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Dans une tentative de démontrer leur contrôle et de répondre au mécontentement populaire, les autorités cubaines ont organisé un "débats de quartier" dans le conseil populaire de Santo Suárez, à La Havane, pour discuter de la lutte contre les illégalités et la corruption dans la vente de carburant, un problème que le gouvernement lui-même a contribué à créer avec sa mauvaise gestion économique.
Selon le rapport du journal Tribuna, des fonctionnaires du parquet et de la police ont informé de l'arrestation récente d'un groupe de citoyens qui accaparaient et revendaient de l'essence ou prenaient des frais pour des tours d'accès - les appelés "coleros" - pour accéder au servicentro Alameda, situé à Santa Catalina et Poey.
Le procureur municipal, Rolando López Merino, a affirmé que les personnes impliquées dans le marché noir de carburant seront sévèrement sanctionnées, car elles ont commis leurs délits à un moment où le pays traverse une grave crise énergétique, ce qui constituera un aggravant lors du procès.
Cependant, son discours a ignoré les causes structurelles du problème, issues de la mauvaise gestion gouvernementale, de la corruption au sein des entreprises d'État et du manque de transparence dans la distribution des ressources.
Lors de la rencontre, il a également été rapporté qu'une opération policière avait permis de désactiver un entrepôt contenant une quantité considérable d'essence destinée à la revente.
De son côté, la procureure en chef de La Havane, Lisnay María Mederos Torres, a annoncé que dans les prochains jours, de nouvelles opérations seront menées dans d'autres stations-service, et que les responsables des délits pourraient faire face à des accusations de détournement de fonds et de corruption.
Elle a également annoncé que des fonctionnaires de CUPET, CIMEX, du Ministère de l'Intérieur et du Gouvernement interviendront dans les émissions de télévision "Buenos Días" et "Hacemos Cuba" pour expliquer les mesures organisationnelles qui seront adoptées pour réguler l'approvisionnement en carburant dans la ville.
Dénoncer les petits pendant que les grands restent impunis
Dans une nouvelle tentative d'inciter à la délation parmi les Cubains, les dirigeants qui ont présidé le débat de quartier ont insisté auprès des habitants pour qu'ils dénoncent ces crimes et ont mis à leur disposition les numéros de téléphone du poste de commandement de la police locale.
Alors que le gouvernement renforce les sanctions contre les revendeurs, l'impunité des hauts fonctionnaires qui gèrent les combustibles et d'autres produits essentiels perdure, facilitant ainsi la corruption au sein même de l'appareil d'État.
Ce n'est pas la première fois que de telles réunions de propagande sont organisées, où l'on blâme les citoyens ordinaires pour un problème systémique qui trouve ses racines dans l'inefficacité de la gestion gouvernementale et dans un modèle économique échoué.
Crise, répression et discours vide
Tandis que le gouvernement inonde les médias de discours sur la lutte contre les illégalités, les Cubains continuent de faire face à une inflation incontrôlée, à un marché noir en plein essor et à une économie en chute libre. Le manque de carburant, la pénurie de nourriture et la précarité des services de base sont des symptômes d'une crise qui ne se résout ni par des opérations policières ni par des réunions communautaires.
Les soi-disant débats de quartier ne sont rien d'autre qu'une tentative de détourner l'attention de l'inefficacité de l'État lui-même, en tenant pour responsables des citoyens désespérés de survivre dans un pays où les produits essentiels sont devenus un luxe inaccessible. Pendant ce temps, les véritables responsables de la crise demeurent intouchables, sans assumer la moindre responsabilité pour le collapse que subit Cuba.
Questions fréquentes sur la répression et la corruption à Cuba
Quelles mesures le gouvernement cubain prend-il contre les revendeurs et les "coleros" à La Havane ?
Le gouvernement cubain a procédé à des arrestations de revendeurs et de coleros à La Havane, les traduisant en justice et promettant des sanctions sévères. Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une tentative de montrer un contrôle et de répondre au mécontentement populaire, bien qu'elles ne traitent pas les causes structurelles du problème, comme la mauvaise gestion gouvernementale et la corruption.
Comment la crise du carburant affecte-t-elle la population cubaine ?
La crise du carburant à Cuba a entraîné de longues files d'attente aux stations-service, avec des conducteurs attendant jusqu'à six jours pour obtenir de l'essence. De plus, cela a augmenté l'inflation et le mécontentement social, avec des prix de l'essence sur le marché noir atteignant jusqu'à 700 pesos le litre. Cette situation exacerbe la précarité de la vie quotidienne sur l'île.
Quel impact la corruption et les arrestations ont-elles sur le système économique de Cuba ?
La corruption et les arrestations ont encore détérioré le système économique de Cuba, générant un climat de méfiance et de répression. Alors que les petits revendeurs sont poursuivis, les hauts fonctionnaires responsables de la gestion inefficace et de la corruption au sein de l'État demeurent impunis, perpétuant un système économique défaillant.
Quel rôle jouent les coleros dans la crise actuelle de Cuba ?
Les "coleros" sont un symptôme de la pénurie et de la crise économique à Cuba. Ils se consacrent à vendre des places pour accéder à des services et des produits de première nécessité, tels que l'essence et l'argent dans les distributeurs automatiques. Bien qu'ils tirent profit de la situation, le problème sous-jacent est le manque d'approvisionnement et la mauvaise gestion gouvernementale qui créent ces conditions.
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