Díaz-Canel admet le travail des enfants et la mendicité à Cuba après des années de déni officiel

L'omission de politiques publiques concrètes contraste avec le déclin social croissant visible dans les rues du pays.


Le dirigeant cubain Miguel Díaz-Canel a reconnu l'existence de manifestations sociales préoccupantes telles que le travail des enfants, la mendicité, le travail informel et le harcèlement des touristes, des phénomènes qui, selon lui, avaient été éradiqués et ne doivent pas être tolérés à nouveau, même dans le contexte actuel de crise économique.

“Nous avons toujours été fiers, car la Révolution les a éliminés, et nous ne pouvons pas laisser qu'en cette période de crise économique, cela prolifère: les nécessiteux, les mendiants, les clochards, le travail informel avec des enfants, le harcèlement des touristes”, a déclaré le dirigeant depuis la province de Granma.

Cependant, loin de prendre une responsabilité étatique directe sur l'effondrement du tissu social cubain, Díaz-Canel a choisi de responsabiliser les familles, suggérant que beaucoup des cas qui choquent aujourd'hui l'opinion publique ne sont pas le résultat de l'inefficacité du gouvernement, mais de la supposée “effronterie” de certains citoyens.

« Il y a des gens qu'il faut prendre en charge, qu'il faut aider, mais il y a aussi beaucoup de personnes pour lesquelles il faut demander des responsabilités aux familles, en raison des lois que nous avons […]. Il y a des gens qu'on voit en bonne santé, qui pourraient travailler, et qui se laissent aller, qui inventent des excuses et qui créent des situations très négatives », a-t-il dit.

En soulignant que ces situations ne doivent pas être traitées « avec du clientélisme » et en faisant la distinction entre les « vulnérables » et les « imposteurs », Díaz-Canel introduit une narrative qui criminalise la pauvreté, une stratégie habituelle pour justifier l'absence de réponse structurelle par des mesures punitives ou sélectives.

Pendant des décennies, le régime cubain a systématiquement nié l'existence de phénomènes tels que la mendicité ou le travail des enfants. Reconnaître aujourd'hui leur prolifération implique non seulement une rupture avec le récit fondateur révolutionnaire, mais aussi une révélation des conséquences sociales du modèle économique actuel.

Le mois dernier, un reportage diffusé par Canal Caribe, intitulé "Actions pour prévenir les comportements de déambulation à Cuba", pointait comme principale responsable de l'existence de personnes sans abri vivant dans les rues les addictions, évitant de mentionner les profondes racines structurelles et l'échec de l'État à faire face à la crise.

Pour sa part, à Las Tunas, la presse a évoqué le travail des enfants, mettant en lumière un phénomène qui, bien que informel et nuancé par la crise économique, porte atteinte aux droits fondamentaux de l'enfance.

Cet approche n'évacue pas seulement l'autocritique, mais ouvre la porte à de nouvelles formes de contrôle social et de stigmatisation, avec d'éventuelles implications légales sous l'égide du nouveau Code Pénal et du Code de la Famille, tous deux cités dans le discours comme des outils pour exiger des comptes.

Malgré la gravité du diagnostic, le dirigeant n'a annoncé aucune politique publique spécifique ni action immédiate pour faire face à la vulnérabilité croissante de milliers de Cubains.

Questions fréquentes sur le travail des enfants et la mendicité à Cuba

Qu'a reconnu Díaz-Canel sur le travail des enfants et la mendicité à Cuba ?

Díaz-Canel a reconnu l'existence du travail des enfants et de la mendicité à Cuba, des phénomènes qui, selon lui, avaient été éradiqués par la Révolution, mais qui ont ressurgi dans le contexte de la crise économique actuelle.

Comment Díaz-Canel a-t-il répondu aux critiques concernant l'effondrement social à Cuba ?

Díaz-Canel a choisi de responsabiliser les familles, en suggérant que le "sans-gêne" de certains citoyens est la cause de ces problèmes, au lieu d'assumer une responsabilité étatique directe concernant le déclin social.

Quelles sont les implications du discours de Díaz-Canel sur la pauvreté à Cuba ?

La narrative de Díaz-Canel criminalise la pauvreté, en distinguant entre "vulnérables" et "faux", ce qui justifie des mesures punitives et sélectives au lieu d'aborder le problème de manière structurelle. Cette position évite l'autocritique et peut entraîner des implications légales sous le nouveau Code Pénal et le Code de la Famille.

Quelle a été la position historique du gouvernement cubain concernant la mendicité et le travail des enfants ?

Depuis des décennies, le gouvernement cubain a nié l'existence de la mendicité et du travail des enfants. Admettre leur prolifération maintenant représente une rupture dans le récit révolutionnaire et expose les conséquences sociales du modèle économique en vigueur.

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