Le régime cubain établit des causes pour retirer la citoyenneté aux résidents à l'étranger

Selon la proposition du projet de loi sur la citoyenneté, c'est le "président" qui décide si un Cubain doit être privé de sa citoyenneté.

Miguel Díaz-Canel y pasaportes cubanos © X / Presidencia Cuba y CiberCuba
Miguel Díaz-Canel et les passeports cubainsPhoto © X / Présidence Cuba et CiberCuba

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Le gouvernement cubain a établi les raisons pour retirer la citoyenneté aux résidents à l'étranger.

Le régime a dévoilé la proposition de loi sur la citoyenneté, qui n'a pas encore été approuvée, mais qui devrait probablement l'être en juillet, lors de la prochaine session de l'Assemblée nationale.

Selon la réglementation, c'est le "président" qui décide si un Cubain doit être privé de sa citoyenneté, pour ce faire, il devra promulguer un Décret Présidentiel.

Le chapitre III "Privation de la citoyenneté cubaine" stipule dans son article 54 que les Cubains ne peuvent être privés de leur citoyenneté, sauf pour des raisons légalement établies.

Ensuite, l'article 55.1 établit deux causes : la première concerne le fait de s'enrôler dans tout type d'organisation armée ayant pour objectif de porter atteinte à l'intégrité territoriale de l'État cubain, de ses citoyens et des autres personnes résidant dans le pays.

La deuxième raison est "de l'étranger, réaliser des actes contraires aux hauts intérêts politiques, économiques et sociaux de Cuba, dès lors que cela soit jugé ainsi par l'autorité de citoyenneté compétente", une formulation si large qu'elle pourrait inclure toute activité que le régime considérerait comme une menace, comme les opposants ou les activistes politiques.

En décembre, le gouvernement a publié une Liste Nationale de Terroristes dans laquelle figurent des personnalités et des influenceurs de Miami tels qu'Alexander Otaola, Eliecer Ávila ou Alain Lambert (Paparazzi cubain), qui pourraient être concernés par ces accusations, étant soupçonnés d'inciter à "des actions affectant l'ordre social à Cuba, par des actes violents...".

Le projet de loi, dans son article 55.2, ajoute que l'autorité de la citoyenneté ne privera de la citoyenneté un Cubain que si il est établi "de manière indubitable" qu'il a enfreint l'une des causes, qu'il possède une autre nationalité ou qu'il ne réside pas de manière effective dans le pays, et qu'un décret présidentiel correspondant est émis.

Néanmoins, la norme stipule que si quelqu'un tombe sous le coup de la loi et cause un grave préjudice à la sécurité nationale de Cuba, mettant en danger la stabilité de l'État, les relations internationales ou la santé générale de la population, l'autorité de la citoyenneté peut émettre le Décret Présidentiel même si les conditions et formalités pour le traitement du dossier ne sont pas respectées.

"Le droit de récupérer la citoyenneté cubaine ne peut être exercé qu'une seule fois, quelle que soit la raison de la perte", ajoute le texte.

Le régime affirme depuis des décennies qu'il travaillait sur une Loi de la citoyenneté, mais celle-ci a été sans cesse reportée. L'absence d'une réglementation permet au gouvernement d'imposer des obligations aux citoyens sans garantir des droits pleins, comme le droit d'entrer et de sortir de Cuba avec un passeport cubain, même pour ceux qui possèdent une double nationalité.

Le nouveau Projet de Loi définit les exigences et procédures concernant l'acquisition, la renonciation, la perte et la récupération de la citoyenneté, ainsi que son enregistrement.

La perte de la citoyenneté cubaine, qu'elle soit due à une révocation ou à une renonciation, a des conséquences sur la situation migratoire de la personne et est soumise aux dispositions de la Loi sur la Migration, qui est également en phase de projet.

Les deux normes, qui doivent être approuvées le mois prochain, sont étroitement interconnectées.

La nouvelle loi sur la citoyenneté est nécessaire pour réguler le processus de renonciation à la citoyenneté, une option à laquelle pourront désormais accéder les Cubains majeurs, à condition qu'ils résident à l'étranger et possèdent une autre nationalité, afin d'éviter les cas d'apatridie.

La Loi sur l'Immigration stipulera, pour sa part, que les Cubains qui renoncent à leur citoyenneté seront considérés comme des étrangers et, pour ce qui est de l'entrée et de la sortie du pays, seront soumis à la présentation d'un passeport étranger et d'un visa.

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