"Nous sont en train de nous tuer de faim ici" : L'opposant cubain Virgilio Mantilla envoie un message depuis la prison

Tous les prisonniers sont dénutris, ils sont malades, avec des douleurs, avec des abcès buccaux à cause des dents de sagesse, avec toutes sortes de douleurs, et il n'y a rien

Virgilio Mantilla (Image d'archive)Photo © Facebook / Virgilio Mantilla

Le prisonnier politique cubain Virgilio Mantilla Arango a démenti depuis la prison Kilo 7 de Camagüey les rumeurs concernant sa prétendue mort et a dénoncé dans un témoignage bouleversant les conditions inhumaines auxquelles font face les détenus à Cuba. “Ici, il n'y a aucune garantie de vie ni d'intégrité humaine”, a averti l'opposant, incarcéré depuis 2021 pour son activisme.

Dans un audio diffusé par l'Observatoire Cubain des Droits de l'Homme (OCDH), Mantilla a déclaré que les prisonniers vivent une situation critique de malnutrition et d'abandon médical : “Nous sommes condamnés ici à mort, non à une privation de liberté. Tous les prisonniers sont malnutris, ils sont malades”, a-t-il affirmé.

L'opposant a précisé que la nourriture consiste en “de l'eau bouillie avec du sel et des oignons verts”, parfois avec trois ou quatre grains de petits pois ou de riz flottant. “On nous donne comme plat principal un bouillon de poisson. Ce n'est ni un hachis ni un écrasé. C'est aussi un bouillon. Et 60 grammes de riz qu'un enfant de deux ans mange et reste encore affamé”, a-t-il dénoncé.

Concernant les soins médicaux, il a assuré qu'il n'a pas vu de spécialiste ni reçu de médicaments depuis plus de trois ans. “Ici, les médecins se contentent d'une consultation spirituelle. Ils te demandent : ‘Où as-tu mal ?’ Et après, ils te disent de chercher une duralgine ou un paracétamol avec un autre prisonnier”, a-t-il raconté.

Mantilla a également dénoncé que les prisonniers qui parlent sont punis : “On vous retire la liberté conditionnelle, la réduction de peine, le droit au travail. Et si vous dénoncez ce qui se passe ici, on envoie un autre prisonnier pour vous frapper avec des bâtons”.

A affirmé que le régime utilise des prisonniers paramilitaires comme mécanisme de répression interne : “Ils frappent, cassent, fracturent et il ne se passe rien, car ils obéissent aux ordres des chefs. Ils créent le chaos pour que les prisonniers se battent entre eux et qu'ils se lavent les mains comme Ponce Pilate”.

Le témoignage se termine par un avertissement qui sonne comme un adieu : « Virgilio est encore en vie. Mais il se peut qu'il périsse comme beaucoup d'entre nous ici, faute de nourriture et de soins médicaux. Que le monde en soit averti ».

Virgilio Mantilla purgée une peine de trois ans et trois mois pour le supposé délit de “dégâts à la propriété” après avoir écrit des phrases antigouvernementales dans l'espace public. Il est le fondateur de l'Unité Camagüeyane pour les Droits de l'Homme et a été victime de multiples détentions, grèves de la faim et représailles en raison de son activisme. En 2022, il avait déjà dénoncé le manque d'eau, d'articles d'hygiène et de nourriture à Kilo 7.

Les conditions dénoncées par Mantilla coïncident avec la dégradation générale du système pénitentiaire cubain. Rien qu'au cours des six premiers mois de 2025, il a été enregistré au moins 24 morts dans les prisons et 160 dénonciations de torture, selon le Centre de Documentation des Prisons Cubaines.

Cas d'incarcération comme ceux de Alexander Díaz Rodríguez, détenu à Kilo 5 et Demi et en grève de la faim sans soins médicaux, et José Daniel Ferrer, victime de violences systématiques à Mar Verde, confirment le schéma de mauvais traitements institutionnalisés dans les prisons du pays.

Depuis des années, des membres de la famille de détenus alertent sur la nécessité de leur apporter de la nourriture, des médicaments et des produits d'hygiène de base. Des mères de prisonniers politiques ont décrit la nourriture comme "médiocre et très insuffisante", et ont dénoncé que les détenus dépendent entièrement du soutien externe pour survivre.

Des organisations comme Cubalex et l'Initiative pour la Recherche et l'Intervention ont demandé l'intervention d'organismes internationaux et l'ouverture du système pénitentiaire cubain à des observateurs indépendants.

Questions fréquentes sur la situation des prisonniers politiques à Cuba

Quelle est la situation actuelle de Virgilio Mantilla Arango en prison ?

Virgilio Mantilla Arango, un opposant cubain incarcéré depuis 2021, a dénoncé les conditions inhumaines dans la prison Kilo 7 de Camagüey. Mantilla décrit une situation critique de malnutrition et de manque de soins médicaux, affirmant que les prisonniers reçoivent "de l'eau bouillie avec du sel et de la ciboulette" comme nourriture. De plus, il a indiqué que ceux qui dénoncent ces conditions sont sévèrement punis.

Comment le régime cubain affecte-t-il les prisonniers politiques selon les dénonciations ?

Les dénonciations de maltraitance dans les prisons cubaines sont récurrentes et vont de la malnutrition à la violence physique et au manque de soins médicaux. Les prisonniers politiques sont la cible de représailles, telles que des passages à tabac et des sanctions de la part des autorités pénitentiaires et de prisonniers paramilitaires. Ces abus font partie d'une stratégie visant à réprimer ceux qui s'opposent au régime.

Quelles mesures ont été demandées pour améliorer la situation des prisonniers à Cuba ?

Les organisations de droits de l'homme ont demandé l'intervention d'organismes internationaux pour superviser les conditions dans les prisons cubaines. Il a été demandé l'ouverture du système pénitentiaire à des observateurs indépendants et la cessation des représailles contre les prisonniers politiques. La communauté internationale a été appelée à agir face à la répression systématique à laquelle sont confrontés les opposants sur l'île.

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