La créatrice de contenu cubaine Kary y Jony (@kary_y_jony) a partagé sur les réseaux sociaux une vidéo enregistrée lors d'une récente visite à Baracoa, dans l'est du pays, où elle a exprimé sa tristesse face à l'état de dégradation de la ville. Dans la publication, la jeune femme a déploré que même les endroits les plus magnifiques de Cuba disparaissent avec le temps : « Il n'y a pas de tourisme, car à Cuba, même les endroits les plus incroyables se perdent peu à peu ».
Baracoa, la première villa fondée sur l'île en 1511, apparaît dans la vidéo comme une ville décolorée, avec des hôtels fermés, sans activité commerciale visible et plongée dans de longues coupures de courant. "Arriver ici et voir comment tout est détérioré a été une grande déception", a-t-il exprimé, tout en parcourant des lieux symboliques comme la statue de Christophe Colomb au bord de la mer.
La jeune femme a également décrit le manque d'opportunités pour les habitants et l'impact émotionnel de l'abandon : « Un village silencieux qui vit du souvenir et souffre du vandalisme de ceux qui marchent sans espoir. » Son témoignage se termine par une phrase qui résume le sentiment général de tristesse : « Le peuple vieillit en voyant Baracoa s'évanouir. »
La publication arrive peu après une série de rapports précédents sur la situation critique dans la municipalité. À la fin mai, l'Organisation de Base Électrique a annoncé des coupures d'électricité prolongées, qui ont affecté tous les aspects de la vie quotidienne dans la localité guantanamera.
De plus, suite au passage de l'ouragan Oscar en octobre dernier, des communautés telles que Boca de Miel sont toujours coupées du monde en raison de l'effondrement du pont sur la rivière Miel. Les habitants dépendent d'une petite embarcation pour rejoindre la ville, avec des horaires limités et sans réponses officielles concernant une solution définitive.
Dans la communauté de Bahía de Boma, les habitations continuent de manquer d'un réseau électrique adéquat, et les habitants ont dû improviser des connexions avec des poteaux rudimentaires, tout en faisant face à des difficultés pour accéder à des produits de première nécessité en raison de l'état dégradé des routes. Cette situation a été documentée dans des rapports précédents.
Un reflet de ce qui se passe dans toute Cuba
La vidéo de Kary et Jony s'ajoute à d'autres contenus partagés par des créateurs cubains qui ont documenté l'abandon des espaces publics dans différentes régions du pays. À La Havane, Matanzas et dans d'autres provinces, des utilisateurs ont montré des parcs pour enfants rouillés, des centres récréatifs fermés, des structures patrimoniales détériorées et des rues envahies par les déchets.
Depuis des parcs infantiles en ruine jusqu'à l'ancien centre récréatif El Dorado à Boca Ciega, en passant par La Esquina de Tejas ou le dégradé Acuario Nacional, la réalité que montrent ces contenus concorde : des lieux qui furent autrefois des icônes de la vie sociale et culturelle se retrouvent aujourd'hui en ruine, sans entretien ni intervention institutionnelle visible.
L'enregistrement laisse une réflexion qui dépasse le simple enregistrement visuel : « La mer, oui, connaît bien l'histoire, mais la nouvelle génération ne voit qu'une ville perdue dans le temps », dit la jeune femme, tout en montrant des façades délabrées, des rues silencieuses et des espaces qui étaient des emblèmes de la culture cubaine. « La récupérer prendrait des années », ajoute-t-elle, d'un ton empreint de tristesse et d'impuissance.
Il n'y a ni cris ni slogans dans sa voix, seulement une amère évidence : « Le peuple vieillit en voyant Baracoa s'évanouir ». Face à des hôtels fermés et à une ville décolorée, la question n'est pas seulement ce qui s'est passé, mais s'il reste quelque chose à sauver.
Tout au long de son parcours, des idées partagées par beaucoup résonnent : que “la vie était meilleure dans les années 1800”, que le pays est “à l’agonie”, que ce n’est pas seulement un lieu oublié, mais toute une nation qui s’effondre en silence. “Que vont-ils faire pour changer les choses ?” s’interrogent certains ; d’autres se contentent de déplorer que “tout est détruit”, comme si la réalité n’étonnait plus, mais faisait seulement mal.
Questions fréquentes sur la dégradation à Baracoa et la situation à Cuba
Quel est l'état actuel de Baracoa selon la créatrice de contenu Kary et Jony ?
Kary et Jony décrivent Baracoa comme une ville décolorée, avec des hôtels fermés, sans activité commerciale visible et plongée dans de longues coupures de courant. La ville, qui fut autrefois un lieu vibrant et touristique, est dans un état de dégradation significatif, reflétant le manque d'entretien et d'opportunités pour ses habitants.
Quels problèmes la communauté de Boca de Miel à Baracoa rencontre-t-elle ?
La communauté de Boca de Miel reste isolée en raison de l'effondrement du pont sur la rivière Miel, causé par l'ouragan Oscar. Les habitants dépendent d'une petite embarcation pour traverser vers la ville, avec des horaires limités et sans réponses officielles concernant une solution définitive. Cela affecte leur économie, leur mobilité quotidienne et leur accès aux services essentiels.
Comment la crise économique affecte-t-elle la vie nocturne à Cuba ?
La vie nocturne à Cuba a disparu en raison de l'inflation, de l'augmentation de la pauvreté et des pénuries dans le pays. Les villes s'éteignent dès les premières heures de la nuit, laissant des rues désertes et des établissements fermés. Les problèmes de transport, la violence et les coupures de courant prolongées ont conduit les citoyens à privilégier la sécurité et la survie plutôt que les loisirs.
Quelle est la situation du tourisme à Varadero et dans d'autres zones de Cuba ?
Le tourisme à Varadero et dans d'autres zones de Cuba est en crise, se manifestant par des hôtels vides, des rues désertes et des prix inaccessibles pour les Cubains. Le manque d'infrastructure adéquate et la mauvaise qualité des services ont éloigné les visiteurs, tandis que le gouvernement continue d'investir dans des projets de luxe au lieu de s'occuper des besoins essentiels de la population.
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