Marco Rubio retire les fonds des États-Unis à CubaNet

Marco Rubio a annoncé que le programme de financement à CubaNet "n'était pas d'intérêt national" et a décidé de le mettre fin et de l'annuler.

Marco Rubio et la couverture de CubaNet de ce mardi 4 mars 2025Photo © X / Marco Rubio et CubaNet

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Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a ordonné de retirer les fonds du gouvernement américain au portail indépendant CubaNet, dans le cadre de la politique de l'administration Trump de suspendre l'assistance extérieure.

La mesure représente un coup significatif pour le travail des médias indépendants opérant depuis l'exil et donnant la parole aux journalistes à l'intérieur de Cuba.

Selon Roberto Hechavarría Pilia, directeur de l'agence de presse, cette décision complique considérablement sa continuité.

"Il sera extrêmement compliqué de maintenir notre travail tel qu'il a été conçu jusqu'à présent", a déclaré à Diario de Cuba, après avoir été informé de la fin de la subvention par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

CubaNet, fondé en 1994, est considéré comme le doyen du journalisme indépendant cubain et a servi de plateforme pour les journalistes sur l'île, leur permettant d'exposer la réalité censurée par le régime.

"Notre objectif a toujours été de contrer la propagande du régime castriste. Sans ces fonds, le gouvernement de La Havane aura plus de liberté pour intensifier sa propagande et sa répression", a souligné Hechavarría.

La cancellation de fonds à CubaNet n'est pas un fait isolé. Fin janvier, plusieurs médias indépendants de l'exil ont été informés de la suspension temporaire des aides pendant que le gouvernement des États-Unis révisait son financement pour des programmes internationaux. Cependant, la semaine dernière, dans le cas de CubaNet, la suspension est devenue définitive.

Selon la notification reçue, le secrétaire d'État, Marco Rubio, et Peter W. Marocco, directeur du Bureau de l'Assistance extérieure du Département d'État et administrateur adjoint désigné de l'USAID, ont déterminé que le programme de financement à CubaNet "n'était pas d'intérêt national". Par conséquent, ils ont décidé de le terminer et de le résilier.

Pour Hechavarría, la conséquence la plus grave de cette décision est que CubaNet ne pourra pas remplir sa mission avec l'efficacité nécessaire.

"Ce qui se passe avec le journalisme indépendant cubain, la société civile, la liberté d'expression et la lutte pour la démocratie à Cuba est un recul, juste au moment où le régime castriste est à son point le plus faible", a-t-il dénoncé.

De plus, il a averti de l'importance géopolitique de la mesure : "Cuba reste un régime totalitaire à 90 miles des États-Unis, allié de la Russie, de la Chine et de l'Iran. Sans aucun doute, c'est une bonne nouvelle pour La Havane que les efforts pour contrôler ses actions se réduisent."

Face à cette situation, Hechavarría a lancé un appel à l'exil cubain et aux législateurs qui ont soutenu la cause de la liberté de presse à Cuba : "C'est maintenant ou jamais", a-t-il affirmé, en exhortant à prendre des mesures permettant de soutenir le travail de ces médias et d'autres organisations de la société civile indépendante.

L'annulation du financement intervient dans un contexte de difficultés économiques pour les médias de presse cubains qui opèrent en dehors du contrôle gouvernemental et qui dépendent de l'assistance internationale.

Des personnalités publiques comme l'influenceur Alexander Otaola et la chanteuse Haydée Milanés sont intervenues en sa défense.

De même, des opposants reconnus comme José Daniel Ferrer, Félix Navarro, Berta Soler, Manuel Cuesta Morúa et Ángel Moya incitent l'exil cubain à participer à des campagnes de financement participatif pour soutenir la presse libre.

La situation met en évidence la fragile stabilité financière de ces médias indépendants.

CubaNet, basé à Miami, et Diario de Cuba, basé à Madrid, ont publiquement sollicité des dons auprès de leurs lecteurs pour continuer leur travail.

La réduction de l'aide extérieure américaine pourrait renforcer les régimes autoritaires, car elle diminue le soutien aux organisations de droits humains dans les pays en crise. Cela pourrait être exploité par des puissances comme la Chine et la Russie pour étendre leur influence dans des régions vulnérables, comblant le vide laissé par les États-Unis.

La suspension de fonds affecte également des projets en Amérique latine qui promouvaient la démocratie et les droits de l'homme. Des médias indépendants latino-américains, tels que Factual/Distintas Latitudes et No Ficción, ont également été touchés par la suspension temporaire de fonds de l'USAID, ce qui pourrait entraîner une crise significative dans le domaine journalistique de la région.

Questions Fréquemment Posées sur l'Annulation de Fonds à CubaNet par les États-Unis.

Pourquoi les fonds des États-Unis pour CubaNet ont-ils été annulés ?

Les fonds à CubaNet ont été annulés parce que le secrétaire d'État, Marco Rubio, et Peter W. Marocco ont déterminé que le programme de financement "n'était pas d'intérêt national". Cette décision s'inscrit dans la politique de l'administration Trump de réviser et d'aligner l'aide extérieure sur ses priorités politiques. La mesure impacte les médias indépendants qui opèrent depuis l'exil, compliquant leur travail de donner la parole aux journalistes à l'intérieur de Cuba.

Comment l'annulation de financements affecte-t-elle CubaNet et d'autres médias indépendants cubains ?

L'annulation de fonds affecte gravement la capacité de CubaNet et d'autres médias indépendants à poursuivre leur mission de combattre la propagande du régime cubain. Cela pourrait permettre au gouvernement de La Havane d'accroître son contrôle sur l'information et la répression. De plus, la suspension de l'aide extérieure américaine pourrait renforcer des régimes autoritaires en réduisant le soutien aux organisations de droits de l'homme dans des pays en crise.

Quelles mesures prennent les médias indépendants cubains face à cette situation ?

Face à l'annulation de fonds, CubaNet et d'autres médias comme Diario de Cuba demandent des dons à leurs lecteurs pour maintenir leurs opérations. De plus, des personnalités publiques et des opposants cubains exhortent l'exil cubain à participer à des campagnes de financement participatif pour soutenir la presse libre. Cette situation met en lumière la fragile stabilité financière de ces médias qui dépendent de l'aide internationale pour fonctionner.

Quel impact la politique de l'administration Trump a-t-elle sur l'aide extérieure ?

La politique de l'administration Trump visant à réviser et suspendre l'aide extérieure cherche à aligner ces programmes sur les intérêts nationaux des États-Unis. Cela a entraîné l'annulation de l'aide aux médias indépendants et aux ONG à Cuba et en Amérique latine, ce qui pourrait profiter à des régimes autoritaires. L'incertitude quant à l'avenir de l'aide extérieure persiste, affectant de nombreuses organisations qui dépendent de ces fonds pour promouvoir la démocratie et les droits humains.

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