L'administration Trump renforce son offensive contre les soins de santé pour les jeunes transgenres



L'administration Trump cherche à restreindre l'accès à des soins affirmant le genre pour les mineurs en réduisant les financements aux hôpitaux. Ces mesures pourraient faire face à des défis juridiques.

Donald TrumpPhoto © Flickr

Vidéos associées :

La Administration du président Donald Trump a annoncé ce jeudi une série d'actions réglementaires visant à interdire de facto les soins d'affirmation de genre chez les mineurs, élargissant ainsi son offensive contre la communauté transgenre aux États-Unis.

Les mesures, présentées par le Département de la Santé et des Services Humains (HHS) et dirigées par le secrétaire Robert F. Kennedy Jr., constituent le pas le plus significatif du gouvernement républicain jusqu'à présent pour restreindre l'utilisation de bloqueurs de la puberté, de thérapies hormonales et d'interventions chirurgicales chez les enfants et adolescents trans, selon Telemundo.

Recours aux coupes de fonds fédéraux comme principale stratégie

L'axe central des propositions consiste à retirer le financement fédéral de Medicaid et Medicare aux hôpitaux et centres médicaux qui proposent des soins d'affirmation de genre aux mineurs. En pratique, cela mettrait en péril la continuité de ces services même dans les près de deux douzaines d'États où ces traitements restent légaux et financés par des fonds publics.

Selon des données du groupe de recherche KFF, les programmes de Medicare et Medicaid couvrent près de 44 % des dépenses hospitalières nationales, ce qui fait de cette mesure un outil de pression décisif sur le système de santé.

De plus, l'utilisation de fonds Medicaid pour couvrir des traitements tels que des bloqueurs de la puberté, des hormones et des chirurgies chez les mineurs de moins de 18 ans serait explicitement interdite.

Une politique contraire au consensus médical

Les propositions avancent dans une direction opposée aux recommandations de la majorité des principales organisations médicales des États-Unis, parmi lesquelles l'Association Médicale Américaine, qui ont averti des risques liés à la limitation de l'accès aux soins de santé pour la dysphorie de genre.

Malgré cela, Kennedy a défendu l'initiative par des déclarations sévères : « L'attention portée à l'affirmation de genre a causé des dommages physiques et psychologiques durables à de jeunes vulnérables. Ce n'est pas de la médecine, c'est de la négligence », a-t-il affirmé lors de la présentation du plan.

D'autres mesures incluses dans le paquet

L'annonce du HHS comprend également :

Avertissements de la FDA à 12 fabricants de corsets pour le torse, accusés de « marketing illégal » de ces produits auprès des mineurs comme traitement pour la dysphorie de genre.

Une tentative de renverser l'inclusion de la dysphorie de genre en tant que handicap, mesure encouragée par l'administration de Joe Biden.

Ces actions s'inscrivent dans une stratégie plus large visant à restreindre toute forme de reconnaissance ou de soins médicaux liés à l'identité de genre chez les mineurs.

Réactions et défis juridiques possibles

Les organisations de droits civiques ont réagi avec fermeté. La Human Rights Campaign a dénoncé que l'Administration Trump cherche à "forcer les fournisseurs à prendre une décision impossible : abandonner les jeunes trans ou perdre le financement fédéral".

«Ces actions placent Donald Trump et RFK Jr. dans les cabinets médicaux, ôtant les décisions médicales aux familles et les remettant au secteur le plus radical anti-LGBTQ+», a déclaré Kelley Robinson, présidente de l'organisation, selon El País.

Un long chemin réglementaire

Les propositions ne sont pas encore définitives ni légalement contraignantes. Elles devront faire l'objet d'une période de commentaires publics de 60 jours, suivie de révisions réglementaires, et il est très probable qu'elles fassent face à des contestations judiciaires.

Cependant, l'annonce représente un coup significatif pour les personnes trans aux États-Unis, en particulier pour les mineurs, dont l'accès à ce type de soins est déjà restreint dans plus de la moitié des États du pays.

Une offensive soutenue depuis janvier

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump a promu une agenda agressive contre les droits des personnes trans. Le 20 janvier, dès son premier jour de mandat, il a signé un décret reconnaissant uniquement deux sexes « immuables », masculin et féminin, et a ordonné au HHS de mettre fin à ce qu'il a appelé « la mutilation chimique et chirurgicale des enfants ».

Par la suite, le gouvernement a lancé des enquêtes contre des médecins et des cliniques, ce qui a conduit plus d'une vingtaine d'hôpitaux à réduire ou à fermer des programmes de soins pour les mineurs trans.

Cette semaine, de plus, la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, a adopté un projet de loi qui criminaliserait la fourniture de soins d'affirmation de genre aux mineurs, avec des peines pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison pour les médecins. Un autre projet de loi interdisant les paiements de Medicaid pour ces traitements devrait être voté prochainement.

Dans le même temps, le débat sur l'affirmation de genre s'affirme comme l'un des fronts les plus polarisants de la politique américaine actuelle, avec de profondes implications juridiques, médicales et sociales.

Archivé dans :

Équipe éditoriale de CiberCuba

Une équipe de journalistes engagés à informer sur l'actualité cubaine et les sujets d'intérêt mondial. Chez CiberCuba, nous travaillons pour offrir des informations véridiques et des analyses critiques.