Après ses menaces répétées, le régime cubain a révoqué ce mercredi la liberté conditionnelle de l'opposante Donaida Pérez Paseiro, qui devra retourner en prison pour purger le reste de sa peine.
Selon ce qui a été publié sur Facebook par le Tribunal Provincial Populaire de Villa Clara, la révocation répond au “non-respect des obligations” associées au régime de liberté conditionnelle, entre autres son absence à une convocation judiciaire et le prétendu non-respect dans le “domaine du travail”.

L'autorité judiciaire cite les articles 149, 150 et 172 de la Loi sur l'exécution pénale, ainsi que l'article 128.1 du Décret-Loi 74 de 2023, comme fondement légal de sa décision. Le jugement ordonne que Donaida Pérez purifie le reste de sa peine dans un établissement pénitentiaire.
Pérez Paseiro, membre de l'Association des Yorubas Libres de Cuba, avait été libérée en janvier 2024 dans le cadre d'un groupe de 553 condamnés -la majorité des détenus ordinaires- bénéficiaires de mesures de libération anticipée. L'activiste a été condamnée pour les présumés délits de désobéissance, d'attentat et de troubles à l'ordre public.
Réactions : dénonciation de la répression politique
Le journaliste et académicien José Raúl Gallego a réagi immédiatement à la nouvelle, qualifiant la décision d'“une autre arbitraire du régime cubain”. Il a souligné que Donaida Pérez est la troisième figure d'opposition à être de nouveau emprisonnée après une libération conditionnelle, aux côtés de José Daniel Ferrer García et Félix Navarro Rodríguez.
«Depuis sa libération, Donaida n'a exercé que son droit à s'exprimer librement et à exiger la libération de son mari, le prisonnier politique Loreto Hernández, qui se trouve par ailleurs dans un état de santé grave», a déclaré Gallego.
Il a également remis en question les accords récents qui ont permis certaines libérations, les qualifiant de « pauvres, limités et à l'insu de la société civile, des prisonniers politiques et de leurs familles ».
Réunion avec des diplomates américains
Donaida Pérez Paseiro avait tenu une réunion avec Mike Hammer, ambassadeur des États-Unis à Cuba, en un geste symbolique d'ouverture au dialogue avec des membres de l'opposition.
Son retour en prison soulève des inquiétudes concernant l'absence de garanties réelles pour la liberté d'expression et d'association sur l'île, notamment lorsqu'il s'agit d'activistes mis en avant dans des espaces diplomatiques.
La révocation se produit dans un contexte de criminalisation croissante de l'activisme, de répression sélective et de surveillance de ceux qui, de l'intérieur de l'île, osent remettre en question publiquement le pouvoir.
Donaida Pérez Paseiro, une histoire de lutte
Née en 1971, Donaida Pérez Paseiro est reconnue pour son rôle en tant que présidente de l'Association des Yoruba Libres de Cuba, une communauté indépendante de santería sur l'île.
Le 11 juillet 2021, Pérez Paseiro a participé aux manifestations antigouvernementales sur l'île.
Le 16 juillet 2021, elle s'est remise volontairement aux autorités en conformité avec un mandat d'arrêt à son encontre. Par la suite, elle a été accusée de trouble à l'ordre public, de désobéissance et d'atteinte à un agent public.
En février 2022, le Tribunal Municipal Populaire de Santa Clara l'a condamnée à huit ans de prison. Depuis lors, elle a été détenue dans la prison pour femmes de Guamajal, à Santa Clara, dans la province de Villa Clara.
La situation de Pérez Paseiro a suscité des inquiétudes internationales, notamment concernant sa santé, car il souffre d'hypertension et de diabète, des conditions qui se sont aggravées durant son incarcération.
En décembre 2021, elle a été transférée à l'hôpital après avoir présenté des vomissements avec du sang et des douleurs abdominales. En juillet 2022, elle a développé des symptômes de COVID-19 et a été placée en isolement en prison.
Des organisations comme Amnesty International ont reconnu Pérez Paseiro comme prisonnier d'opinion et ont exigé sa libération immédiate et inconditionnelle, arguant que sa détention était uniquement due à sa participation pacifique aux manifestations et à son leadership religieux.
Son mari, Loreto Hernández García, qui occupe le poste de vice-président de la même association religieuse, a également été arrêté et condamné à sept ans de prison pour sa participation aux manifestations du 11J.
La détention et la condamnation de Pérez Paseiro et de son époux ont été dénoncées comme des violations de la liberté religieuse et d'expression à Cuba, suscitant des appels internationaux en faveur de leur libération.
Questions fréquentes sur la révocation de la libération conditionnelle de Donaida Pérez Paseiro
Pourquoi le régime cubain a-t-il révoqué la liberté conditionnelle de Donaida Pérez Paseiro ?
Le régime cubain a révoqué la libération conditionnelle de Donaida Pérez Paseiro pour des supposés manquements aux obligations associées à son régime de libération conditionnelle, tels que ne pas se présenter à une citation judiciaire et des présumés manquements dans le domaine professionnel. Cependant, des critiques dénoncent que cette décision a des motivations politiques et vise à faire taire les opposants au régime.
Quel est le contexte politique derrière la révocation de la liberté conditionnelle de Donaida Pérez ?
Le contexte politique derrière la révocation de la libération conditionnelle de Donaida Pérez Paseiro est marqué par une augmentation de la répression et de la criminalisation de l'activisme à Cuba. Cette décision reflète un schéma de révocation similaire appliqué à d'autres opposants tels que José Daniel Ferrer et Félix Navarro, suggérant une utilisation du système judiciaire comme outil de contrôle politique pour faire taire ceux qui s'opposent au pouvoir.
Quelles réactions la révocation de la liberté conditionnelle de Donaida Pérez a-t-elle suscitées ?
La révocation de la libération conditionnelle de Donaida Pérez a suscité des réactions critiques, notamment de la part de figures comme le journaliste José Raúl Gallego, qui l'a qualifiée de “nouvelle arbitraire du régime cubain”. On dénonce que l'incarcération répond à une répression politique et à l'absence de garanties pour la liberté d'expression et d'association à Cuba.
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