Une épidémie d'hépatite touche une unité militaire dans la brigade de la frontière de Guantánamo

Des membres de la famille signalent une épidémie d'hépatite au Bataillon de l'Est, composé majoritairement de jeunes de 18 ans. Alors que les officiers assurent que la situation est sous contrôle, les communications des soldats révèlent un tableau critique et sans mesures de containment.

Silence officiel face à la recrudescence de l'hépatite dans l'unité militaire de GuantánamoPhoto © Venceremos/Leonel Escalona

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Une épidémie d'hépatite touche la Brigade de la Frontière à Guantánamo, en particulier au sein du Bataillon de l'Est, où la majorité des soldats sont des adolescents récemment recrutés, selon des dénonciations qui exposent la gravité d'une situation que les autorités militaires cherchent à étouffer.

Selon une publication du journaliste indépendant Yosmany Mayeta Labrada, sur sa page Facebook, les familles des jeunes cherchent des réponses sur l'état de santé de leurs enfants, mais ne reçoivent que des évasions et des messages rassurants de la part des commandements militaires, alors qu'en pratique, la propagation de la maladie avance sans contrôle.

Captura de Facebook/Yosmany Mayeta Labrada

Les communications des recrues avec leurs parents contredisent la version officielle et montrent que le foyer se propage au sein de l'unité, sans protocoles efficaces pour freiner les contagions.

Le cas met en lumière la fragilité des conditions sanitaires dans les détachements militaires et l'opacité avec laquelle les autorités gèrent les urgences qui mettent en danger des dizaines d'adolescents envoyés au service obligatoire.

Le manque d'informations officielles aggrave l'incertitude des familles, qui restent dans l'attente pendant que leurs enfants tombent malades dans des établissements où le secret prévaut.

La santé des jeunes soldats est suspendue à un fil face à une épidémie que le régime refuse de reconnaître publiquement.

Le Ministère de la Santé Publique (Minsap) a confirmé le 27 août qu'il y a eu une "légère augmentation" du nombre de cas d'hépatite A dans le pays.

Hépatite A est une maladie virale aiguë qui affecte le foie, transmise principalement par l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par les selles de personnes infectées. Sa propagation est facilitée dans des conditions d'hygiène insuffisantes et dans les zones rencontrant des problèmes d'approvisionnement et de traitement de l'eau potable.

«Chaque fois que c'est possible, il faut faire bouillir l'eau et lui ajouter des pastilles de chlore, qui sont parfois vendues dans les pharmacies de notre pays, et tu les mets et tu les prends là, et les légumes doivent être lavés très soigneusement avec de l'eau chlorée », a recommandé Francisco Durán, directeur national de l'Hygiène et de l'Épidémiologie du Minsap.

À propos, l'Ambassade des États-Unis à La Havane a émis une nouvelle alerte sanitaire destinée à ses citoyens, suite à l'augmentation des cas de VIH A dans la capitale cubaine, avertissant que le risque de contagion augmente en raison des défaillances des systèmes d'eau et d'assainissement.

Les autorités américaines ont recommandé aux voyageurs de consulter leur médecin concernant le vaccin contre l'hépatite A avant de visiter l'île, ainsi que de prendre des précautions en matière d'hygiène pendant leur séjour.

Cette nouvelle alerte s'ajoute à d'autres avertissements sanitaires récents émis par Washington en lien avec des épidémies de dengue, chikungunya et oropouche à Cuba, ce qui reflète une préoccupation croissante concernant la détérioration des conditions hygiéno-sanitaires sur l'île.

Mais l'expansion des déchets, les mauvaises odeurs et la prolifération de vecteurs font partie du paysage quotidien dans d'autres villes et villages de Cuba. Cette situation est exacerbée par les problèmes persistants d'approvisionnement en eau et la collecte des déchets inefficace.

L'accumulation de déchets suscite l'indignation des habitants qui dénoncent des conditions insalubres et l'inaction de l'État, tandis qu'ils vivent parmi les mouches, les mauvaises odeurs et la crainte des maladies.

À la fin juin, les autorités de la santé à Cárdenas, Matanzas, ont affirmé que les cas suspects d'hépatite A avaient diminué "significativement" dans le quartier 13 de Mars, suite à la mise en œuvre d'un ensemble de "mesures de contrôle" ciblées dans la zone, bien que l'on continuait de signaler un à deux cas par jour.

En décembre 2024, le Minsap avait déjà confirmé une augmentation significative de cette maladie,.

Questions fréquentes sur l'épidémie d'hépatite à Guantánamo

Que se passe-t-il dans la Brigade de la Frontière de Guantanamo concernant l'hépatite ?

Une épidémie d'hépatite affecte la Brigade de la Frontière à Guantánamo, spécifiquement au Bataillon de l'Est, selon des dénonciations affirmant que les autorités militaires tentent de dissimuler la situation. Les soldats touchés sont principalement des adolescents récemment recrutés, et le manque d'informations officielles génère de l'incertitude parmi les familles des jeunes.

Comment l'hépatite A se propage-t-elle à Cuba ?

L'hépatite A se transmet principalement par l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par les selles de personnes infectées. Des conditions d'hygiène défaillantes et des problèmes dans l'approvisionnement en eau potable facilitent sa propagation. À Cuba, ces conditions sont courantes, ce qui a entraîné une augmentation des cas dans plusieurs régions du pays.

Quelles mesures sont recommandées pour prévenir la contagion par l'hépatite A ?

Les autorités sanitaires recommandent de faire bouillir l'eau et de la traiter avec du chlore avant de la consommer. Il est également conseillé de bien laver les fruits et légumes avec de l'eau chlorée et de maintenir des mesures strictes d'hygiène personnelle, comme le lavage fréquent des mains avec de l'eau et du savon, en particulier avant de manger et après être allé aux toilettes.

Comment l'épidémie d'hépatite A affecte-t-elle le système de santé cubain ?

L'épidémie d'hépatite A peut saturer les services de santé si elle n'est pas contrôlée à temps. La situation se complique en raison de la fragilité du système de santé cubain, qui fait déjà face à des défis tels que la pénurie de médicaments, le manque de personnel et la dégradation des infrastructures. La gestion inefficace du gouvernement pour garantir un environnement sanitaire adéquat a exacerbé la situation.

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