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L'économiste cubain Pedro Monreal a critiqué l'annonce récente du gouvernement cubain concernant un prétendu "nouveau régime de change", soulignant qu'il manque de fondements pour être considéré comme tel.
À travers un fil sur la plateforme X, Monreal a soutenu que le changement proposé ne représente pas une transformation significative du système de change actuel, mais qu'en réalité, un taux fixe est maintenu avec des variations dans son composant secondaire pour le "secteur population et non étatique".
« Il n'existe aujourd'hui aucun fondement validant une transition vers un 'nouveau régime de change' annoncé à Cuba. En essence, le régime de change à taux fixe resterait en place, avec une variation de son composant secondaire de change pour le 'secteur de la population et non étatique' », a affirmé le notable analyste de l'économie cubaine.
Selon Monreal, depuis la mise en œuvre de l'« ordre économique et monétaire » en janvier 2021, Cuba a fonctionné avec un taux de change fixe de 1 USD pour 24 CUP. Cependant, en août 2022, un taux "flexible" a été introduit pour les secteurs non étatiques, initialement fixé à 120 CUP pour un dollar, en accord avec le marché informel.
Ce schéma, qui combinait des éléments fixes et flexibles, a alors été qualifié d'« économiquement fondé », bien que l'ancien ministre de l'Économie, Alejandro Gil Fernández, ait reconnu qu'il ne représentait pas un taux de change d'équilibre.
Dans ce sens, Monreal a souligné que l'annonce récente de décembre 2024 reprend la stratégie de 2022. Bien que le gouvernement utilise le terme "taux flottant", l'économiste avertit que cela pourrait engendrer de la confusion et de l'opacité.
Au lieu d'établir un véritable marché des changes équilibré entre l'achat et la vente, Monreal a indiqué que le système fonctionne davantage comme un mécanisme de collecte de devises pour l'État. Selon lui, le degré de flexibilité semble être la seule différence notable entre les actions de 2022 et celles d'aujourd'hui.
L'annonce d'un "nouveau régime de change" intervient à un moment de profonde crise économique à Cuba, marquée par la dépréciation constante du peso cubain et l'incapacité de l'État à stabiliser le marché informel.
Malgré les promesses officielles, le document qui régule ce régime n'indique pas clairement comment l'accès équitable aux devises sera garanti ni comment l'impact inflationniste sur les prix des biens essentiels sera contrôlé.
Des rapports précédents soulignent que la stratégie gouvernementale privilégie l'acquisition de devises par le biais d'achats d'État, limitant ainsi la participation du secteur privé et plaçant la population dans une position défavorable.
De plus, le modèle proposé ne traite pas des causes structurelles de la crise monétaire, telles que le manque de confiance dans la monnaie nationale et la faible production interne.
Impact sur l'économie
Le schéma annoncé a également été critiqué pour son potentiel à exacerber les inégalités économiques.
La dépendance aux taux informels pour définir les valeurs initiales introduit une incertitude dans un marché déjà volatile. Monreal a souligné que l'accès limité à la vente étatique de devises perpétue l'informalité et complique la stabilité économique.
D'autre part, la réglementation proposée semble renforcer la centralisation du contrôle étatique, au détriment d'un marché compétitif et transparent. Cela pourrait éloigner d'éventuels investisseurs et limiter les opportunités de croissance pour le secteur privé.
Les critiques de Pedro Monreal ont souligné les incohérences du nouveau schéma de change annoncé à Cuba. Loin de représenter un changement structurel, l'économiste a estimé que le modèle perpétue les politiques monétaires existantes, avec des modifications marginales qui ne résolvent pas les lacunes du système.
Questions fréquentes sur le régime de change à Cuba
Quels changements ont été annoncés dans le régime de change à Cuba ?
L'économiste Pedro Monreal a souligné que, malgré les annonces du gouvernement cubain concernant un supposé "nouveau régime de change", aucun changement structurel significatif n'a été mis en œuvre. Un taux de change fixe est maintenu, avec certaines variations pour le secteur non étatique, davantage comme un mécanisme de collecte de devises que comme un marché des changes équilibré.
Quelle est l'opinion des économistes sur le nouveau régime de change à Cuba ?
Des économistes comme Pedro Monreal ont critiqué les mesures annoncées, arguant qu'elles ne représentent pas un changement réel dans la politique de change. Selon Monreal, le système continue de privilégier la collecte de devises par l'État, sans résoudre les causes structurelles de la crise monétaire, telles que le manque de confiance dans la monnaie nationale.
Comment le régime de change impacte-t-il l'économie et la population cubaine ?
Le régime de change en vigueur à Cuba, en n'offrant pas un accès équitable aux devises, perpétue l'informalité et complique la stabilité économique. Cela engendre des inégalités économiques et limite la participation du secteur privé, forçant la population à recourir au marché informel pour satisfaire ses besoins fondamentaux.
Quel impact a l'absence d'un marché des changes équilibré à Cuba ?
L'absence d'un marché des changes équilibré à Cuba signifie que l'État continue de contrôler l'achat et la vente des devises, sans permettre un flux naturel basé sur l'offre et la demande. Cela nuit à la compétitivité du secteur privé et éloigne les investisseurs potentiels, augmentant ainsi la dépendance au marché informel.
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