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Le dictateur Alexander Lukashenko, qui gouverne la Biélorussie depuis plus de trois décennies, a déclaré dans une interview avec le magazine américain Time qu'il ne prévoit pas de se représenter à la présidence, tout en niant également que son fils cadet, Nikolái, puisse être son successeur.
Le message survient quelques jours avant le cinquième anniversaire des manifestations massives qui ont éclaté en août 2020 contre la fraude électorale qui l'a maintenu au pouvoir.
Au cours de la conversation, diffusée par la télévision d'État, Loukachenko a insisté sur le fait que son successeur devrait maintenir la structure politique et économique établie pendant son mandat, évitant ainsi toute "rupture révolutionnaire".
Selon ses paroles, le nouveau président devrait s'appuyer "sur les épaules des forts" et développer le pays de manière "évolutive et tranquille", et seulement après, s'il réussit à convaincre la société, entreprendre des changements vers "un autre État".
Le dirigeant a catégoriquement rejeté les spéculations sur un transfert dynastique. “Non, ce n'est pas le successeur. Je savais déjà que tu voulais poser cette question. Non, non, non. Tu pourrais même l'offenser beaucoup en lui posant cette question”, a-t-il répondu à la mention de son fils.
Les élections présidentielles de Biélorussie se sont tenues le 26 janvier 2025, conformément aux dispositions de la Constitution, et Loukachenko a renouvelé son mandat pour cinq années supplémentaires.
Lors de la même interview, Loukachenko a réaffirmé son alliance avec la Russie et a souligné l'importance stratégique de la Biélorussie pour Moscou.
À cet égard, il a affirmé que, contrairement à des pays comme l'Iran, la Corée du Nord ou l'Arménie, sa nation justifierait un éventuel affrontement entre puissances nucléaires, a souligné un dispatch de l'agence EFE.
Le média a rappelé qu'à la fin juin, Minsk a libéré l'opposant Sergueï Tijanovski et 13 autres prisonniers politiques suite à la visite de l'envoyé américain Keith Kellog.
Tijanovski, incarcéré en 2021, a été accusé d'organiser des émeutes et de promouvoir des actions qui ont gravement perturbé l'ordre public lors des manifestations de 2020, au cours desquelles la victoire électorale de sa femme, Tatiana Tijanóvskaya, était réclamée.
Ces manifestations ont été réprimées avec le soutien des forces de sécurité russes, soulignant le rôle décisif du Kremlin et du président Vladimir Putin dans la survie politique de Loukachenko, a indiqué la source.
Le 25 juin, le dirigeant cubain Miguel Díaz-Canel a commencé une visite officielle en Biélorussie, où il a été accueilli par Loukachenko.
Les deux gouvernements partagent non seulement une proximité politique avec Moscou, mais également une vision autoritaire du pouvoir et un historique de répression documenté par des organismes internationaux.
Lukashenko a affirmé que les deux nations, unies par des sanctions occidentales et des visions autoritaires de gouvernement, identifient des domaines « prometteurs » de coopération, notamment l'industrie alimentaire, la production conjointe de machines agricoles, la biotechnologie, l'exploitation minière, l'énergie et le secteur de la santé.
Selon l'agence d'État BELTA, citée par EFE, le dirigeant biélorusse a également proposé de fournir des matières premières et de partager la technologie pour la production de produits laitiers et carnés à Cuba.
Comme partie de la visite à Minsk, Díaz-Canel a offert des cigares, du rhum et des t-shirts personnalisés à Loukachenko, qui lui a à son tour proposé des fleurs et des douceurs traditionnelles.
Lors de son séjour de deux jours, le dirigeant cubain a participé au sommet du Conseil suprême de l'Union économique eurasienne (UEE), un bloc régional composé de la Russie, de la Biélorussie, de l'Arménie, du Kazakhstan et du Kirghizistan.
En 2020, Cuba a été acceptée en tant que pays observateur de ce bloc régional, ce que le régime de La Havane présente comme un succès géopolitique, bien que les bénéfices réels pour la population continuent de ne pas se matérialiser.
Questions fréquentes sur le départ de Lukashenko et son impact en Biélorussie
Pourquoi Alexandre Loukachenko a-t-il décidé de ne pas se présenter à un autre mandat présidentiel ?
Lukashenko a annoncé qu'il ne se représenterait pas à la présidence de la Biélorussie, dans une interview avec le magazine Time, bien qu'il ait insisté sur le fait que son successeur devra maintenir la structure politique et économique actuelle sans ruptures révolutionnaires.
Quel impact aura le départ de Loukachenko sur la relation entre la Biélorussie et la Russie ?
Lukashenko a réaffirmé son alliance stratégique avec la Russie, soulignant que la Biélorussie est d'une importance stratégique pour Moscou. Il est probable que la relation étroite entre les deux pays se poursuive, car un lien solide s'est établi avec le Kremlin, notamment dans le contexte de la coopération militaire et politique.
Le fils de Loukachenko, Nikolái, pourrait-il devenir son successeur ?
Lukashenko a fermement nié les spéculations sur un transfert dynastique à son fils cadet, Nikolái. Il a affirmé que son fils n'est pas le successeur et a rejeté cette possibilité lors de l'interview.
Quelle est la situation des opposants politiques en Biélorussie ?
La Biélorussie a récemment libéré plusieurs prisonniers politiques, y compris Sergueï Tijanovski, à la suite d'une visite de l'envoyé américain Keith Kellog. Néanmoins, le pays continue de faire face à des critiques concernant la répression de l'opposition et les violations des droits de l'homme.
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