Indignation sur les réseaux : Ron Isla del Tesoro à 779 dollars dans un supermarché de 3e et 70 à La Havane

La polémique autour des prix élevés au supermarché de 3ra et 70 illustre les profondes inégalités à Cuba, où la majorité de la population n'a pas accès aux devises étrangères.


Une internaute a récemment partagé une vidéo sur les réseaux sociaux montrant les prix de certains produits du supermarché controversé de 3ra y 70, à La Havane. Elle a notamment souligné une bouteille de Ron Isla del Tesoro à 779 dollars, ce qui a provoqué une grande indignation.

Sur Instagram, Vivian Montane (@chacruta) a partagé un court extrait dans lequel, en plus du prix mentionné de la bouteille de Ron Isla del Tesoro, d'autres prix sont également affichés.

Dans la vidéo, d'autres produits au prix élevé sont également mis en avant, tels que le Panettone Classique à 15,20 dollars, une bouteille d'huile d'olive à 11,25 dollars, une cuisse de jambon serrano désossée à 143 dollars, ainsi que des boissons alcoolisées comme le whisky Jameson à 29,90 dollars et Ballantine’s à 48 dollars.

Montane a terminé le clip en chantant la phrase : « Que vive mon drapeau, vive notre nation, vive la Révolution ! », un message ironique qui ridiculise le nouveau supermarché, le présentant comme un autre succès du régime cubain.

L'internaute a accompagné la vidéo du texte suivant : « Je vous présente le nouveau marché de 3ra et 70, à Miramar. Tout se vend en monnaie forte. Uniquement en espèces en USD, cartes MasterCard ou classiques, qui peuvent être achetées à Cuba dans n'importe quelle devise étrangère. »

Le supermarché, cependant, est loin d'offrir une expérience agréable à ses clients : « Le sol est sale parce qu'il n'y a pas le temps de le nettoyer à cause du nombre de clients. Des files d'attente partout… je me suis senti comme dans une petite grotte. »

Il a souligné que, bien que certains prix soient plus bas par rapport aux mypimes, tous les produits ne respectent pas les normes de qualité, et le contraste avec le marché de 70, situé juste en face et pratiquement vide, est évident.

Elle a également partagé une réflexion frappante : « On dirait que le dollar américain circule dans cette ville tandis que de nombreuses personnes continuent à manquer de nourriture car elles sont payées en pesos cubains. »

Ce commentaire met en lumière l'inégalité générée par ces marchés, excluant ceux qui n'ont pas accès aux devises étrangères dans un pays où la majorité de la population est rémunérée en pesos.

Le témoignage se termine par un message critique sur la réalité cubaine : « Cette île n'est pas prête pour le changement », une phrase qui résume le sentiment de beaucoup face aux politiques qui creusent le fossé entre ceux qui ont et ceux qui n'ont pas.

La publication de Montane, en particulier en révélant le prix du Rhum Isla del Tesoro, a déclenché une vague de polémique et d'indignation sur les réseaux sociaux.

Manuel Viera a exprimé sur Facebook son indignation : « Quelqu'un, s'il vous plaît, qu'il me débarrasse du doute. Qu'est-ce qu'on met dans cette bouteille de rhum pour qu'elle puisse coûter jusqu'à 779 dollars sur les nouveaux marchés ? Cela doit contenir le trésor de l'île. »

Captura Facebook / Manuel Viera

De plus, il a réfléchi : « C'est un rhum cubain, élaboré par des ouvriers qui ne gagnent pas un dollar pour une journée de travail. Cela surpasse la Peugeot à 200 000 dollars. Si le lion de Peugeot voit ça, il se jette de la tour K », a-t-il souligné avec ironie, mentionnant deux autres nouvelles qui ont marqué la population durant les premiers mois de l’année : l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’importation et la commercialisation de véhicules à Cuba, et l’inauguration prochaine de l’controversé Hôtel Torre K-23.

Questions fréquentes sur le supermarché en dollars de 3e et 70 à La Havane

Pourquoi le prix du Ron Isla del Tesoro à La Havane suscite-t-il une telle indignation ?

L'indignation émerge parce que le Ron Isla del Tesoro se vend à 779 dollars, un prix exorbitant compte tenu du fait qu'il s'agit d'un produit cubain et que la majorité des travailleurs à Cuba perçoivent leur salaire en pesos cubains, et non en dollars. Ce prix illustre l'inégalité économique et la dollarisation qui touchent la population cubaine.

Comment la dollarisation du supermarché à 3e et 70 affecte-t-elle les Cubains ?

La dolarisation du supermarché exclut la majorité des Cubains, car seuls ceux qui ont accès à des dollars en espèces ou à des cartes en devises peuvent y faire leurs achats. Cela exacerbe les inégalités sociales, car le reste de la population doit faire face à la pénurie et à des prix élevés dans les magasins qui acceptent les pesos cubains.

Quels produits sont vendus au supermarché de 3ra et 70 et quels en sont les prix ?

Le supermarché propose des produits nationaux et étrangers, tels que des charcuteries, des viandes, des jus, des huiles, des pâtes, des produits d'entretien et des appareils électroménagers. Cependant, les prix sont inaccessibles pour de nombreux Cubains ; par exemple, un panettone se vend à 15,20 dollars et une bouteille d'huile d'olive à 11,25 dollars, des prix qui dépassent le salaire mensuel moyen à Cuba.

Quels problèmes sous-jacents la réouverture du supermarché en dollars à La Havane reflète-t-elle ?

L'ouverture de ce supermarché reflète la croissance des inégalités et la dollarisation partielle de l'économie cubaine. Le gouvernement privilégie les ventes en dollars, tandis que la majorité des Cubains perçoit des salaires en pesos. Cela ne crée pas seulement une exclusion économique, mais alimente également les tensions sociales et le mécontentement sur l'île.

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Rédaction de CiberCuba

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