APP GRATIS

Le gouvernement prépare une loi pour restreindre l'accès à l'information publique à Cuba.

Le projet sera soumis à discussion entre les députés cubains.

Parlamento cubano © Cubadebate
Parlement cubainPhoto © Cubadebate

Le régime cubain prépare une loi pour restreindre davantage l'accès à l'information publique sur l'île, a annoncé mardi l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire (ANPP).

Le projet de loi sur la "Transparence et l'Accès à l'Information Publique" sera soumis à la discussion des députés de l'ANPP et est disponible sur le site du Parlement via le lien suivant.

La norme "vise à réguler la transparence et le droit d'accès à l'information publique ; tout en établissant les obligations que doivent remplir ses responsables", a rapporté la presse officielle.

Bien que l'avant-projet reconnaît que "la Constitution de la République dispose que toutes les personnes ont le droit de demander et de recevoir du État des informations vraies, objectives et opportunes et d'accéder à celles générées par les organes de l'État et les entités", il souligne que "il est nécessaire de mettre en place des mécanismes garantissant l'accès des citoyens aux informations de l'Administration Publique ; et la protection des informations mettant en danger la défense et la sécurité nationale et l'intégrité des personnes, générées par l'État, le Gouvernement, et d'autres entités concernées".

Après avoir affirmé que "il est nécessaire d'adopter une disposition réglementaire définissant les sujets tenus et garantissant le respect effectif de leur obligation", l'article 21 du projet de loi mentionne les "exceptions à l'accès à l'information publique".

À cet égard, il est dit que sont considérées comme des exceptions "les informations classifiées ou limitées et les circonstances, faits ou attributs qui, s'ils étaient divulgués, constitueraient un dommage, un danger, une atteinte ou une violation pour : a) la souveraineté, la défense et la sécurité nationale ; b) les données personnelles ; c) une procédure judiciaire ou administrative en cours ; d) les droits de propriété intellectuelle ; e) la confidentialité des données commerciales ; et f) l'environnement".

Pour sa part, l'article 22.1 stipule que les sujets obligés réalisent un test de dommage, de sorte que seule la divulgation des informations demandées représente un risque réel pour un intérêt protégé, la limitation d'accès à ces informations sera établie.

Il explique également que "la preuve du préjudice consiste à démontrer, par un examen des avantages et des risques dans une circonstance donnée, la pondération qui est faite entre le préjudice que la divulgation de certaines informations entraîne sur les droits et principes, par rapport aux avantages que présente la divulgation de ces informations".

De même, cela "est pratiqué par le sujet obligé" et vérifie le respect des aspects suivants : "a) Que la divulgation de l'information ne représente pas un risque réel, démontrable et identifiable pour l'intérêt public ou la défense et la sécurité nationale ; b) que sa diffusion dépasse l'intérêt public ; et c) que la décision prise représente un avantage plus important que le préjudice que pourrait causer sa divulgation".

Selon le régime, cette loi vise à promouvoir la culture de la transparence dans la gestion publique, en appliquant des méthodes communes de régulation des systèmes institutionnels, patrimoniaux et personnels de gestion documentaire et d'archivage.

Des experts cubains ont réagi à la proposition de l'ANPP.

L'avocat Eloy Viera a souligné que "la survie des régimes totalitaires repose, entre autres caractéristiques, sur leur opacité et leur capacité à maintenir l'information publique hors de portée des citoyens. Pour cette raison, le régime cubain a géré avec une extrême prudence toute réglementation liée à la transparence et au droit d'accès à l'information".

Dans un article publié dans El Toque, il mentionne qu'il n'y a pas d'organe de contrôle garantissant le respect de la législation, comme c'est le cas au Mexique, où existe l'Institut national de transparence ; en Argentine, avec l'Agence d'accès à l'information publique ; ou au Chili, qui a un Conseil pour la transparence.

Les organismes de régulation sont importants car ce sont des organes indépendants de toute institution de l'État, ils servent de médiateurs entre celles-ci et les citoyens et veillent à ce que les réglementations en matière d'accès à l'information et de transparence soient respectées. Les organismes de régulation sont ceux qui, par exemple, traitent les réclamations dans le cas où une autorité déclare une information demandée par les citoyens comme étant exempte ou secrète.

Cependant, le projet préliminaire indique que le Citma sera l'organisme chargé d'accomplir certaines des fonctions des organes de contrôle ; cependant, il s'agit d'un organisme de l'administration centrale de l'État auquel est conférée la faculté de «contrôler» les sujets tenus de fournir des informations publiques, sans toutefois définir quelles sont les compétences concrètes qu'il peut avoir.

Qu'en penses-tu ?

COMMENTER

Archivé dans:


As-tu quelque chose à signaler ? Écris à CiberCuba :

editores@cibercuba.com +1 786 3965 689