Un retraité du MININT arpente les rues de La Havane pour survivre

Le vieil homme Luis Urbano Iznaga Morales, âgé de 83 ans et retraité du MININT, affronte sa vieillesse en nettoyant les rues de La Havane pour subsister.

Luis Urbano Iznaga limpia patios, parques y calles de La Habana. © Collage captura Youtube / Cartas Desde Cuba y Facebook / Johanna Jolá Alvarez
Luis Urbano Iznaga nettoie les patios, parcs et rues de La Havane.Photo © Collage capture Youtube / Cartas Desde Cuba et Facebook / Johanna Jolá Alvarez

À 83 ans, Luis Urbano Iznaga Morales, un retraité du Ministère de l'Intérieur (MININT), anciennement chargé de la sécurité personnelle, se voit contraint de balayer les rues du quartier Casino Deportivo, dans la municipalité habanère du Cerro, pour pouvoir subsister.

Johanna Jolá Álvarez a partagé sur son mur Facebook l'histoire « du papy laborieux qui, avec amour et soin, s'occupe des jardins, des parcs et nettoie les rues du Reparto Casino Deportivo, afin de pouvoir subvenir à ses besoins dans sa vieillesse ».

Captura de Facebook / Johanna Jolá Álvarez

Le paysage actuel à Cuba, en plein durcissement de la crise économique, oblige de nombreuses personnes âgées à reprendre le travail après leur retraite, comme unique moyen de subsistance.

Selon Álvarez, cet homme âgé “a consacré toute sa vie à voir un pays meilleur”, en soulignant qu’il “mérite la reconnaissance de tous”.

Sur le réseau social, il a également suggéré que le régime devait beaucoup à cet homme "en ne pouvant garantir à nos personnes âgées la vieillesse dont elles ont besoin et qu'elles méritent".

Enfin, il a invité les personnes à ne pas rester insensibles à la situation de ce vieil homme qui, selon ses propres mots, « tous les jours s’efforce de garder le quartier propre malgré les difficultés ». Il a souligné la pénurie que connaît aujourd'hui le pays, où les déchets s'accumulent et où le gouvernement se décharge de ses responsabilités en invoquant le manque de ressources, permettant ainsi à l'indifférence et à la négligence de s'installer.

Actuellement, certains anciens cubains attirent l'attention dans les rues de La Havane en fouillant dans les poubelles et en collectant des matières premières, afin de réunir un peu d'argent qui leur permettra de sortir jusqu'à la fin du mois.

Le régime de l'île a lancé une initiative connue sous le nom de "Reciclo mi barrio", à laquelle de nombreux personnes âgées ont participé, transformant le recyclage, plus qu'une simple activité écologique, en une lutte quotidienne pour la survie dans la capitale du pays.

La situation d'Ulises Pérez Cuevas, un Cubain retraité de la Sécurité de l'État, a été différente.

Le monsieur a dénoncé la précarité dans laquelle il vit, malgré le fait d'avoir consacré ses meilleures années à défendre ce qu'on appelle le processus révolutionnaire.

Dans une vidéo partagée par l'Observatoire Cubain des Droits de l'Homme sur son compte Twitter, le vieil homme a raconté qu'à 14 ans, il s'est engagé dans la clandestinité, et qu'en 1959, il a été envoyé à La Havane, où il est devenu agent de la Sécurité.

"Mais je souffre de la faim, car 1 500 pesos ne suffisent pas pour manger, tout est très cher", a-t-il souligné.

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