Plus de 150 médecins cubains se sont manifestés devant le Congrès des Députés à Madrid pour exiger une réponse concernant le long délai dans l'homologation de leurs diplômes universitaires.
La protestation a été organisée par le Mouvement des Homologations Cubaines en Espagne, avec le soutien de l'Association des Médecins Cubains en Espagne, et représente la deuxième action de ce type.
Les manifestants ont été reçus par des eurodéputés du Parti Populaire (PP). Pedro Navarro, porte-parole du ministère des Universités au Congrès, a déclaré qu'ils ont de nouveau demandé la comparution de la ministre Diana Morant pour qu'elle explique les retards, en particulier dans les cas des Cubains et des Vénézuéliens.
Navarro a affirmé que les données indiquent que les citoyens argentins font face à un processus d'homologation significativement plus rapide, suggérant des pressions diplomatiques qui pourraient affecter la situation des professionnels cubains.
Elvira Velazco, vice-présidente de la Commission de la Santé du PP, a qualifié la situation d'insoutenable et a assuré qu'ils continueront à présenter des initiatives parlementaires pour aborder ce problème.
Pedro Almiral Carbonel, médecin diplômé en 1999, vit en Espagne depuis deux ans et est actuellement sans emploi. Yesalin Quiroz Méndez, qui est arrivée il y a deux ans et demi, a été contrainte de travailler comme serveuse en attendant la validation de son diplôme.
Luis Enrique Vega Hernández, qui a également participé à la manifestation, a exprimé son mécontentement de travailler dans des emplois pour lesquels il n'est pas qualifié.
La protestation vise non seulement à rendre visible la grave discrimination subie par les professionnels cubains et vénézuéliens, mais aussi à dénoncer la "paralysie arbitraire" des processus d'homologation qui a eu lieu au cours de la dernière année.
De plus, cela s'inscrit dans un contexte de pression croissante sur le gouvernement espagnol pour accélérer ces démarches, notamment après l'appel récent de la conseillère à la Santé de la Communauté de Madrid, Fátima Matute, qui a exhorté les ministères concernés à agir plus rapidement.
Ce problème, qui affecte des milliers de professionnels formés à Cuba et dans d'autres pays, a conduit à diverses mobilisations dans le passé.
En avril dernier, des médecins de différents pays résidant en Espagne se sont manifestés après avoir estimé qu'il "est inacceptable de prolonger la souffrance des médecins cubains qui fuient une dictature".
Ponce Morales, qui exerce en Espagne depuis 27 ans, a souligné que ce problème affecte tous les médecins rencontrant des difficultés dans la procédure d'homologation, et a déclaré que certains processus d'homologation ont pu prendre jusqu'à 7 ans, durant lesquels les professionnels sont contraints de travailler dans des emplois sans rapport avec leur formation, ce qui est particulièrement alarmant compte tenu de la pénurie de personnel médical en Espagne qui touche près de 500 000 patients.
Dariel Llanes, membre du Mouvement des Homologations Cubaines en Espagne, a souligné que la manifestation n'est pas contre le pays qui les a accueillis, mais pour un droit légitime prévu par la loi. Il a dénoncé à cet égard que les homologations cubaines en Espagne ont été paralysées.
Malgré le fait que la loi stipule un délai maximum de six mois pour l'homologation, les temps d'attente moyens tournent autour de deux ans. Pendant ce temps, les médecins doivent survivre en travaillant dans des cafés, des restaurants et d'autres métiers qui n'ont rien à voir avec leur formation.
La pédiatre iranienne Rami Ahmadi, présidente du mouvement Homologación Justa Ya, a souligné que le retard dans la résolution de plus de 100 000 dossiers a un impact significatif sur l'économie espagnole, surtout en raison de la crise sanitaire post-pandémique.
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