Un groupe de eurodéputés exige de l'UE qu'elle rompe ses liens avec le régime cubain : « Assez de financer la répression »

Plus de 25 eurodéputés dénoncent l'utilisation de fonds européens dans des structures répressives du régime cubain et exigent de Bruxelles des sanctions, des audits et l'activation de clauses pour violations des droits de l'homme.

Parlement Européen (Image de Référence)Photo © Facebook/Anita Longo

Un groupe de eurodéputés, parmi lesquels l'espagnol Hermann Tertsch, a exigé le 11 juillet dernier que l'Union Européenne (UE) mette immédiatement un terme à l'accord de coopération avec le régime cubain, dénonçant que les fonds européens financent la répression contre le peuple de l'île et profitent à des structures militaires et répressives comme le Groupe d'Administration des Entreprises des Forces Armées Révolutionnaires (GAESA).

Dans une lettre adressée à la vice-présidente de la Commission européenne, Kaja Kallas, et signée par plus de 25 parlementaires de différentes nationalités, les eurodéputés demandent d'activer la clause des droits de l'homme de l Accord de Dialogue Politique et de Coopération (PDCA), de suspendre tout transfert financier vers Cuba, d'auditer les fonds envoyés et de sanctionner les fonctionnaires cubains ainsi que les entreprises liées à l'élite communiste.

Première page de la lettre signée le 11 juillet 2025 à Strasbourg, adressée à Kaja Kallas. Source : Parlement européen.

La lettre, publiée le même jour où l'on a commémoré le quatrième anniversaire de l'explosion sociale du 11J, qualifie de “criminelle” la coopération actuelle de l'UE avec La Havane.

“La politique actuelle n'est pas seulement inefficace, elle est devenue moralement indéfendable”, affirment les signataires, qui soulignent que l'île traverse un “effondrement systémique” alors que des centaines de prisonniers politiques souffrent de tortures, de surveillance constante et de répression.

Extrait de la déclaration des eurodéputés. Source : Parlement Européen.

Les eurodéputés condamnent que, alors que des milliers de Cubains se lancent à la mer ou dans les jungles pour fuir la faim et la persécution, Bruxelles continue de considérer le régime de Díaz-Canel comme un partenaire légitime.

La lettre rappelle que l'accord a été signé en 2016 dans l'espoir de promouvoir des réformes démocratiques sur l'île, mais ils affirment que le régime a "répondu par la répression" et a approfondi son alliance avec des puissances autoritaires telles que la Russie, la Chine, l'Iran et la Biélorussie.

«Cuba n'est pas une démocratie fragile en quête de soutien. C'est un régime autoritaire qui survit par la coercition et la propagande », préviennent-ils. Ils accusent également La Havane de soutenir militairement et politiquement la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine, et mentionnent des rapports sur des milliers de mercenaires cubains combattant aux côtés russe.

Le document appelle l'UE à ne plus fermer les yeux sur les violations des droits humains à Cuba et à prendrе position “sans équivoque en faveur du peuple cubain”, plutôt que de continuer à avaliser un régime qui “bloque la société civile, contrôle les médias, punit les familles de prisonniers politiques et restreint l'accès à Internet”.

Dernière page de la lettre envoyée à Kaja Kallas, vice-présidente de la Commission européenne. Source : Parlement européen.

La lettre a été signée par des eurodéputés de différents pays, dont la Pologne, l'Italie, l'Espagne, la Lituanie et la Suède, et s'ajoute aux multiples déclarations du Parlement européen qui, ces dernières années, a adopté des résolutions contre la répression à Cuba.

L'eurodéputé Hermann Tertsch, qui a partagé le document sur les réseaux sociaux, a dédié sa signature "aux héros de la résistance contre la dictature communiste de Cuba et aux victimes de la répression" après le soulèvement du 11 juillet 2021.

La pression sur l'UE pour rompre avec le régime cubain n'est pas nouvelle. À peine deux mois auparavant, le 6 mai, Kaja Kallas a défendu au Parlement européen la pertinence du PDCA, affirmant qu'il ne finance pas le gouvernement cubain, mais des projets avec des agences de l'ONU et des ONG axés sur la transition écologique et le secteur privé.

“Suspendre l'accord va-t-il libérer Daniel Ferrer et Félix Navarro ? Je pense que nous connaissons tous la réponse”, a déclaré la diplomate en référence aux opposants emprisonnés. Elle a également soutenu que sans ce cadre formel, il serait encore plus difficile d'aborder avec La Havane des sujets sensibles tels que les prisonniers politiques et les droits de l'homme.

La posture de Kallas reflète un engagement en faveur du dialogue, bien qu'elle ait elle-même reconnu que l'accord "n'a pas encore produit le type de changement que nous désirons".

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