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La fermeture de Radio y Televisión Martí, ainsi que la suppressions de fonds de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) destinés à la société civile cubaine, a suscité une forte vague de réactions parmi les exilés, les activistes et les journalistes indépendants.
Entre les déclarations les plus percutantes, on trouve celle du pasteur et activiste cubain Ignacio Estrada, qui à travers une publication sur a dénoncé le "silence complice" de ceux qui, par le passé, ont bénéficié de ces initiatives et qui maintenant préfèrent se taire ou même applaudir les mesures qui ont mis fin à ces programmes.
Estrada, avec un message intitulé "Le silence qui nous ronge : Un cri que je ne tairai pas", a lancé un appel énergique à la communauté de l'exil, l'exhortant à ne pas oublier le rôle crucial joué par des institutions telles que l'USAID, le National Endowment for Democracy (NED) et la Fundación Panamericana para el Desarrollo (FUPAD) dans la formation et le soutien à la dissidence cubaine.
Selon l'activiste, ces organisations n'ont pas seulement fourni un financement, mais ont également été le soutien de nombreux opposants, journalistes et leaders de la société civile qui, à leur époque, ont réussi à amplifier leur voix à travers Radio Martí.
"Il y a des silences qui puent. Ils sentent la trahison, la double morale, un égoïsme qui nous ronge," a écrit Estrada. "On nous a donné des caméras, des micros, une formation. On nous a fait journalistes, leaders, voix. Mais ce n'étaient pas que des ressources : c'étaient des personnes. Des héros qui ont défié la police politique, qui ont traversé des rues surveillées pour nous apporter de l'aide jusqu'à la porte. Je les ai embrassés, j'ai pleuré sur eux. Ils ont risqué leur vie pour nous."
La disparition de ces programmes a été accueillie avec indignation par différents secteurs de l'exil cubain et de la presse indépendante. Pour beaucoup, comme l'opposant José Daniel Ferrer, Radio Martí représentait l'un des rares médias capables de transmettre des informations sans censure vers l'île, contrant ainsi la narration du régime cubain.
La USAID, pour sa part, finançait des projets de formation et d'assistance aux activistes, renforçant la société civile en Cuba.
Divers rapports indiquent que la fermeture de ces programmes répond à la nouvelle stratégie de l'administration de Donald Trump, qui a décidé de supprimer les fonds de l'USAID et de fermer Radio Martí, arguant de prétendus problèmes de transparence et d'efficacité dans l'utilisation de ces ressources.
Cette décision a affecté de nombreux journalistes et travailleurs de ces institutions, dont beaucoup se sont retrouvés sans emploi après des années de service dans la lutte pour la liberté de la presse et les droits de l'homme à Cuba.
Le pasteur Estrada n'a pas seulement dénoncé l'indifférence de ceux qui, à un moment donné, ont profité de ces programmes, mais il a également remis en question le soutien inconditionnel que certains exilés ont manifesté envers les décisions de Trump, malgré les graves conséquences que celles-ci ont eues pour les activistes sur l'île.
"Pensez à la presse indépendante sans ressources, aux activistes qui sont restés, se battant avec acharnement, à la société civile qui se vide de son sang. Ils méritent ce que nous avons eu," a-t-elle affirmé.
Le fermeture de Radio Martí a été particulièrement controversée, car la station était l'une des rares sources d'information alternative pour les Cubains sur l'île, qui dépendent de ce type de médias pour connaître la réalité au-delà de la propagande d'État.
Les organisations comme la Fondation Nationale Cubano-Américaine (FNCA) ont averti des répercussions de cette mesure, soulignant que cela représente un coup dur pour la dissidence et la presse libre.
Depuis sa création en 1985, Radio Martí est devenue une plateforme essentielle pour donner la parole aux opposants, activistes et journalistes indépendants. Sa fermeture laisse un vide difficile à combler dans la lutte contre la censure à Cuba.
Maintenant, avec l'élimination des fonds de l'USAID et le démantèlement d'autres programmes de soutien à la société civile, un panorama incertain se dessine pour ceux qui continuent de résister sur l'île.
Estrada a conclu son message par un appel à l'action : "Lève la voix avec moi. Que notre liberté ne soit pas un privilège égoïste, mais un pont pour ceux qui saignent encore sous la botte. Si nous restons silencieux, nous nous trahissons ; si nous agissons, nous honorons notre dette de sang."
La controverse ne cesse de croître tandis que l'exil cubain et les acteurs politiques à Washington débattent de l'avenir du soutien à la société civile cubaine. Pendant ce temps, à l'intérieur de l'île, les opposants font face à une nouvelle étape d'incertitude sans les ressources et le soutien que ces institutions leur avaient auparavant fournis.
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