Un juge fédéral bloque l'ordre de Trump visant à éliminer la citoyenneté par naissance aux États-Unis.

La décision judiciaire, rendue ce jeudi par le juge Joseph LaPlante, constitue un nouveau coup pour la politique migratoire stricte promue par la Maison Blanche. Mais cette bataille juridique ne fait que commencer.

Donald Trump (i) et Bureau de l'USCIS aux États-Unis (d)Photo © Collage Flickr/Gage Skidmore-Instagram/USCIS

Un juge fédéral dans le New Hampshire a temporairement bloqué l'arrêté exécutif du président Donald Trump qui visait à éliminer le droit à la citoyenneté par naissance aux États-Unis.

La décision judiciaire, prise ce jeudi par le juge Joseph LaPlante, constitue un revers important pour la politique migratoire stricte promue par la Maison Blanche.

Selon le site Local 10 News, la décision intervient en réponse à une action collective représentant tous les enfants qui pourraient être affectés par l'ordre controversé signé en janvier, lequel niait la citoyenneté aux bébés nés sur le sol américain de parents se trouvant dans le pays de manière illégale ou avec un statut migratoire temporaire.

Le juge a qualifié sa décision de rendre l'ordonnance judiciaire préliminaire de « décision pas difficile du tout » et a souligné que priver les nouveau-nés de la citoyenneté américaine constitue un préjudice irréparable.

Un nouveau chapitre légal vers la Cour Suprême

Le juge LaPlante a également autorisé une pause de sept jours afin que l'administration Trump puisse faire appel de la décision, ce qui remet le dossier sur une voie rapide vers la Cour suprême.

Y il se trouve que la publication de cet ordre est survenue malgré le jugement en faveur de Trump -le 27 juin- de la Cour Suprême qui a limité d'autres ordres judiciaires cherchant à empêcher l'entrée en vigueur du décret présidentiel. Néanmoins, elle a donné aux tribunaux inférieurs un délai de 30 jours pour agir. Et cela s'est produit.

L’ordre du mandat américain fait face à plusieurs défis juridiques dans différents États du pays. Parmi eux, une plainte déposée par l'organisation CASA dans le Maryland et une autre dans l'État de Washington. Dans les deux cas, la possibilité d’émettre des injonctions au niveau national est également à l’étude.

L'argumentation constitutionnelle et la réponse judiciaire

Au centre du débat se trouve l'interprétation du 14ème amendement de la Constitution des États-Unis, qui stipule : "Toutes les personnes nées ou naturalisées aux États-Unis, et soumises à leur juridiction, sont des citoyens des États-Unis".

La administration Trump soutient que cette clause ne doit pas s'appliquer aux enfants d'immigrants en situation irrégulière, interprétant de manière restrictive la phrase "soumis à sa juridiction".

Cependant, le juge LaPlante a estimé que cette vision n'était pas convaincante et a rappelé que la citoyenneté par naissance a été un pilier du droit américain pendant plus d'un siècle.

Témoignages humains : peur, espoir et dignité

L'affaire présentée dans le New Hampshire comprend plusieurs plaignants anonymes, parmi lesquels une femme hondurienne avec une demande d'asile en cours et enceinte de son quatrième enfant, qui a déclaré : "Je ne veux pas que mon enfant vive dans la peur ni qu'il ait à se cacher. Je ne veux pas qu'il soit la cible des autorités migratoires. J'ai peur que notre famille puisse être séparée."

Une politique de fermeté qui se poursuit

L'ordre exécutif fait partie d'une série de mesures mises en œuvre par Trump lors de son second mandat pour restreindre brutalement les droits des immigrés, y compris ceux nés sur le territoire américain.

Cette stratégie inclut des déportations massives, l'annulation de programmes humanitaires tels que le TPS, et une approche de plus en plus agressive du Service d'Immigration et de Contrôle des Douanes (ICE).

La bataille juridique ne fait que commencer. Mais pour l'instant, le droit de naître en tant que citoyen sur le sol américain reste en vigueur, tandis que des milliers de familles respirent avec soulagement —et se préparent pour une nouvelle manche de litiges dans les tribunaux du pays.

Questions fréquentes sur la citoyenneté par naissance aux États-Unis et le blocage de l'ordre de Trump

Que signifie le blocage du juge fédéral concernant l'ordre de Trump sur la citoyenneté par la naissance ?

Le blocus signifie que l'ordre exécutif de Trump ne peut pas entrer en vigueur pour le moment, préservant le droit à la citoyenneté par naissance pour les enfants d'immigrants aux États-Unis. Cette décision constitue un revers pour l'administration Trump et sa politique migratoire stricte.

Quelle est la base légale du droit à la citoyenneté par naissance aux États-Unis ?

La base légale pour le droit à la citoyenneté par naissance aux États-Unis est le 14ème Amendement de la Constitution, qui stipule que "toute personne née ou naturalisée aux États-Unis, et soumise à leur juridiction, est citoyenne des États-Unis". Ce principe a été un pilier du droit américain pendant plus d'un siècle.

Comment la décision judiciaire affecte-t-elle l'administration de Trump ?

Le jugement représente un revers important pour l'administration de Trump, car il empêche temporairement la mise en œuvre de son décret exécutif visant à éliminer la citoyenneté par naissance. Cela signifie que l'administration devra faire appel de la décision, ce qui pourrait amener l'affaire devant la Cour Suprême pour une résolution définitive.

Quelles sont les chances que l'affaire parvienne à la Cour Suprême ?

Il est probable que l'affaire parvienne à la Cour Suprême, étant donné que l'administration Trump a exprimé son intention de faire appel du jugement et que d'autres décisions similaires dans différents États sont également contestées. La Cour Suprême devra décider si elle accepte d'examiner l'affaire pour une résolution finale sur la constitutionnalité de l'ordre exécutif.

Quel impact aurait l'élimination de la citoyenneté par naissance aux États-Unis ?

La suppression de la citoyenneté par naissance aux États-Unis aurait un impact direct sur les enfants d'immigrants en situation irrégulière, les plaçant dans un limbo juridique sans accès automatique à la citoyenneté ni aux droits associés, tels que l'accès aux soins de santé, à l'éducation ou à la protection juridique. Cela pourrait affecter des milliers de familles, y compris de nombreuses d'origine cubaine, qui voient aux États-Unis un refuge face à des situations difficiles dans leurs pays d'origine.

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