Le gouvernement cubain a trouvé l'excuse parfaite pour justifier les vastes coupures de courant que subit chaque jour la population : le vol d'huile des transformateurs électriques.
Un reportage de Canal Caribe assure que le vol du lubrifiant cause des dommages considérables à l'infrastructure et des pannes prolongées dans le service, laissant des quartiers et des communautés sans électricité, parfois pendant plus de 24 heures.
"Lorsque cela se produit dans des sous-stations et qu'on vole l'huile d'un transformateur d'une sous-station de 4 000 KVA, cela provoque l'interruption de service pour environ 5 000 clients", a déclaré Israel Ramos, spécialiste de l'Union Électrique (UNE).
Les vols d'huile diélectrique ont commencé sur des équipements dans des sous-stations électriques, mais on en rapporte maintenant sur des transformateurs de distribution situés sur des colonnes et des poteaux. Les pannes de transformateurs rendent la restauration du service plus complexe.
"Les faits qui se sont produits ces derniers temps ont provoqué une diminution des réserves et nous n'avons plus de transformateurs de réserve," a souligné Ramos.
Dans ces cas, il faut chercher des options dans d'autres provinces, ce qui retarde la solution, tandis que les clients restent sans service. "La semaine dernière, dans le village de Zulueta, à Villa Clara, ils ont été sans service pendant environ trois jours", a-t-il ajouté.
Les provinces où ces délits sont les plus fréquents sont Matanzas, Ciego de Ávila, Artemisa et Mayabeque. Dans cette dernière, un pillage a eu lieu à la sous-station de Nazareno, dans la municipalité de San José de las Lajas, où cinq voleurs ont été surpris en flagrant délit et ont dû fuir en laissant une voiture, un téléphone portable et plusieurs réservoirs de 20 litres.
Par la suite, ils ont été arrêtés et sont en détention provisoire, accusés d'un délit de sabotage. Ils risquent des peines allant de sept à 15 ans de prison.
En septembre, il y a eu une augmentation des coupures d'électricité. Pour ce lundi, la UNE a prévu des coupures en raison d'un déficit proche de 1 000 MW.
En juin dernier, les autorités de l'entité ont dénoncé le phénomène comme l'un des facteurs qui complique encore plus le paysage énergétique à Cuba.
"Lorsqu'on retire l'huile du transformateur, cela peut souvent endommager l'équipement, car cette huile fait partie de l'isolation du transformateur et provoque les dommages finaux de l'équipement", a souligné l'ingénieur Onasis Trujillo, responsable du groupe des sous-stations, lignes et réseaux de la UNE.
L'ingénieur a précisé que l'huile volée est utilisée comme carburant dans les tracteurs et dans les voitures qui fonctionnent au diesel.
Chaque tonne d'huile diélectrique coûte plus de 3 200 dollars. Mais si les dommages aux transformateurs de 2500 KVA sont définitifs, la valeur de ces équipements est de 50 000 dollars.
Depuis le 1er septembre 2024, Cuba a connu une série de coupures de courant. Le 3 septembre, une coupure a interrompu le signal en direct de Canal Habana, affectant la programmation télévisée. Deux jours plus tard, le 5 septembre, une autre coupure à La Havane a priv éplus de 600 000 personnes d'eau en raison de pannes dans l'approvisionnement électrique.
Le 5 septembre, le ministre de l'Énergie a indiqué que l'augmentation de la consommation électrique, en partie due à la croissance des Mipymes, était l'une des causes de la crise, selon ses déclarations. Le 7 septembre, trois centrales thermoélectriques sont tombées en panne, ce qui a généré un déficit de 725 MW et a aggravé la situation sur l'île.
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