec la crise du coronavirus en raison du manque de ressources économiques et des conditions nécessaires pour faire face à la demande.
Bien que l'article 71 de la Constitution cubaine reconnaisse le droit de tous à un logement adéquat ainsi qu'à un habitat sûr et sain, et que l'État affirme appliquer des politiques pour y parvenir, force est de constater qu'il ne fait pas preuve d'efficacité dans ses décisions.
À la fin septembre, il a été révélé que l'Entreprise Productrice Locale de Matériaux de Construction (PLOMAC) de Villa Clara rencontre des difficultés à commercialiser les briques et les tuiles qu'elle produit en raison de leur mauvaise qualité, malgré une forte demande sur le marché.
L'un des cas les plus récents d'une mère cubaine sans logement est celui de Kirenia Sánchez, originaire de Morón, Ciego de Ávila, qui vit avec ses enfants dans un vieux entrepôt abandonné à Cienfuegos, en attente depuis 2019 d'une réponse institutionnelle qui résoudra sa demande.
« Je ne demande rien d'inhabituel, mais qu'on m'aide, comme on a aidé d'autres femmes avec moins d'enfants », a déclaré Sánchez dans une vidéo diffusée sur Internet.
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