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Le gouvernement des États-Unis a annoncé ce lundi de nouvelles sanctions contre des propriétaires, des cadres et des hauts fonctionnaires d'entreprises de transport, d'agences de voyages et d'opérateurs touristiques qui, selon le Département d'État, ont délibérément facilité l'immigration illégale vers le territoire américain à travers le Nicaragua.
"Les États-Unis ne tolèrent pas ceux qui profitent de l'immigration illégale ni ceux qui enfreignent nos lois sur l'immigration," a déclaré Tommy Pigott, porte-parole du Département d'État, sur X.
"Aujourd'hui, nous avons pris des mesures pour révoquer des visas et imposer des restrictions de visa aux propriétaires, dirigeants et hauts fonctionnaires d'entreprises de transport, d'agences de voyages et d'opérateurs touristiques qui, en toute connaissance de cause, ont facilité l'immigration illégale vers les États-Unis par le biais du Nicaragua", a précisé.
Le Département d'État a précisé que les actions sont prises en vertu de la Section 212(a)(3)(C) de la Loi sur l'immigration et la nationalité (INA), qui interdit l'entrée sur le territoire aux personnes dont les activités pourraient avoir de graves conséquences négatives sur la politique étrangère américaine.
Les restrictions incluent la révocation des visas en cours et l'imposition de nouvelles limitations pour garantir que ces personnes ne puissent pas entrer dans le pays.
"Les enquêtes indiquent que les entités représentées par ces personnes ont facilité leurs voyages à travers le Nicaragua grâce aux politiques migratoires permissives du régime de Daniel Ortega, qui déstabilisent la région et encouragent la migration illégale vers les États-Unis", a déclaré le Département d'État dans son communiqué.
Le porte-parole Matthew Miller a ajouté que ces mesures visent à "protéger l'intégrité des frontières américaines et à garantir la responsabilité de ceux qui cherchent à tirer profit de la migration irrégulière".
Le contexte de ces sanctions est marqué par l'afflux massif de Cubains et de citoyens d'autres nationalités vers les États-Unis via le Nicaragua, après qu'Ortega ait supprimé l'exigence de visa pour les Cubains.
De nombreuses familles ont vendu leurs biens à Cuba pour financer les billets et le voyage vers le nord, créant ainsi un commerce milionnaire dont profitait le régime nicaraguayen et qui exerçait également une pression sur la frontière sud des États-Unis.
Un business très rentable qui ne s'est pas arrêté
Le régime de Daniel Ortega et Rosario Murillo continue de transformer le désespoir de milliers de Cubains en une source inépuisable de revenus qui continue d'enrichir ses caisses, même lorsque la pression internationale augmente et que les États-Unis durcissent leur politique contre Managua.
Pendant que Washington avertit que le gouvernement sandiniste utilise la migration comme arme politique, la route Managua-Honduras-Mexique reste active et rentable, avec les Cubains comme colonne vertébrale.
Les dernières données révélées par le journal indépendant La Prensa montrent qu'entre janvier et juillet de cette année, plus de 21 000 migrants à destination des États-Unis sont entrés au Honduras en provenance du Nicaragua. 83 % d'entre eux étaient des Cubains.
La cifra confirme une tendance soutenue. Malgré les restrictions des États-Unis et du Mexique, les Cubains continuent de miser sur la voie nicaraguéenne comme seule échappatoire face à la crise et à la répression du régime de l'île.
Historique des sanctions contre une dictature
Ces nouvelles restrictions s'ajoutent à celles imposées en avril dernier, lorsque l'administration Trump a sanctionné plus de 250 fonctionnaires nicaraguayens pour violations des droits de l'homme, autoritarisme et participation au trafic irrégulier de migrants.
Pendant l'année 2024, Washington avait également sanctionné des dirigeants de compagnies aériennes et maritimes, ainsi que des agents de voyages qui facilitaient l'émigration irrégulière de Cuba vers le Nicaragua et de là vers les États-Unis.
L'impact des mesures récentes se reflète déjà dans le fermeture de plus de 70 routes de vols charter, y compris les liaisons stratégiques entre Cuba et le Nicaragua, et dans la restriction des visas pour les personnes en Europe, en Asie et dans d'autres régions liées à ces réseaux.
Avec ces actions, les États-Unis renforcent leur politique de lutte contre l'exploitation des migrants et le trafic de personnes, en démantelant les réseaux qui tirent profit de la vulnérabilité de ceux qui cherchent à entrer dans le pays de manière irrégulière.
Le Département d'État a souligné que personne ne doit tirer profit économiquement des migrants, que ce soit des entreprises privées ou des fonctionnaires publics, en consolidant un message clair de contrôle et de sécurité aux frontières.
En résumé, l'administration américaine combine des sanctions, des restrictions de visa et des fermetures de routes stratégiques dans le cadre d'un effort plus large pour freiner la migration irrégulière en provenance du Nicaragua et éviter que ces pratiques ne déstabilisent la région et compromettent la sécurité nationale des États-Unis.
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