Ailén Carbonell Izquierdo, présidente de la Coopérative de Crédits et de Services (CCS) Domingo Lara de Manicaragua, a dénoncé le non-paiement prolongé aux agriculteurs pour la livraison de lait.
Selon un rapport du journaliste Jesús Álvarez López de la station officielle CMHW, Carbonell a exprimé sa frustration et son inquiétude face à la situation que rencontrent ses producteurs depuis janvier.
"Mes campesinos livrent du lait depuis le mois de janvier au-dessus de leur plan et c'est à cette date qu'ils n'ont toujours pas pu percevoir le dépassement, c'est-à-dire six mois de non-paiement," a affirmé Carbonell.
Malgré le fait que l'Entreprise de Commerce et d'Industrie Laitière (ECIL) ait disposé de l'argent, la banque ne le rend pas disponible, ce qui a aggravé le problème en ajoutant également le non-paiement pour le lait livré depuis juin jusqu'à ce jour.
Ailén Carbonell se demande comment les paysans peuvent acheter ce dont ils ont besoin s'ils ne reçoivent pas leur salaire à Cuba.
« On leur laisse l'option de vendre sur le marché noir, qui paie immédiatement et s'enrichit grâce à la production des paysans », a-t-il déclaré, déplorant que cela ne semble préoccuper personne.
"Entre le vol, le sacrifice, les impayés et le peu d'envie de faire de certains, nous sommes très mal", a assuré la présidente de la CCS.
De plus, il a mis en avant l'importance d'unir nos forces et de penser aux producteurs qui livrent leurs productions. "Nous risquons de les perdre. Ils travaillent parce qu'ils ont besoin de leur argent dans leur poche, pas entre les mains des autres", a-t-il ajouté.
Un des grands défis mentionnés par Carbonell est le manque d'infrastructure bancaire adéquate, une situation qui affecte les producteurs agricoles et les éleveurs de tout le pays.
"Mes campesins n'ont même pas de couverture, sans parler des personnes âgées sans mobiles, à cela s'ajoute une banque à 8 kilomètres de Guabina. Imaginez combien de fois ils devraient aller chercher leur argent quand nous en avons tant besoin dans les champs", a-t-il exprimé.
"Le cercle se resserre autour de nous, mais nous sommes un peu têtus et nous continuons à agir. Je pense qu'on peut toujours donner plus, pour un pays qui nous a tout donné et que je défends avec acharnement, mais pas pour les personnes qui se complaisent et ne veulent pas voir au-delà de leur propre front et de leur problème très personnel", a-t-il conclu.
Le lait est l'un des produits les plus coûteux à Cuba. Des millions d'enfants et de personnes âgées dans le pays ne peuvent pas consommer un seul verre par jour.
Le gouvernement accuse les paysans de ne pas produire suffisamment et assure qu'il ne va pas importer de lait car il n'y a pas de ressources dans le pays.
Ce cas n'est qu'un des milliers d'exemples qui démontrent le manque de soutien gouvernemental pour stimuler les productions à Cuba.
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