La vice-présidente du Tribunal suprême justifie la révocation de la liberté de José Daniel Ferrer et Félix Navarro

La révocation de la liberté de Ferrer et Navarro, leaders de l'opposition à Cuba, est justifiée par la Cour suprême sur la base de supposés manquements légaux.


La vice-présidente du Tribunal Suprême Populaire, Maricela Sosa Ravelo, a défendu la révocation de la liberté conditionnelle des opposants cubains José Daniel Ferrer et Félix Navarro, et a justifié la décision par des supposés manquements aux conditions imposées après leur libération anticipée.

Lors d'une intervention télévisée, Sosa Ravelo a expliqué que, bien que les réunions des activistes avec le Chargé d'Affaires des États-Unis à La Havane et leurs publications sur les réseaux sociaux avec un ton "défiant" ne soient pas la cause directe de la révocation, ces actions seront étudiées par d'autres autorités compétentes.

«Ces deux personnes ont maintenu pendant cette période des publications sur les réseaux et dans leur environnement social provocantes, dans le sens où elles ont appelé au désordre, au mépris des autorités, et se sont réunies avec le Chargé d'Affaires des États-Unis... il appartiendra désormais à certaines autorités compétentes de les enquêter et de constituer le dossier qui s'ensuit», a déclaré.

La mesure à l'encontre de Ferrer et Navarro intervient à peine quelques mois après avoir bénéficié d'une libération anticipée, dans le cadre d'une politique judiciaire qui, selon des chiffres officiels, entre janvier et mars, a profité à 553 condamnés pour divers délits.

Cependant, le régime insiste sur le fait que les deux opposants ont violé les conditions de leur libération.

Dans le cas de José Daniel Ferrer, leader de l'Union Patriotique de Cuba (UNPACU), il est accusé de ne pas s'être présenté à deux reprises devant le juge d'exécution du Tribunal Municipal Populaire de Santiago de Cuba, les 28 janvier et 7 février.

S'y ajoute sa propre déclaration publique sur les réseaux sociaux, dans laquelle il a annoncé qu'il n'irait pas au tribunal pour valider un processus qu'il considère illégitime.

Pour sa part, Félix Navarro, 72 ans, ancien prisonnier du Groupe des 75 et leader du Parti pour la Démocratie Pedro Luis Boitel, a été accusé de quitter sa municipalité sans autorisation à sept reprises, enfreignant ce qui avait été établi par le tribunal après sa libération.

«En franco mépris de la loi, à sept reprises, il a quitté sa commune sans demander l'autorisation du juge de l'exécution du Tribunal Municipal Populaire de Perico», indique la note officielle du régime, diffusée par les médias d'État.

Malgré le langage légaliste utilisé par les autorités, des organisations de droits de l'homme et de nombreux citoyens sur les réseaux sociaux dénoncent que la révocation répond à des motivations politiques, dans le but de faire taire des voix dissidentes.

Des messages critiques qualifient la mesure de "usage arbitraire de la loi", "répression institutionnalisée" et "monnaie d'échange du régime".

Le journaliste José Raúl Gallego a écrit : « Sicaires. Ils créent la loi à leur convenance et l'utilisent à leur convenance. Ils la révoquent pour les faire taire et la réutilisent comme monnaie d'échange. »

Inclusivement depuis des instances diplomatiques, la mesure a suscité du rejet. Le Département d'État des États-Unis a exprimé sa condamnation de ce qu'il considère comme une détention injuste et un traitement brutal envers Ferrer, sa famille, Navarro et d'autres activistes pro-démocratie.

Le régime, pour sa part, ne cacher pas l'arrière-plan politique de l'action. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Carlos F. de Cossio, a publié sur X que Cuba a “le droit de se protéger contre l'agression des États-Unis” et a accusé le chef de la mission diplomatique américaine à La Havane d'agir comme un activiste qui encourage les Cubains contre leur gouvernement.

Les deux leaders opposants ont historiquement été des figures clés du mouvement démocratique cubain, et leur enfermement met une fois de plus en lumière l'utilisation du système judiciaire comme outil de contrôle politique.

Questions fréquentes sur la révoque de la liberté de José Daniel Ferrer et Félix Navarro

Pourquoi la libération conditionnelle de José Daniel Ferrer et Félix Navarro a-t-elle été révoquée ?

La vice-présidente du Tribunal Suprême Populaire, Maricela Sosa Ravelo, a justifié la révocation en raison de prétendus manquements aux conditions imposées après sa libération anticipée. José Daniel Ferrer ne s'est pas présenté devant le juge à deux reprises et Félix Navarro a quitté sa municipalité sans autorisation à sept reprises. Cependant, des organisations de droits de l'homme dénoncent des motivations politiques derrière cette décision.

Quelles réactions a provoquées la révocation de la liberté des opposants cubains ?

La mesure a généré un rejet tant sur les réseaux sociaux que dans les instances diplomatiques. Le Département d'État des États-Unis a fermement condamné ce qu'il considère comme une détention injuste et un traitement brutal envers Ferrer et Navarro. De plus, des activistes et des citoyens ont qualifié la mesure de "répression institutionnalisée" et de "usage arbitraire de la loi".

Quel rôle joue le contexte international dans la situation des opposants cubains ?

Le contexte international, notamment les relations entre Cuba et les États-Unis, influence la situation des opposants. Le régime cubain accuse des diplomates américains d'ingérence et utilise la répression contre les opposants comme un moyen de négociation dans les pourparlers internationaux. Les libérations conditionnelles et les rétractations font partie d'une stratégie politique visant à contrôler la dissidence interne tout en gérant la pression extérieure.

Quel est le contexte politique de la révocation de la liberté de Ferrer et Navarro ?

Le régime cubain a utilisé le système judiciaire comme un outil de contrôle politique contre les opposants. Ferrer et Navarro sont des figures clés du mouvement démocratique à Cuba, et leur réincarcération vise à étouffer les voix dissidentes et à envoyer un message à d'autres activistes. Cette mesure intervient dans un contexte de tension avec les États-Unis et d'un durcissement de la répression interne.

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