Un anciano vend son bétail par peur du vol et du sacrifice : "Ils m'ont tué jusqu'à huit ! Je ne peux pas continuer."

Un campesin cubain a vendu son bétail par crainte du vol et du sacrifice illégal, un problème croissant qui affecte la production agroalimentaire et la sécurité dans les zones rurales de Cuba.


Un agriculteur cubain de 71 ans a été contraint de vendre son bétail par crainte qu'on ne le vole ou qu'il ne soit abattu illégalement, selon ce qu'il a déclaré dans une interview accordée à l'agence EFE, où cette problématique se révèle comme un problème grave pour les éleveurs.

"On a tué beaucoup de bétail à de nombreux paysans. Moi, ils ont commencé à me tuer (des vaches) tous les deux ou trois jours, puis tous les 15 jours. On m'en a tué jusqu'à huit ! Et je dis à mon frère : 'Écoute, je ne peux plus continuer. On va tout enlever parce qu'avec ce rythme, il ne nous restera plus rien et nous sommes déjà vieux'", a déclaré à EFE l'homme identifié comme Julio, résident du village de Vegas, situé entre Cárdenas et Santa Marta.

Selon ses dires, cette situation s'est ajoutée au stress généré par l'impossibilité de livrer la quantité de lait convenue avec le régime cubain et le manque de ressources pour payer un gardien pour ses vaches. De plus, bien que la plainte soit déposée lorsqu'il y a vol ou abattage de bétail, cela ne ramène pas l'animal mort.

Un autre paysan, qui a préféré garder l'anonymat, a déclaré à EFE qu'après la pandémie de coronavirus, "la mentalité de beaucoup a été totalement erronée" et ils s'en prennent au travailleur qui se lève à l'aube pour s'adonner à l'élevage.

"Ils ont voulu prendre les choses par le chemin le plus facile : s'en prendre à un agriculteur, qui se lève à 3 heures du matin pour traire sa vache, et, quand il arrive à l'endroit où il l'a enfermée, elle apparaît démembrée”, a-t-il déclaré."

Votre cas n'est pas isolé. Le vol et le sacrifice illégal de bétail – une pratique qualifiée de délit dans le pays – représentent un problème récurrent qui refait surface de la manière la plus brutale chaque fois qu'une nouvelle crise économique survient.

Dans les derniers mois, les cas de vol et de sacrifice illégal de bétail à Cuba ont considérablement augmenté, reflétant la crise dans la production agroalimentaire et l'insécurité croissante dans les zones rurales. Un agriculteur de Sancti Spíritus a dénoncé l'abattage de plusieurs de ses animaux, y compris deux vaches gestantes et trois taureaux, et a exigé du gouvernement des mesures concrètes pour freiner ces délits.

Selon son témoignage, l'immunité des voleurs est l'un des principaux facteurs qui affectent l'élevage sur l'île, plongeant les producteurs dans une situation de totale vulnérabilité.

Les délits liés au bétail en Cuba, qui, selon le régime, affectent gravement l'économie et la sécurité alimentaire, ont impliqué plus de 9 000 personnes en 2024, selon des données présentées par le colonel Manuel Valdés Brito, chef de l'Organe de Lutte de la Direction Technique des Investigations (DTI) du Ministère de l'Intérieur (MININT).

Questions fréquentes sur le vol et le sacrifice illégal de bétail à Cuba

Pourquoi les éleveurs cubains vendent-ils leur bétail ?

Les éleveurs cubains vendent leur bétail par crainte du vol et du sacrifice illégal. La crise économique à Cuba a entraîné une augmentation des cas de vol de bétail, laissant les producteurs dans une situation de vulnérabilité et sans ressources pour protéger leurs animaux.

Quelles sont les conséquences du sacrifice illégal de bétail à Cuba ?

Le sacrifice illégal de bétail nuit gravement à l'économie et à la sécurité alimentaire à Cuba. Cette pratique interrompt l'approvisionnement en viande et en produits dérivés, engendre des pertes économiques significatives et contribue à l'insécurité dans les zones rurales.

Comment les autorités cubaines répondent-elles au problème du sacrifice illégal de bétail ?

Le gouvernement cubain a intensifié les opérations et les sanctions contre le sacrifice illégal de bétail, procédant à des arrestations et à des procès exemplaires. Cependant, ces mesures n'ont pas réussi à freiner le problème en raison de la forte demande de viande sur le marché noir et du manque de ressources pour une production adéquate.

Pourquoi le marché noir de la viande continue-t-il de prospérer à Cuba ?

Le marché noir de la viande à Cuba prospère en raison de la pénurie et des prix élevés dans les points de vente officiels. Le manque d'accès à la viande de boeuf sur le marché formel oblige de nombreuses personnes à se tourner vers le marché noir pour satisfaire leurs besoins alimentaires essentiels.

Quelles mesures pourraient être prises pour améliorer la situation des éleveurs à Cuba ?

Pour améliorer la situation des éleveurs à Cuba, il serait nécessaire d'implémenter des politiques qui garantissent la protection et le soutien économique aux producteurs, de faciliter l'accès aux intrants et aux ressources, et de s'attaquer aux causes structurelles de la crise dans le secteur de l'élevage, telles que le manque d'incitations économiques et le déficit d'infrastructure.

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