20 expressions rares que les Cubains utilisent

Si quelque chose est indiscutable à propos de la particularité de l'argot cubain, c'est l'ingéniosité et l'humour qui le caractérisent. Non seulement cela donne naissance à des phrases et des proverbes extrêmement drôles qui enrichissent le langage populaire de l'île, mais cela reflète également une philosophie de vie, une attitude face aux vicissitudes, quelque chose qui façonne à merveille ce paysage culturel qu'est la cubanité.

  • Rafa Perez


Cet article date de 8 ans.

Si quelque chose n’est pas discutable à propos de la particularité de l’argot cubain, c'est bien l'ingéniosité et l'humour qui le caractérisent. Cela ne se traduit pas seulement par des phrases et proverbes très drôles qui enrichissent le langage populaire de l'île, mais également par le reflet d'une philosophie de vie, d'une attitude face aux vicissitudes, quelque chose qui dessine parfaitement ce paysage culturel qui constitue à lui seul l'identité cubaine.

Cela dit, voici 20 des phrases les plus populaires que l'on peut facilement entendre en se promenant dans n'importe quelle rue de Cuba :

1. Rodriguez a servi !

C'est un mélange cocasse de l'affirmation "ça a bien marché" avec le nom du célèbre troubadour cubain Silvio Rodríguez. On l'utilise pour exprimer son enthousiasme pour un plan parfaitement orchestré ou pour la prise de rendez-vous avec des amis, et il peut être remplacé par "c'est super". Tu viens chez nous demain soir ? Parfait, Sirvió Rodríguez !

2. Tu es sur la toile.

On l'utilise entre amis pour souligner la gravité de l'état physique ou intellectuel d'une autre personne. Cela peut être synonyme de « tu es très maigre » ou de « tu es très bête » en réalisant une tâche. Si tu as un ami à Cuba qui a beaucoup perdu de poids depuis la dernière fois que tu l'as vu, n'hésite pas à le prévenir : « Prends soin de toi, tu es sur la toile ». Cette expression dérive d'une plus ancienne, « tu es sur la teigne », et peut être considérée comme une modification apportée par la génération actuelle.

3. Dar el berro

Cela a deux significations presque opposées : cela peut être utilisé comme synonyme de se fâcher, de gronder et de décharger sa colère sur quelqu'un, ou, d'autre part, de passer un bon moment et de partager avec des amis. Lorsque tu iras à Cuba, tu pourras "donner le berro" sur le Malecón avec tes amis ou te plaindre parce que "tu as reçu le berro" dans une paladar pour avoir fumé à l'intérieur.

4. Partir pour le Yuma

Sa signification littérale est de voyager aux États-Unis, mais récemment, il a été utilisé comme synonyme de voyager à l'étranger, quel que soit le pays. Le terme yuma est également utilisé comme gentilé appréciatif pour désigner un Américain.

5. Prendre une bouteille

Si vous êtes à Cuba, l'option la plus économique et simple pour se déplacer d'un endroit à un autre de la ville est de « prendre une bouteille » ou de demander un coup de main. Il s'agit de se tenir à un feu rouge dans un endroit central et d'aborder les conducteurs pour qu'ils vous « avancent » gratuitement, mais uniquement dans des voitures d'État, car presque toutes les voitures particulières sont des taxis. Parfois, ce moyen de transport vous fait économiser quelques blocs, mais il est très probable qu'il vous dépose juste devant chez vous ou à votre travail.

6. Tirer un bout.

Ce n'est pas simplement jeter un bout de cigarette allumée à quelqu'un, bien au contraire. Cette expression a un sens aussi simple que celui d'aider autrui. Tu peux donner un coup de main à ton ami lors d'un déménagement, pour un examen ou en s'occupant des enfants. Si tu es à Cuba et que tu as une crevaison, tu peux te tourner vers le premier Cubain qui passe à côté de toi et lui dire : "Mon pote, fais-moi le plaisir de me filer un coup de main avec la voiture", il est sûr que plus d'un passant se proposera de t'aider. Elle provient de l'argot nautique, qui a une présence marquée dans le langage cubain.

7. Faire une pêche

Si vous avez des amis cubains, ils vous ont probablement raconté plusieurs histoires sur la façon dont ils se sont fait prendre à "pêcher" au travail ou en classe. Cela signifie profiter d'un moment pour une petite sieste et reposer les yeux.

8. Être bouche bée

C'est similaire à ne pas avoir un sou, à ne pas avoir où tomber mort ou à ne pas savoir où attacher sa chèvre. Son utilisation est généralement associée au geste de se toucher les poches avec une grimace d'inquiétude. On l'emploie lorsque quelqu'un se trouve dans une situation économique précaire.

9. Tu es un point

C'est un adjectif péjoratif. En Cuba, il désigne une personne très naïve, celle qui se laisse berner sans s'en rendre compte, ainsi que dans des cas où quelqu'un est victime d'infidélité ou pour parler de personnes extrêmement nobles.

10. Je vais piquer.

« Aujourd'hui, j'ai du travail » ou « je vais au travail » sont quelques-unes des autres expressions dérivées, « travail » étant synonyme de « pincha », et « pincher » le verbe correspondant. Cela s'utilise indépendamment du secteur, de l'activité exercée ou du métier. Que vous soyez chauffeur de bus, écrivain, enseignant ou vendeur d'allumettes, vous allez tous les jours au travail.

11. Se jeter du bus en marche

C'est prendre des risques, saisir l'opportunité, accomplir un acte téméraire sans hésiter, prendre une décision hâtive sans consulter personne, l'une des lignes directrices qui caractérisent la philosophie de vie du Cubain.

12. Avoir une copine

C'est le début d'une relation avec une femme, d'avoir une petite amie, une partenaire sentimentale. C'est également considéré comme un terme familier ou d'argot.

13. Cette taille me laisse sans voix.

Il est peu probable qu'un Cubain te dise "oublie cette affaire" ou "n'insiste pas, tu n'arriveras à rien". En revanche, il te lancera, sur un ton de leçon de vie : "abandonne cette taille, ça ne te convient pas".

14. Tu m'as laissé dans le Blanc et le Trocadéro.

Elle vient de la phrase la plus universelle « tu m'as laissé dans le flou », qui se réfère au moment où l'on vous pose une question ou vous raconte quelque chose dont vous n'aviez pas la moindre idée. Mais cette version cubaine ajoute le nom d'une intersection très connue à La Havane.

15. Ne me fais pas plus de blabla.

« Muela » dans l'espagnol de Cuba désigne des paroles superficielles pour « éluder » un sujet, des excuses ou justifications peu élaborées pour rejeter une proposition. On l’utilise également pour décrire l'acte de converser de manière excessive ; ainsi, « donner une tremenda muela » signifie avoir une conversation très prolongée.

16. Ando à la mailó

Comme de nombreux mots ou expressions utilisés dans la Cuba d'aujourd'hui, celui-ci provient d'un thème musical. Interprété par le groupe de reguetón Kola Loka il y a quelques années, le hit qui scandait « la niña anda a la My Love » a trouvé sa place comme synonyme de détente, sans soucis. Cela veut également dire être nu.

17. Je descends ou je tombe.

C'est l'adieu typique des Cubains, qui se dit à tout moment de la journée pour informer que l'on quitte un endroit, généralement accompagné d'une étreinte ou d'une poigne de main.

18Te coiffez-vous ou vous faites-vous des papillotes ?

Vous pouvez poser cette question à quelqu'un lorsque ses intentions ne sont pas claires, que ses actions sont incohérentes entre elles, ou lorsqu'il se montre hésitant. Il existe également la version : « Es-tu avec les Indiens ou avec les cowboys ? »

19. Quoi de neuf, asere/ambia/monina/consorte ?

« Qué bolá » est le salut numéro un des Cubains entre eux, équivalent à l'anglo-saxon « What's up ? ». Selon le terme qui le suit, il est considéré comme plus ou moins vulgaire. Ainsi, « asere » est utilisé par la majorité, tandis que « ambia », « monina » ou « consorte » sont plus typiques du langage « de la rue ».

20. Oh là là !

Cette toute petite expression est peut-être la plus utilisée par les Cubains et celle qui possède le plus d'acceptions, ce qui la rend compliquée à traduire. Elle est utilisée pour exprimer à la fois l'étonnement, l'indignation ou le conformisme. On peut l'entendre accompagnée d'autres expressions telles que : « Ñó, de madre » ou « ñó, pa' su madre ».


Questions fréquentes sur les expressions cubaines

Que signifie l'expression "¡Sirvió Rodríguez!" à Cuba ?

L'expression "¡Sirvió Rodríguez!" est une combinaison humoristique du mot "sirvió" avec le nom du troubadour cubain Silvio Rodríguez. Elle est utilisée pour exprimer de l'enthousiasme face à un plan qui a parfaitement réussi ou pour confirmer un rendez-vous avec des amis. C'est une manière de dire que tout s'est bien passé, similaire à dire "parfait !" ou "nous y sommes arrivés !".

Que signifie l'expression "irse pa'l yuma" dans le contexte cubain ?

"Irse pa'l yuma" signifie littéralement partir pour les États-Unis, mais son utilisation s'est récemment élargie pour faire référence à tout voyage à l'étranger. Le terme "yuma" est également utilisé de manière affectueuse pour désigner les Américains. C'est une expression liée au désir de nombreux Cubains de quitter l'île, que ce soit pour des raisons touristiques ou d'émigration.

Comment utilise-t-on l'expression "coger botella" à Cuba ?

À Cuba, "coger botella" désigne le fait de demander un lift ou de faire du stop. C'est une pratique courante pour se déplacer d'un endroit à un autre de la ville sans frais, en particulier dans des véhicules d'État. Cette pratique est très répandue en raison des difficultés rencontrées dans les transports en commun et du manque de ressources.

Que signifie "tirarse con la guagua andando" dans le langage cubain ?

L'expression "tirarse con la guagua andando" fait référence à la prise d'une décision risquée ou à une action téméraire sans trop réfléchir aux conséquences. Elle reflète la philosophie de vie des Cubains, qui doivent souvent improviser et s'adapter rapidement aux circonstances changeantes. Cette expression met en avant l'ingéniosité et la capacité de réaction face à des situations inattendues.

Comment le terme "ñame" est-il utilisé dans le jargon cubain ?

Bien que "ñame" soit un tubercule, dans le langage familier cubain, il est utilisé pour désigner une personne maladroite ou peu intelligente. C'est un exemple de l'utilisation figurée de la langue à Cuba, où de nombreux mots sont re-signifiés pour décrire des caractéristiques ou des situations de manière humoristique. Cette créativité linguistique fait partie de la riche culture orale du pays.

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