Lois de censure à Cuba : le régime cubain menace de confiscations et d'emprisonnement pour des publications sur les réseaux sociaux

Le régime avertit que les publications sur les réseaux sociaux jugées contraires aux directives étatiques pourraient entraîner des confiscations et des peines de prison, intensifiant ainsi le contrôle sur l'expression numérique.


Le débat sur l'éthique et l'utilisation de la technologie sur les réseaux sociaux se poursuit à Cuba, tandis que le gouvernement renforce des mesures punitives sous les soi-disant “lois bâillon”.

Selon de récentes déclarations, le régime cubain avertit que les publications sur les réseaux sociaux qui sont considérées comme contraires aux directives étatiques pourraient entraîner des saisies et des peines de prison, intensifiant le contrôle sur l'expression numérique.

Le programme Hacemos Cuba, animé par le porte-parole officiel Humberto López, a poursuivi cette discussion polémique qui s'est développée au cours des dernières semaines.

Dans l'espace, on analyse comment l'éthique s'applique à la technologie et on examine les régulations entourant les réseaux sociaux, dans un contexte où le régime insiste sur la nécessité de maintenir un ordre qui, selon ses arguments, protège la sécurité et la stabilité du pays.

En fait, selon les déclarations de David Wong Sio, un responsable du Ministère des Communications de Cuba, le régime peut emprisonner, infliger des amendes et même confisquer le téléphone portable et d'autres articles utilisés pour la diffusion de données afin de les vendre par la suite.

Cette initiative s'inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement cubain visant à contrôler le flux d'informations numériques, ce qui a suscité des inquiétudes tant au niveau national qu'international, face à la possibilité de limiter la liberté d'expression et le droit à l'information.

Le sujet a pris de l'ampleur dans les médias pro-gouvernementaux. Récemment, le journaliste Abdiel Bermúdez a dénoncé dans une émission du Noticiero Nacional de Televisión (NTV) la publication de images choquantes relatives à l'accident dans lequel le chanteur Pablo Fernández Gallo (PabloFG) a trouvé la mort.

Bermúdez a indiqué qu'il doit y avoir une limite entre ce qui est public et ce qui est personnel. “Pour une raison morbide, des drames personnels, des coups privés émergent à la lumière avec une facilité déconcertante”, a-t-il souligné ; quelque chose qu'il a qualifié de “comportement grossier, cruel et insensible par rapport à la souffrance d'autrui”.

Il a affirmé que, bien que l'on attribue à Internet et aux téléphones portables cette pratique croissante, en réalité, la décision de photographier, filmer et partager cela avec des amis et des inconnus est un choix volontaire qui fait de la personne concernée une partie de ce qu'il a qualifié de « marée sensationnaliste ».

Le communicateur a cité comme exemples de ces macabres "trophées d'actualités" les photos diffusées sur les réseaux en 2017 à la suite de la mort d'un jeune victime d'un requin à Guardalavaca, ainsi que les vidéos qui, en 2018, ont montré des images douloureuses de l'accident aérien survenu à La Havane.

Expulsent une employée de l'hôpital Calixto García pour avoir divulgué une vidéo de Paulo FG après l'accident

Le régime a expulsé du Ministère de la Santé Publique (MINSAP) une spécialiste technique de l'Hôpital Calixto García, à La Havane, pour avoir présumément filmé et partagé une vidéo des restes mortels du chanteur Paulo FG.

La mesure a été prise après une enquête à l'hôpital, au cours de laquelle il a été déterminé que la travailleuse, technicienne en électrocardiogramme, était responsable d'un enregistrement effectué peu après le décès de l'artiste, victime d'un tragique accident le premier mars dernier sur le malecón de La Havane.

Questions Fréquemment Posées sur les Lois de Censure et la Censure à Cuba

Qu'est-ce que les "lois bâillon" à Cuba ?

Les "lois bâillon" à Cuba sont un ensemble de réglementations visant à limiter la liberté d'expression sur les réseaux sociaux, punissant par des saisies et des peines d'emprisonnement les publications que le gouvernement juge contraires à ses directives. Ces lois font partie d'une stratégie pour contrôler le flux d'informations numériques et maintenir l'ordre étatique.

Comment le Décret-Loi 35 affecte-t-il la liberté d'expression à Cuba ?

Le Décret-Loi 35 établit des restrictions sévères à la liberté d'expression sur Internet à Cuba. Il qualifie la diffusion de "fausses informations" et de messages portant atteinte au prestige du pays comme des incidents de cybersécurité. De plus, il criminalise les appels à des manifestations pacifiques, les considérant comme du "cyberterrorisme", ce qui limite significativement la capacité des citoyens à s'exprimer librement.

Quelles conséquences les citoyens cubains peuvent-ils rencontrer en raison de publications sur les réseaux sociaux ?

Les citoyens cubains peuvent faire face à des saisies de biens et à des peines de prison pour des publications sur les réseaux sociaux que le gouvernement considère contraires à ses directives. Ces mesures visent à renforcer le contrôle sur l'expression numérique et ont suscité des inquiétudes au niveau national et international concernant la possible restriction de la liberté d'information.

Quelle est la position du gouvernement cubain sur la diffusion d'images sensibles sur les réseaux sociaux ?

Le gouvernement cubain critique la diffusion d'images sensibles sur les réseaux sociaux et a demandé des "punitions exemplaires" pour ceux qui partagent ce type de contenu. Ils soutiennent que ces pratiques violent la vie privée et le respect de la douleur d'autrui, bien que les opposants affirment que ces mesures peuvent constituer une forme de censure pour contrôler le récit officiel.

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