Donald Trump peut-il abroger la loi sur l'ajustement cubain ?

Donald Trump ne peut pas révoquer la Loi sur l'Ajustement Cubain, mais il peut influencer son application. Des changements dans le programme de libération conditionnelle et d'autres programmes peuvent affecter des milliers de Cubains éligibles pour la résidence aux États-Unis.


L'administration du président des États-Unis Donald Trump ne peut pas révoquer la Loie d'Ajustement Cubain (CAA, pour son acronyme en anglais). Cette loi a été adoptée par le Congrès des États-Unis en 1966 et seul le Congrès peut l'abroger ou la modifier, par un nouvel acte législatif approuvé par les deux chambres et signé par le président.

Cependant, le président peut influencer son application pratique, en changeant les politiques administratives ou en modifiant les processus migratoires associés.

Donald Trump peut, à travers le Département de la Sécurité intérieure (DHS) ou le Service de la citoyenneté et de l'immigration (USCIS), durcir ou assouplir l'interprétation de certains critères, comme ce qui est considéré comme une "admission légale" ou comment les demandes d'ajustement sont traitées.

En janvier 2017, le président Barack Obama a abrogé la politique de "pieds secs, pieds mouillés", qui facilitait l'accès à l'ajustement cubain pour ceux qui parvenaient à atteindre les États-Unis. Cette politique ne faisait pas partie de la loi, mais relevait d'une directive administrative, et donc, il avait le pouvoir de la modifier.

D'autre part, la loi sur l'ajustement cubain permet à un citoyen cubain d'obtenir la résidence après un an et un jour de présence "légale" aux États-Unis, ce qui inclut le fait d'être sous parole.

Si un gouvernement limite ou élimine l'octroi de parole (comme cela se produit déjà avec la fin du programme CHNV), cela affecte indirectement le nombre de personnes éligibles pour demander la Loi d'Ajustement.

La CAA en vigueur

En février, il a été annoncé la suspension des démarches de résidence pour les bénéficiaires du parole humanitaire (CHNV) et du programme de réunification familiale (CFRP), en raison d'une révision interne des procédures afin de garantir la transparence et la viabilité de ces programmes, selon les communiqués officiels.

Après l'annonce, qui a suscité une grande inquiétude au sein de la communauté cubaine, le journaliste Wilfredo Cancio Isla a dissipé les doutes à ce sujet et a précisé que la CAA ne pouvait pas être annulée et que l'ajustement de statut sous la CAA n'avait pas été affecté.

Les Cubains qui sont entrés aux États-Unis avec un document I-94 et d'autres demandes de bénéfices migratoires -qui ne proviennent pas de programmes émis par des décrets exécutifs du président Biden-, et qui remplissent les conditions requises, peuvent continuer à demander la résidence permanente sous la CAA sans restrictions.

Annulation de la libération conditionnelle

La fin ce vendredi du programme qui permettait l'entrée temporaire de migrants de Cuba, Haïti, Nicaragua et Venezuela, pour des raisons humanitaires ou de bénéfice public significatif, pourrait impliquer la déportation de centaines de milliers de Cubains.

Dans un projet officiel du Département de la Sécurité intérieure (DHS), circulé sous la signature de Kristi Noem, Secrétaire de la Sécurité intérieure, il est précisé que ceux qui n’ont pas d’autre base légale pour rester aux États-Unis devront quitter le pays ou faire face à des procédures d’expulsion.

La décision fait suite à l'Ordre Exécutif 14165 du président Donald Trump, émis le 20 janvier 2025, qui ordonne de sécuriser la frontière et de mettre fin aux programmes de paroled.

La suspension indéfinie du traitement des demandes migratoires pour les bénéficiaires du parole humanitaire et d'autres programmes migratoires pourrait avoir un impact non seulement sur ceux qui ont obtenu ce permis, mais aussi sur ceux qui détiennent des documents I-220a et I-220B (en liberté avec ordre de déportation). Parmi tous ceux-ci, ils totalisent près de 550 000 Cubains.

On estime qu'environ 400 000 personnes ont le statut I-220A en attendant la résolution de leurs demandes d'asile politique ou d'un éventuel « parole » leur permettant d'accéder à la résidence permanente. Le I-220A, accordé aux points frontaliers des États-Unis sous un critère de liberté sous surveillance, n'est pas reconnu comme une admission légale formelle dans le pays.

Depuis le début du programme en 2023 et jusqu'en juillet 2024, environ 110 000 Cubains ont été examinés et autorisés à voyager, dont environ 70 000 n'auraient pas encore pu obtenir une régularisation de leur situation migratoire.

Questions fréquentes sur la Loi d'Ajustement Cubain et les politiques migratoires de Trump

Donald Trump peut-il révoquer la Loi sur l'Ajustement Cubain ?

Donald Trump ne peut pas révoquer la Loi sur l'ajustement cubain à lui seul. Cette loi a été approuvée par le Congrès des États-Unis en 1966 et ne peut être modifiée ou abrogée que par le Congrès. Cependant, le président peut influencer son application pratique par des modifications des politiques administratives ou des processus migratoires associés.

Comment la suspension des programmes de libération conditionnelle affecte-t-elle les Cubains aux États-Unis ?

La suspension des programmes de parole peut limiter les options des Cubains pour ajuster leur statut migratoire. Bien que la Loi sur l'Ajustement Cubain reste en vigueur, la cessation de la parole humanitaire affecte indirectement le nombre de personnes éligibles pour demander la résidence permanente, du moins jusqu'à ce que le traitement des demandes reprenne.

Quelles options ont les Cubains touchés par la suspension des programmes migratoires ?

Les Cubains qui sont entrés aux États-Unis sous des programmes tels que le parole humanitaire et qui font désormais face à la suspension du traitement des demandes, peuvent continuer à opter pour la Loi sur l’Ajustement Cubain s'ils répondent aux critères de séjour légal. Ils peuvent également explorer d'autres voies comme l'asile politique s'ils ont des motifs valables.

Quelles implications a l'annulation du parrainage humanitaire par Trump ?

La suppression du parole humanitaire par Trump pourrait entraîner la déportation de nombreux Cubains. Ceux qui n'ont pas un autre statut légal pourraient faire face à des procédures de déportation s'ils ne parviennent pas à régulariser leur statut migratoire par d'autres moyens, comme la Loi sur l'Ajustement Cubain ou l'asile.

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Équipe éditoriale de CiberCuba

Une équipe de journalistes engagés à informer sur l'actualité cubaine et les sujets d'intérêt mondial. Chez CiberCuba, nous travaillons pour offrir des informations véridiques et des analyses critiques.

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