Une semaine après le passage dévastateur de l'ouragan Oscar à travers plusieurs municipalités de la province de Guantánamo, de terrifiantes images des opérations de sauvetage de personnes piégées par les inondations continuent d'émerger, comme celle d'un père et de sa fille qui ont été extraits de leur maison inondée à Imías.
Des vidéos partagées sur Facebook par l'Unité Entrepreneuriale de Base (UEB) de Transport d'Imías montrent les moments dramatiques vécus lors du sauvetage d'un homme et de sa petite fille, âgée d'environ sept ans, alors que le fort débit d'eau continuait à augmenter et était sur le point de submerger complètement leur domicile.
«Ainsi nous avons vécu la tragédie du cyclone Oscar à Imías et, malgré les circonstances, nous, les transporteurs, sauvons des vies», indique la publication.
Dans l'un des clips, un homme -apparemment employé de l'entreprise d'État- descend d'un camion Kamaz, s'approche de l'entrée de la maison et crie s'il y a quelqu'un. Pendant ce temps, un autre qui reste dans le véhicule lance une insulte et s'exclame alarmé : « Qu'est-ce que c'est que ça !... Dites-leur de ne pas devenir fous ! ».
À travers le pare-brise du véhicule, la personne qui filme montre les eaux tumultueuses qui les entourent, recouvrant jusqu'à moitié les maisons et les arbres de la région, au milieu d'une pluie très forte et incessante.
La tension monte lorsque le père et la fillette, qu’il porte sur son dos et maintient par les jambes, sont aidés par plusieurs hommes à sortir et à traverser le courant impétueux, avec l'eau au-dessus des genoux.
Les cris de la petite sont bouleversants : « !!Paaaaaapa… !! », très effrayée par le danger qui l'entoure face à ce panorama redoutable. « Maman, ne pleure pas », tente-t-il de la réconforter, tout en avançant avec difficulté vers le camion, s'accrochant aux mains et aux bras des sauveteurs improvisés.
« Ne pleure pas, Lérica, sois courageuse ! » lui crient depuis le camion, tandis qu'on entend la petite fille crier à nouveau, en larmes : « Paaaapaaaaa… !!! », alors qu'elle s'approche du véhicule. La vidéo s'arrête après ce moment.
La publication ne fournit pas l'identité du père et de la mineure secourus, ni de ceux qui, malgré le risque pour leur vie, les ont sauvés ; bien qu'il soit sous-entendu que ces derniers sont des employés de l'entité publique.
Dans les heures qui ont suivi le passage de l'ouragan, qui a frappé terre le 20 octobre dernier, des images d'actions héroïques de résidents des communautés touchées ont fait surface. Ces personnes ont risqué leur vie pour aider à sauver celles des autres au milieu des inondations, qui ont isolé les municipalités d'Imías et de San Antonio del Sur.
La vidéo qui a capturé deux jeunes courageux à San Antonio del Sur en train de secourir deux voisins - une femme et un homme âgés - est devenue virale. Sans leur intervention, ils n'auraient pas survécu pour en parler.
De nombreuses personnes ont pu se mettre à l'abri sur les toits des maisons, en attendant que la violente tempête se calme et que les inondations diminuent, laissant derrière elles dévastation et mort principalement dans les municipalités de San Antonio del Sur et Imías, mais également touchant durement Baracoa et Maisí.
Jusqu'à aujourd'hui, dix jours après l'arrivée d'Oscar à l'est de Cuba, le gouvernement a confirmé le décès de huit personnes - sept à San Antonio del Sur et une à Imías - ainsi que la disparition de deux autres.
Cependant, depuis que les autorités ont publié le premier rapport sur les victimes mortelles, des résidents des communautés de ces municipalités ont remis en question les chiffres officiels, affirmant que le nombre de morts dépasse les chiffres annoncés et qu'il y a des dizaines de personnes disparues.
Ce mercredi, des sources non officielles ont rapporté qu'au moins trois autres personnes sont décédées, mais en raison de causes liées à la fausse alerte concernant la rupture des rideaux de la centrale hydroélectrique de San Antonio del Sur, qui avait provoqué des moments de panique parmi les résidents de cette commune vendredi dernier.
Selon le témoignage de Daniel Ross Diéguez, réalisateur audiovisuel qui documente la situation des habitants dans les zones les plus touchées par le passage de l’ouragan Oscar, une femme est décédée des suites d'une fracture de la hanche qu'elle a subie en tombant alors qu'elle courait après avoir reçu une fausse alerte, et deux autres personnes ont perdu la vie à cause d'un infarctus. Les autorités n'ont pas confirmé ces informations.
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