Un récent rapport du Département d'État américain a confirmé que Cuba restera au niveau d'alerte maximum (Niveau 3) en raison de son non-respect des normes minimales pour l'élimination de la traite des personnes.
Ce niveau indique que le gouvernement cubain non seulement ne fait pas d'efforts significatifs pour aborder ce problème, mais persiste également dans des pratiques gouvernementales qui facilitent et bénéficient du travail forcé.
Malgré l'approbation par le gouvernement cubain du Plan d'Action National (PAN) 2023-2026 pour lutter contre la traite, les mesures se révèlent insuffisantes face aux allégations selon lesquelles il bénéficie du travail forcé, en particulier à travers le programme d'exportation de main-d'œuvre, qui comprend les missions médicales controversées à l'étranger.
Pratiques d'exploitation au travail
Le rapport révèle que le gouvernement cubain continue de déployer des travailleurs à l'étranger dans des conditions coercitives et trompeuses.
Souvent, ces travailleurs, dont beaucoup sont des professionnels de la santé, voient leurs passeports et leurs titres professionnels confisqués, sont soumis à des couvre-feux stricts et à une surveillance, et reçoivent des salaires bien en deçà de ce qui leur a été promis.
Le gouvernement retient une partie significative de leurs salaires et ne les informe pas adéquatement des termes de leurs contrats, qui varient d'un pays à l'autre.
De plus, les autorités menacent et punissent les travailleurs et leurs familles s'ils tentent de quitter le programme. Ces pratiques ont été largement documentées par des victimes, des ONG, des organisations internationales et des gouvernements étrangers, qui accusent les fonctionnaires cubains de faciliter de graves abus contre les droits de l'homme et le travail forcé.
Un des aspects les plus préoccupants est que le gouvernement cubain continue d'envoyer ses citoyens travailler dans des conditions d'exploitation dans des pays d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et des Caraïbes, entre autres.
Dans bon nombre de ces destinations, les travailleurs cubains sont utilisés dans des programmes qui relèvent de l'esclavage moderne. Ces programmes sont présentés comme des missions de solidarité, mais ils constituent en réalité des mécanismes d'exploitation du travail qui génèrent des revenus substantiels pour le gouvernement cubain, a souligné le rapport.
Déficit dans la poursuite des délits
Le gouvernement cubain a montré une diminution significative des efforts de traitement et de condamnation des crimes de traite. Selon les données officielles les plus récentes, en 2022, seulement six victimes de traite sexuelle ont été identifiées, soit le chiffre le plus bas en une décennie. De plus, aucune enquête, poursuite judiciaire ou condamnation pour travail forcé n'a été signalée.
L'article 363.1 du code pénal cubain punit la traite du travail et certaines formes de traite sexuelle de peines de sept à 15 ans de prison. Cependant, la loi ne prévoit pas de dispositions claires pour les cas de traite sexuelle des enfants, ce qui rend difficile la protection efficace de ces mineurs.
Malgré la gravité de ces accusations, les autorités cubaines n'ont pas fait suffisamment d'efforts pour enquêter ou poursuivre les responsables de ces crimes.
Dans de nombreux cas, les mêmes fonctionnaires gouvernementaux sont impliqués dans les réseaux de traite, ce qui crée un climat d'impunité et complique encore davantage la lutte contre ces pratiques. Selon le rapport du Département d'État, la complicité des autorités favorise non seulement l'exploitation du travail et sexuelle, mais dissuade également les victimes de dénoncer les abus par peur de représailles.
Contexte international
Le gouvernement cubain fait également face à des accusations de complicité dans le recrutement frauduleux de Cubains pour combattre dans l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine.
Dans ce sens, il est signalé que des fonctionnaires cubains auraient facilité le voyage de recrues en accélérant la délivrance de passeports et en omettant les tampons de sortie, ce qui est interprété comme une tentative de nier leur connaissance de ces mouvements.
Selon des rapports, certains citoyens cubains ont été trompés par des promesses d'emploi en Russie, pour finalement se retrouver contraints de participer au conflit armé une fois arrivés à destination.
Les autorités cubaines ont été accusées d’être complices de ce type de recrutement, en facilitant la délivrance de documents de voyage et en veillant à ce que ces mouvements ne soient pas détectés officiellement.
Cette situation a suscité une inquiétude significative au niveau international et a mis encore plus en évidence les lacunes du gouvernement cubain dans la protection de ses citoyens.
Dans ce contexte, les organisations internationales et les gouvernements étrangers ont intensifié leur surveillance et leur pression sur le gouvernement cubain, en appelant à une réforme urgente et efficace de ses politiques en matière de traite des personnes.
La communauté internationale continue à exiger des actions concrètes et transparentes mettant fin à ces pratiques et protégeant les droits de l'homme des citoyens cubains.
Impact sur les victimes
Les victimes de la traite à Cuba sont confrontées à un double défi : d'une part, l'exploitation et les abus directs découlant des conditions de travail coercitives ; d'autre part, le manque de protection et de soutien du gouvernement.
Les rares victimes qui parviennent à être identifiées ne reçoivent pas la bonne attention et, dans de nombreux cas, sont revictmées par un système qui les ignore ou les pénalise pour avoir tenté d'échapper à l'exploitation.
En 2022, seules six victimes de traite sexuelle ont été identifiées à Cuba, un chiffre alarmant compte tenu de l'ampleur du problème. Le manque de procédures formelles d'identification et de protection des victimes, ainsi que la dépendance à l'auto-identification, témoignent d'un manque réel d'engagement du gouvernement cubain à traiter cette crise humanitaire.
Les ONG et les organisations de défense des droits de l'homme continuent de dénoncer le manque de volonté politique et de ressources consacrées à la lutte contre la traite des êtres humains sur l'île.
Dans ses conclusions, le rapport a recommandé au gouvernement cubain de mettre en œuvre des réformes structurelles pour protéger ses citoyens et se conformer aux normes internationales dans la lutte contre la traite des personnes.
De plus, il a appelé la communauté internationale à continuer d'exercer une pression et à offrir un soutien pour garantir que ces changements soient effectués et que les victimes reçoivent la justice et la protection qu'elles méritent.
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