Le gouvernement de Trump pardonnera les amendes aux migrants sans papiers qui rempliront une condition

Un des cas les plus emblématiques a été celui de Wendy Ortiz, une Salvadorienne résidant en Pennsylvanie, qui a reçu une amende de 1,8 million de dollars.

Donald Trump (Image de référence)Photo © X/La Maison Blanche

Le Département de la Sécurité Nationale (DHS) a annoncé ce lundi qu'il annulera les amendes accumulées par des milliers de migrants sans papiers, à condition qu'ils respectent une condition : s'auto-expulser en utilisant l'application CBP Home, un outil technologique conçu pour gérer la sortie volontaire du pays.

“Avec un vol gratuit, une allocation de 1 000 dollars et l'annulation des amendes, les immigrants en situation irrégulière n'ont aucune excuse pour rester aux États-Unis”, a affirmé le DHS dans un communiqué officiel émis le 9 juin.

Avec cette nouvelle approche, le gouvernement souhaite faciliter et promouvoir l'autodéportation comme principale voie de sortie pour ceux qui se trouvent dans le pays de manière irrégulière.

Les avantages offerts incluent :

-Remise totale des amendes civiles accumulées pour ne pas avoir quitté le pays.

-Voyage gratuit vers le pays d'origine.

-Un bonus de sortie de 1 000 dollars, remis une fois le retour confirmé.

“L'auto-déportation est la manière la plus sûre et économique de quitter les États-Unis. En s'auto-déportant, les immigrants sans papiers contrôlent leur départ et peuvent conserver la possibilité de revenir aux États-Unis de manière correcte et légale à l'avenir”, souligne le communiqué du DHS.

Además, l'interface de l'application CBP Home a été simplifiée pour rendre le processus plus accessible.

Il est désormais disponible sur les appareils Android et Apple, ainsi que directement sur le site officiel du Département de la Sécurité Nationale.

Avertissement à ceux qui ne coopèrent pas

La secrétaire à la Sécurité nationale, Kristi Noem, a été nette dans son avertissement à ceux qui décideraient d'ignorer cette option :

« Si vous vous trouvez ici illégalement, utilisez l’application CBP Home pour gérer votre sortie et recevoir un soutien financier pour rentrer chez vous. Si vous ne le faites pas, vous serez passible d'amendes, d'arrestation, de déportation et vous ne pourrez jamais revenir. »

Cette approche constitue une stratégie duale : une main dure pour ceux qui restent, mais des avantages légaux et économiques pour ceux qui partent volontairement.

Un système de sanctions hérité du premier mandat de Trump

Une ancienne loi migratoire de 1996, rouverte en 2018 durant le premier mandat de Donald Trump, est utilisée pour imposer des sanctions économiques quotidiennes aux migrants qui ne respectent pas les ordres d'expulsion émis par des juges de l'immigration aux États-Unis.

Les amendes imposées jusqu'à présent atteignent jusqu'à 1,8 million de dollars et concernent environ 4 500 migrants.

Les autorités indiquent que le montant total accumulé par les sanctions imposées à 1,4 million de personnes ayant des ordres définitifs de déportation dépasserait 500 millions de dollars, a récemment confirmé à Reuters un haut responsable sous couvert d'anonymat.

Les amendes, qui peuvent atteindre 998 dollars par jour, s'appliquent rétroactivement jusqu'à cinq ans.

Les notifications proviennent du Service de l'immigration et du contrôle des douanes (ICE), tandis que le Bureau des douanes et de la protection des frontières (CBP) est chargé d'exécuter d'éventuels saisies.

Les migrants ont 30 jours pour faire appel, sous serment et avec des documents justificatifs.

Le cas de Wendy Ortiz : Mère salvadorienne sanctionnée de 1,8 million de dollars américains

L'un des cas les plus notoires des dernières semaines a été celui de Wendy Ortiz, une Salvadorienne de 32 ans résidant en Pennsylvanie.

Wendy vit depuis une décennie aux États-Unis, elle travaille dans une usine de conditionnement de viande où elle gagne 13 dollars de l'heure, et a reçu une amende de 1,8 million de dollars.

Ortiz a fui de son pays en raison de violences domestiques et de menaces de gangs. Son fils, citoyen américain, a six ans et vit avec l'autisme.

En 2015, Wendy a franchi la frontière et a été libérée après avoir été considérée comme ayant un « crainte crédible ». Elle n'a jamais reçu de convocation judiciaire et a été expulsée in absentia en 2018.

En janvier dernier, son avocate, Rosina Stambaugh, a demandé un allègement humanitaire. Elle a soutenu qu'Ortiz ferait face à de graves dangers s'il retournait au Salvador et que son fils perdrait l'accès à ses thérapies. Elle a demandé une audience discrète et la réouverture de l'affaire, mais la situation a changé avec le retour de Trump à la Maison Blanche.

Reuters a parlé à huit avocats qui ont signalé des sanctions allant de quelques milliers à un maximum de 1,8 million.

L'un d'eux, Robert Scott, a confirmé que sa cliente, une Mexicaine vivant aux États-Unis depuis 25 ans, a également reçu l'amende maximale. Elle ignorait avoir un ordre de déportation depuis 2013.

Des cas similaires affectent des familles avec un statut migratoire mixte.

Une citoyenne américaine, Rosa, a dénoncé que son mari hondurien a été condamné à une amende de 5 000 dollars. Bien qu'il ait reçu une sortie volontaire en 2018, il n'a pas quitté le pays en raison de son traitement contre le cancer.

Les experts juridiques prévoient une vague de litiges et de résistance judiciaire dans les semaines à venir.

Questions fréquentes sur la politique d'auto-déportation du gouvernement Trump

Quels avantages le gouvernement de Trump offre-t-il aux migrants qui s'autodéportent ?

Le gouvernement de Trump propose un voyage gratuit vers le pays d'origine, une prime de départ de 1 000 dollars et l'annulation des amendes accumulées aux migrants sans papiers qui s'auto-déportent en utilisant l'application CBP Home. Cette initiative vise à faciliter le départ volontaire des migrants et à réduire les coûts associés aux expulsions forcées.

Qu'est-ce que l'application CBP Home et comment l'utiliser ?

L'application CBP Home est un outil numérique conçu pour que les immigrants en situation irrégulière notifient leur intention de quitter volontairement les États-Unis. Elle est disponible pour les appareils Android et Apple, et permet de gérer le processus de réinsertion de manière organisée. Les utilisateurs peuvent enregistrer leur intention de départ, réserver des vols gratuits et confirmer leur retour dans leur pays d'origine afin de recevoir la prime économique.

Quelles sont les conséquences pour les migrants qui ne participent pas au programme d'autodéportation ?

Les migrants qui ne recourent pas à l'autodéportation sont confrontés à des amendes, des arrestations, une déportation forcée et l'interdiction de revenir aux États-Unis. Le gouvernement de Trump a averti que ceux qui resteront illégalement dans le pays seront identifiés et sévèrement sanctionnés, avec des amendes journalières pouvant atteindre 998 dollars et la possible confiscation de biens.

Quel impact a le programme d'autodéportation sur la politique migratoire de Trump ?

Le programme d'autodéportation vise à optimiser l'utilisation des ressources et à projeter un contrôle sur l'immigration irrégulière. En offrant des incitations à la sortie volontaire, l'administration Trump cherche à réduire les coûts des expulsions traditionnelles et à libérer des ressources pour les agences migratoires, tout en durcissant les mesures contre ceux qui restent illégalement.

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