Casi 1 000 MW d'affectations : La nouvelle « normalité » de l'Union Électrique de Cuba

La crise énergétique à Cuba se prolonge avec des coupures de courant quotidiennes et un déficit électrique qui reste constant dans le temps.

Apagón à La Havane (image de référence)Photo © Facebook / José Ortiz Benet

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La crise énergétique à Cuba continue de gravement affecter la vie quotidienne des citoyens, la Unión Eléctrica de Cuba (UNE) signalant une nouvelle journée marquée par des coupures prolongées et un déficit d'approvisionnement.

Le dernier rapport de l'entreprise d'État expose une situation critique : un déficit projeté de 890 MW pendant les heures de pointe, ce qui pourrait se traduire par des impacts allant jusqu'à 960 MW, consolidant les coupures de courant comme une constante dans la "nouvelle normalité" de l'île.

Captura d'écran Facebook / UNE

La veille, le SEN a enregistré des perturbations de service tout au long de la journée, atteignant une interruption maximale de 809 MW à 18h30, coïncidant avec l'heure de la plus forte demande. Ce modèle, répété pendant des mois, met en évidence l'incapacité du système à répondre à la demande, ce qui provoque des coupures de courant affectant les foyers, les services de base et les activités économiques.

Pour ce lundi, la UNE a annoncé une disponibilité initiale de 2 110 MW face à une demande de 1 900 MW, ce qui a permis de maintenir le service pendant les premières heures de la journée. Cependant, elle a prévu que la demande atteigne 3 000 MW durant les heures de pointe, laissant un déficit insurmontable de 890 MW, aggravé par la sortie de plusieurs unités de génération et des limitations dans la génération thermique et distribuée.

État critique des centrales électriques

Le rapport de ce lundi a traité brièvement des pannes et des maintenances dans les principales centrales thermiques (CTE) du pays. Alors que la crise énergétique à Cuba se prolonge, les autorités choisissent une plus grande opacité dans leurs informations, comme on peut le constater dans la nouvelle façon de communiquer de l'UNE sur ses réseaux sociaux et sur son site web.

En panne se trouve l'Unité 2 de la centrale thermoélectrique (CTE) Felton. L'entreprise dirigée par Alfredo López Valdés n'a pas mentionné dans son dernier rapport l'état dans lequel se trouve l'Unité 5 de la CTE 10 de Octubre de Nuevitas, qui, dans le rapport de dimanche, avait été signalée comme étant sortie de manière imprévue du SEN en raison d'une panne.

En maintenance se trouvent les Unités 2 et 3 de la CTE Santa Cruz, les Unités 3 et 4 de la CTE Cienfuegos, et l'Unité 5 de la CTE Renté.

La "nouvelle normalité" et les récents effondrements du SEN

Les coupures de courant de grande ampleur ne sont plus des événements exceptionnels, mais sont devenues une constante qui reflète l'incapacité du système électrique cubain à fonctionner de manière stable.

En octobre 2024, les coupures de courant ont atteint des chiffres alarmants, se rapprochant de 1 000 MW quotidiens d'affectations. Au lieu de trouver des solutions, l'UNE a décrit la crise justifiant les coupures comme inévitables en raison de l'état des centrales électriques.

À la fin octobre, la situation s'est aggravée avec des collapsus soudains et massifs du SEN qui ont laissé de grandes régions du pays sans électricité pendant des heures, voire des jours.

Selon les rapports de la UNE, ces coupures massives d'électricité étaient dues à une combinaison de pannes dans des centrales clés, une pénurie de carburant et un manque d'entretien d'une infrastructure obsolète.

Le manque de génération stable, couplé aux maintenances et pannes chroniques des centrales thermiques, laisse le système électrique au bord de l'effondrement. Ces conditions ont été aggravées par la dépendance aux combustibles fossiles que le régime tente de minimiser avec des proclamations sur la "souveraineté énergétique" et des programmes d'investissement présumés dans les énergies renouvelables.

Impact sur la population et réponse officielle

Pour les citoyens, les coupures de courant se traduisent par des nuits sans lumière, la perte d’aliments en raison du manque de réfrigération et un impact direct sur l’économie, car de nombreuses petites entreprises et services sont contraints de paralyser leurs activités.

Les longues journées sans électricité affectent également l'accès à l'eau potable, aux transports et aux services de santé, augmentant ainsi la frustration et le mécontentement social.

Mientras ce temps, le gouvernement a choisi une narration qui minimise la crise et se concentre sur la recherche de coupables externes comme l'embargo américain, sans assumer de responsabilités pour le manque d'investissements dans les infrastructures électriques ni pour les erreurs de planification. En mai 2024, le ministre de l'Énergie et des Mines, Vicente de la O Levy, a même déclaré que les coupures de courant étaient supportables.

À mesure que les coupures de courant continuent d'affecter la vie des Cubains, la "nouvelle normalité" se consolide comme un rappel constant de l'effondrement structurel d'un système incapable de répondre aux besoins fondamentaux de la population.

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