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Deux nouveaux féminicides ont été signalés à Cuba : l'un à La Havane et l'autre à Las Tunas.

Le nombre de cas vérifiés depuis le début de l'année s'élève à 25.

Grafiti contra los feminicidios © Flickr/Lunita Lu
Graffiti contre les féminicidesPhoto © Flickr/Lunita Lu

Des plateformes féministes ont signalé ce mercredi deux nouveaux féminicides qui soulignent l'urgence de systèmes de protection efficaces et de refuges pour les victimes en danger de mort, portant à 25 le nombre de femmes victimes mortelles de violence conjugale depuis le début de l'année à Cuba.

Le premier d'entre eux a eu lieu le 18 mai dans le quartier ouvrier, dans la municipalité de San Miguel del Padrón à La Havane.

Ce jour-là, une femme de 32 ans identifiée sous le nom de Cindy Samanthy González Espinosa (Samy) a été assassinée chez une amie, endroit où elle s'était réfugiée pour échapper à son ex-partenaire.

Cependant, l'homme s'est rendu au domicile de l'amie de la victime et y a mis fin à sa vie.

YoSíTeCreo en Cuba a souligné que l'agresseur avait des "antécédents de violence" avec Cindy et ses partenaires précédents, sans que cela n'ait entraîné de mesures préventives de la part des autorités.

L'autre féminicide est celui de Katia Ortiz Figueredo, 25 ans et mère de deux enfants, qui a été assassinée en pleine rue dans la ville de Las Tunas le 5 juin dernier.

Dans ce cas également, la victime est décédée aux mains de son ex-partenaire, qui avait des antécédents de violence machiste à son encontre.

Dans un précédent rapport sur cette même affaire, le journaliste Alberto Arego a précisé - citant le témoignage d'une tante de la victime - que la jeune fille avait été poignardée vers 23 heures ledit jour aux abords d'une pharmacie dans le quartier Aguilera où de nombreuses personnes faisaient la queue pour acheter des médicaments.

Selon le témoignage de la source familiale, Katia Ortiz et son ex-partenaire étaient divorcés depuis quelques mois, mais lui, "sous menace, l'avait retenue chez lui pendant cinq jours et l'avait agressée sexuellement, la laissant enceinte, selon les rapports de l'expert lors de la nécropsie".

Katia is survived by two children, an eight-year-old boy and a three-year-old girl.

À la question de savoir si la jeune fille avait déposé plainte, la tante de la victime a répondu au journaliste que non, qu'elle "avait très peur de lui" et qu'elle n'avait pas voulu exposer son père et son frère.

Ce que je veux, c'est que cette affaire soit rendue publique, afin qu'il n'en tire aucun bénéfice et qu'il soit condamné pour double homicide", a-t-il conclu en parlant de l'agresseur, qui a été arrêté la même nuit du crime.

Le sous-recensement réalisé par des plateformes cubaines indépendantes jusqu'au 12 juin est de 25 féminicides, trois tentatives de féminicide, six cas nécessitant un accès à l'enquête policière et l'assassinat d'un homme pour des motifs de genre.

On enquête également actuellement sur quatre autres alertes, une à La Havane, à Artemisa, à Camagüey et à Santiago de Cuba.

La plateforme YoSíTeCreo à Cuba et l'Observatoire du Genre Alas Tensas soulignent l'importance pour le gouvernement cubain de déclarer un "état d'urgence pour la violence de genre" et plaident en faveur d'une loi intégrale contre la violence machiste, car le féminicide n'est pas qualifié dans le Code pénal de l'île.

Miguel Díaz-Canel a déclaré le 8 mars dernier que le nombre de condamnations pour meurtres machistes avait triplé dans le pays en 2023 par rapport à 2022, passant de 18 à 61.

Malgré le constat que les cas de violence de genre "apparaissent avec une fréquence regrettable", Díaz-Canel a argumenté que les "ennemis de la révolution", qu'il n'a pas mentionnés explicitement, "manipulent de manière appropriée et tendancieuse" les chiffres.

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