Le "pouvoir militaire" du régime cubain se retrouve de nouveau ridiculisé lors de la Journée de la Défense Territoriale

L'événement révèle la déconnexion du régime avec la réalité, en exhibant des exercices militaires obsolètes et une précarité au milieu d'une profonde crise économique et sociale.

Milices répressives du régime cubain (Brigades de réponse rapide)Photo © X / Empresa Tabaco Las Tunas

Le régime cubain s'est de nouveau vêtu de vert olive — et de honte — pour célébrer un autre "glorieux" Jour de la Défense Territoriale, cette journée où le gouvernement déploie sa machinerie propagandiste pour simuler que le pays est prêt à résister à une invasion étrangère... même si c'est avec des bâtons, des échasses et un enthousiasme aussi faux que les uniformes recyclés portés par les participants.

Les images diffusées par la presse officielle —et par des internautes ayant plus d'humour que de crainte vis-à-vis de la Sécurité de l'État— montrent une série de scènes si surréalistes qu'elles semblent sorties d'un sketch comique : exercices de tir avec des carabines rouillées, des femmes âgées faisant des exercices d'échauffement avec des slogans de « culture et sport », des miliciens sur des échasses qui, au lieu d'intimider, provoquent de la tendresse, et des brigades de civils armés de bâtons, prêts à réprimer l'« ennemi intérieur ».

En plein XXIe siècle, tandis que dans d'autres parties du monde les puissances se battent sur des scènes de guerre hybride, drones autonomes et cyberattaques, le castrisme montre ses muscles avec des cannes, des embarcations rouillées arborant des drapeaux du 26 juillet qui simulent le débarquement du Granma, et des cours magistraux sur la façon d'agiter un bâton.

Tout cela sous le prétexte solennel que "l'empire" guette, bien que la plus grande menace que perçoivent aujourd'hui les Cubains soit le prix des aliments et l'effondrement du système électrique national provoqué par la corruption et l'ineptie d'un gouvernement qui appelle à "résister créativement" aux coupures de courant.

Capture d'écran Facebook / Eduardo Díaz Delgado

Dans le contexte d'une actualité internationale explosive —avec des guerres à Gaza, en Syrie, en Ukraine, et les récentes frappes des États-Unis sur des installations nucléaires en Iran—, le régime tente de dépoussiérer son discours éculé sur l'agression impérialiste.

Comme chaque année, il profite pour activer sa doctrine de la “Guerre de Tout le Peuple”, une stratégie qui n'a pas évolué depuis que la télévision était en noir et blanc. Et bien que dans les années 80, ce fût une tactique qui a mobilisé des millions de Cubains, aujourd'hui elle ne convainc guère ceux qui doivent quitter leur travail pour faire semblant de marcher en défense de quelque chose auquel ils ne croient plus.

X / @AriagnaPavonG

Les réseaux sociaux, bien sûr, n'ont pas fait de cadeaux. La satire a été immédiate. Sur Twitter, un utilisateur a plaisanté : « Attention, Cuba a un bataillon de paleros prêts à libérer Porto Rico ». Sur Facebook, les images ont été partagées avec des phrases comme « G.I. Joe version CDR » ou « Les Vengeurs du MINFAR ». Le contraste entre le discours officiel — d'héroïsme et de préparation — et les images réelles — de précarité, d'improvisation et d'apathie — ne pourrait pas être plus cruel... ni plus comique.

La télévision d'État, comme toujours, a joué son rôle : des reportages empreints d'épopée, avec des gros plans pour ne pas montrer les chaussures usées des miliciens ni l'indifférence des enfants contraints de réciter des vers de Martí devant des gardes en uniforme.

X / @AriagnaPavonG

Dans certaines municipalités, la couverture était si pauvre que le "simulacre de combat" consistait à traverser un ruisseau en portant une vieille arme de chasse pendant qu'un drapeau rouge et noir flottait au vent comme dans un mauvais film soviétique.

Le sarcasme des citoyens n'est pas seulement une moquerie : c'est une soupape de décompression face à un modèle épuisé, qui continue de promouvoir l'idée d'une Cuba assiégée, alors que le véritable ennemi est interne. Car pendant que les dirigeants jouent à la guerre avec des manuels des années 70, le Cubain ordinaire doit se battre chaque jour pour survivre à l'effondrement des transports, aux coupures de courant, à l'inflation et au manque d'approvisionnement.

X / @RadioMaisi

Ni les discours de Raúl ni les phrases de Fidel peintes sur les murs ne peuvent masquer une vérité : le peuple n'est plus disposé à répandre des "rivières de sueur et de sang" pour une guerre qui n'existe que dans la tête de ceux qui ne vont jamais au front, mais qui crient toujours "Patrie ou Mort, Nous Vaincrons", avant de retourner à leurs tables avec de bons mets, et des salons climatisés où le ridicule se transforme en "succès" du "peuple en uniforme".

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