Lourdes Dávalos León, avocate connue pour défendre les intérêts du régime cubain lors du procès contre la Banque nationale de Cuba pour des impayés millionnaires, a décidé d'explorer le domaine sportif.
La fille de Rodolfo Dávalos Fernández dirige désormais CurveBall Agency, une agence de représentation de joueurs de baseball cubains basée à Madrid, en Espagne.
"C'est curieux de voir comment certains trouvent toujours leur place dans des 'projets stratégiques' sur l'île. La vie prend des tournants... ou peut-être des virages", a commenté sur X le journaliste Yordano Carmona, qui a révélé cette affaire, suscitant beaucoup de discussions parmi les journalistes sportifs.
L'agence CurveBall se présente comme une entreprise dédiée à représenter, découvrir et promouvoir le talent cubain dans le baseball à un niveau international.
Cependant, sa création semble bénéficier du soutien d'institutions telles que l'Institut National des Sports, de l'Éducation Physique et de la Récréation (INDER) et de la Fédération Cubaine de Baseball (FCB).
Cela est clairement illustré dans une publicité de l'agence qui montre une balle de baseball avec la légende : "Officielle Fédération Cubaine de Baseball".
La vidéo promotionnelle montre les joueurs de baseball cubains Frank Abel Álvarez, Darío Sarduy Medina, Christian Rodríguez et Carlos Monier, qui jouent actuellement sous des contrats d'État gérés par l'INDER.
L'agence affirme avoir une "équipe d'experts passionnés par le sport", qui travaillera pour propulser les athlètes "vers le niveau supérieur".
L'agence CurveBall se dit prête à "changer les règles du jeu"
Sur les réseaux sociaux, CurveBall Agency affirme être "prête à changer les règles du jeu" et propose aux sportifs des services tels que des conseils contractuels et la gestion de carrière.
« Chez CurveBall, nous croyons que votre succès ne se mesure pas seulement en statistiques, mais aussi à la manière dont nous vous présentons au monde », affirment-ils sur leur compte Instagram.
La relation entre CurveBall et le pouvoir en place est également renforcée par l'histoire récente de la FCB, qui en 2018 a conclu un accord avec les Ligues majeures de baseball (MLB) permettant aux joueurs cubains de signer des contrats sans quitter officiellement les équipes nationales.
Cet accord a été annulé en 2019 sous l'administration de Donald Trump, mais CurveBall pourrait être une tentative de réactiver ces stratégies avec une approche plus moderne.
Le rôle de Lourdes Dávalos León
Lourdes Dávalos n'est pas étrangère aux projets stratégiques du régime.
Connue pour sa participation au procès de Londres contre la Banque Nationale de Cuba, elle dirige également le cabinet Dávalos Abogados, spécialisé dans les investissements étrangers à Cuba.
Son style de vie, qui allie dîners dans des restaurants exclusifs de Madrid et goût pour les marques de luxe, contraste avec la précarité à laquelle font face les sportifs à Cuba.
La création de CurveBall soulève des questions sur les véritables intentions du régime cubain.
Selon le média spécialisé Pelota Cubana : « Le régime cubain, maître dans l'art de créer des structures apparemment privées qui servent ses objectifs, semble avoir trouvé dans CurveBall une formule parfaite pour maintenir le contrôle tout en projetant une image de modernisation. »
Pelota Cubana a également mis en contraste le luxe qui entoure Lourdes Dávalos avec les difficultés rencontrées par les sportifs sur l'île, contraints de jouer dans des stades en mauvais état, où les tournois annulés pour manque de fonds sont fréquents et la migration des talents à la recherche de meilleures opportunités est courante.
On peut supposer qu'une agence de représentation sportive comme CurveBall génère des revenus en retenant un pourcentage des contrats signés par les athlètes avec des clubs professionnels, ce qui pourrait représenter une nouvelle source de devises pour le régime cubain, tout en maintenant son contrôle sur les sportifs.
Sur les réseaux sociaux, dans une publication qu'elle a ensuite supprimée, Lourdes Dávalos a indiqué que cette entreprise représente une opportunité d'« internationaliser » le talent cubain tout en conservant des liens avec l'île.
Alors que CurveBall promet de "construire des ponts" entre le talent cubain et les ligues internationales, les véritables intentions de cette agence continueront d'être sujettes à débat.
S'agit-il d'un mécanisme pour faciliter le départ des joueurs vers la MLB ou simplement d'une stratégie pour maintenir un contrôle économique sur eux ?
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