Les excuses de Sandro Castro parviennent à d'importants médias internationaux

Les excuses de Sandro Castro font la une dans tous les continents, mais ne parviennent pas à la Télévision cubaine.

Sandro Castro © Instagram de Sandro Castro
Sandro CastroPhoto © Instagram de Sandro Castro

Cet article date de trois ans.

Les excuses publiques de Sandro Castro, petit-fils de Fidel Castro, après qu'une vidéo le montrant en train de spéculer tout en conduisant une Mercedes Benz sur les routes de La Havane soit devenue virale, ont été relayées par des médias internationaux importants.

La presse officielle cubaine refuse d'aborder le sujet, mais le nom de Sandro Castro fait la une des journaux du monde entier. La plupart des médias internationaux ont repris un article de l'agence EFE, bien qu'ils mettent en avant différents éléments en fonction de leur public.

L'un des géants de la communication qui a relayé l'affaire est CNN en espagnol. Ils affirment que le petit-fils de Fidel leur a dit qu'il ne souhaitait pas faire de déclarations supplémentaires pour l'instant, car il désire rester éloigné des réseaux sociaux. Ils ont également indiqué qu'ils ne peuvent pas confirmer de manière indépendante si la voiture appartient à Castro ou non.

Le quotidien espagnol ABC a également publié un article sur les vidéos controversées. Il indique que "le petit-fils de Fidel Castro a de nouveau provoqué une controverse à Cuba" et souligne qu'il est "le premier membre de la saga du dictateur" à s'excuser publiquement après les critiques reçues sur Internet.

Marca, spécialisé dans les nouvelles du domaine sportif, a consacré un espace à Sandro Castro en mettant l'accent sur la vitesse à laquelle roulait le jeune conducteur cubain. "On le voyait se vanter de conduire un Mercedes, en plus de le faire à grande vitesse", indique l'article.

Le journal espagnol 20 Minutos, dans son rapport sur le cas, affirme que les vidéos de Sandro suscitent "de la controverse à un moment de grave crise économique et de pénurie alimentaire" à Cuba. Dans son dernier paragraphe, il rappelle aux lecteurs que Fidel Castro, pratiquement jusqu'à son retrait pour des raisons de santé, a maintenu sa vie personnelle et familiale dans une grande intimité.

El Comercio a souligné chez Sandro Castro son goût pour les réseaux sociaux, la technologie, les vêtements coûteux et d'autres luxes qui sont refusés au peuple cubain. Il a également remis en question l'origine des fonds utilisés pour mener ce style de vie à un moment où le gouvernement cubain contraint le peuple à vivre dans la plus stricte austérité.

Soulignant cette contradiction, le texte d'El Tiempo commence ainsi. Ils indiquent que pendant que le gouvernement cubain, dirigé par Miguel Díaz-Canel, "tente de mettre en œuvre une nouvelle réforme économique pour améliorer la situation financière et sociale de millions de Cubains", le petit-fils de Fidel est aperçu au volant d'une voiture de luxe. Les excuses de Sandro Castro font la une des journaux sur tous les continents, mais n'atteignent pas la Télévision Cubana. Jusqu'à présent, le journal télévisé de l'île, dans aucune de ses émissions, n'a inclus de reportage sur les vidéos controversées. Pas plus que le quotidien Granma.

Le seul média à avoir relayé l'événement, sans mentionner le nom de l'intéressé, a été Alma Mater. Il a utilisé un titre ambigu pour aborder le sujet : "Paroles d'Israel Rojas sur la vidéo virale", qui n'a pas été rédigé par un journaliste mais reproduit les propos du musicien Israel Rojas sur son profil Facebook.

Le leader de Buena Fe, quant à lui, ne fait pas mention de Sandro Castro dans son analyse de la question, mais évoque des décisions qu'il a jugées erronées de la part du fils de José Martí - Francisco José Martí y Zayas Bazán - pour finir par souligner que "la grandeur n'est pas héréditaire".

Le silence prolongé de la presse officielle concernant les vidéos de Sandro Castro est un exemple de plus de ses tentatives pour étouffer les problématiques de Cuba, pour empêcher les Cubains d’exercer leur sens critique sur le style de vie confortable du petit-fils de Fidel et d’autres nombreux fils et petits-fils de l'élite au pouvoir dans le pays.

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Gretchen Sánchez

Rédactrice de contenu de marque chez CiberCuba. Docteure en Sciences de l'Université d'Alicante et titulaire d'une licence en Études socioculturelles.