Le gouvernement cubain a reconnu des lacunes dans l'application de son protocole de gestion et de réponse face aux cas de mineurs en situation de vulnérabilité.
L'analyse de "l'autocritique" se produit après l'indignation de milliers de Cubains sur les réseaux sociaux en voyant les images de plusieurs enfants dormant dans les jardins de l'Hôtel Gran Muthu Habana, dans le quartier habanero de Miramar.
Lors d'une réunion de suivi des politiques sociales, présidée par le vice-premier ministre cubain Eduardo Martínez Díaz, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Jesús Otamendi Campos, et la ministre de l'Éducation, Nayma Trujillo Barreto, les autorités ont reconnu qu'il avait manqué d'agilité dans la réponse aux dénonciations répétées concernant la présence de mineurs vivant dans des conditions d'abandon.
Un résumé du débat a été diffusé par le Noticiero Estelar, qui a souligné la nécessité d'une action “plus systématique et intégrée” pour éviter que des situations similaires ne se reproduisent.
Parmi les mesures convenues, le gouvernement a annoncé :
- le renforcement de la surveillance dans les zones vulnérables de La Havane
- la création de centres d'hébergement d'urgence pour les mineurs en situation de risque
- le perfectionnement des canaux de dénonciation citoyenne
Les autorités ont reconnu que dans certains cas, les enfants concernés proviennent de foyers sans structure familiale et que les mécanismes de protection « n'ont pas agi avec la due immédiateté ».
L'affaire, qui a fait le tour des réseaux sociaux après la publication d'images des enfants dormant à la belle étoile dans les jardins de l'hôtel, a contraint le régime à s'exprimer publiquement et à revoir son propre système de protection de l'enfance, mettant une fois de plus en évidence la détérioration du tissu social à Cuba et le manque de réponses préventives de la part des institutions face à l'augmentation de la pauvreté extrême et des personnes en situation de mendicité.
Autres informations d'intérêt lors de la réunion
- Le gouvernement a identifié qu'à La Havane, 484 étudiants du système éducatif ne se rendent pas régulièrement à l'école pour diverses raisons.
- À l'échelle nationale, il a été révélé que plus de 17 000 enfants en âge d'aller à l'école avaient des "situations matérielles défavorables pour pouvoir y assister".
- Les autorités ont reconnu qu'il y avait un manque de surveillance / de recherche systématique ("pesquisar") dans les zones où l'abandon d'enfants est le plus répandu à La Havane.
- Les fonctionnaires ont admis que ce phénomène est "multicausal" et avertissent qu'il ne se résoudra pas immédiatement.
- Il a été souligné que l'absence de la famille est l'une des racines du problème, ce qui exige des réponses "différenciées" pour les mineurs ayant une déficience intellectuelle ou se trouvant dans des situations particulières.
- Dans le cadre général de la politique sociale, ils assurent que Cuba dispose d'une "Politique Intégrale pour l'Enfance, les Adolescents et les Jeunes" qui articule de multiples institutions de l'État pour s'occuper de manière intégrée des mineurs vulnérables.
- Dans ce sens, 1 236 communautés en situation de vulnérabilité ont été identifiées et 96 % d'entre elles estiment qu'elles sont "en cours de transformation intégrale".
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