Díaz-Canel appelle à "faire face aux haineux" du régime sur les réseaux sociaux et dans les rues

À quelques jours du 11J, le régime renforce sa rhétorique répressive, appelant à s'opposer aux critiques dans les réseaux et dans les rues, dans un ton qui rappelle la fatidique "ordre de combat" de 2021, lorsque le gouvernement a rassemblé la société civile cubaine contre les forces de l'ordre.

Miguel Díaz-CanelFoto © Captura YouTube / Presidencia Cuba

Une fois de plus, le régime cubain, dirigé par le dirigeant Miguel Díaz-Canel, a réitéré sa disposition à poursuivre et à désactiver toute manifestation critique, que ce soit dans le domaine numérique ou dans l'espace public, sous le prétexte de défendre la patrie contre ce qu'il qualifie de “haine” et “d'ignorance”.

Ce dimanche 13 juillet, à seulement deux jours du quatrième anniversaire de l'explosion sociale du 11J, le profil officiel de la Présidence de Cuba sur X a partagé une citation marquante du dirigeant.

« Dans les réseaux et dans les rues, partout où la haine ou l'ignorance tentent de dénigrer, d'humilier, d'attaquer Cuba, il nous revient de faire face aux haïsseurs et aux ignorants pour défendre la patrie comme nous défendrions nos mères. »

Le message, diffusé en pleine effervescence de la mémoire collective du 11J, évoque inévitablement la fatidique "ordre de combat" lancé par Díaz-Canel en 2021, qui a marqué le début de la répression massive contre les manifestants pacifiques à travers l'île.

La phrase fait partie du discours de clôture du X Plénum du Comité Central du Parti Communiste de Cuba (PCC), prononcé le 5 juillet dernier au Palais de la Révolution, où Díaz-Canel a tracé une feuille de route avec une forte charge idéologique et a appelé à renforcer le contrôle politique, médiatique et social en tant que priorité nationale.

Dans son intervention, le président a de nouveau comparé les critiques internes et externes à des actions ennemies, répétant le discours éculé selon lequel Cuba est un pays en « état de guerre permanente », faisant allusion à un « bombardement » de « haine », de « désinformation » et de « subversion » promu par les États-Unis et leurs alliés, auquel – a-t-il dit – il faut répondre depuis la tranchée idéologique.

Nous sommes un pays en guerre. Cuba vit et résiste depuis plus de 60 ans dans des conditions de guerre. Tous les jours, les bombes de la guerre économique tombent autour de nous (…) ainsi que les bombes de désinformation, de distorsion et de haine”, a-t-il affirmé.

Le discours a consacré plusieurs passages à renforcer le travail idéologique, la vigilance sur les organisations de base, le contrôle populaire, le rôle des jeunes dans la défense du socialisme et l'urgence d'améliorer la "communication politique" pour faire face à ce qu'il a qualifié de « calomnie, d'apathie et de haine qui abondent dans les réseaux numériques ».

Díaz-Canel a insisté sur le fait que la communication ne peut pas être neutre, mais doit être un outil de défense du régime : « La communication politique, tant discutée, nécessite plus de clarté, de fermeté, des modes plus attrayants (…) pour faire face à la calomnie, au discours colonisateur, interventionniste, sordide des porte-parole de l'empire, des néolibéraux, des mercenaires, des lâches. »

Dans ce contexte, l'appel à "répondre" aux critiques, même en comparant la défense de la patrie à celle des mères, a été interprété comme une menace indirecte à l'encontre des citoyens, des activistes et des journalistes indépendants qui expriment leur désaccord.

Tout cela se déroule alors qu'une grande partie des manifestants arrêtés après les manifestations massives du 11 juillet continue d'être emprisonnée, jugée pour des charges de désobéissance, de troubles à l'ordre public, de sédition ou d'autres délits, au milieu d'une offensive judiciaire contre l'activisme de l'opposition, le journalisme indépendant et la critique citoyenne.

Depuis 2021, l'appareil d'État a renforcé sa présence sur les réseaux sociaux avec des troupes de cybercombattants, des campagnes de discrédit et un discours de plus en plus agressif contre tout récit alternatif à l'officiel.

La diffusion de cette phrase, à deux jours de l'anniversaire des manifestations, semble faire partie d'un effort pour réaffirmer un discours de confrontation, renforcer la surveillance numérique et prévenir les expressions de protestation dans un contexte de mécontentement populaire croissant.

En ce sens, le dirigeant a écrit le vendredi 11 juillet sur son compte de X que “Cuba est solide parce que nous sommes un peuple qui sait se battre; parce que nous avons la fibre des cimarrones et des mambises; parce que nous sommes les enfants d'une Révolution faite d'intelligence et de courage”, réaffirmant sa narrative de résistance et de combat en réponse à la montée du mécontentement populaire.

De la même manière, en juin dernier, le Premier ministre cubain Manuel Marrero Cruz a appelé à défendre le régime qu'il représente chaque jour sur les réseaux sociaux malgré la réalité des coupures de courant et de l'accès limité à Internet dont souffrent les Cubains.

“Lors de la Journée mondiale des réseaux sociaux, nous réitérons l'appel du Président Díaz-Canel à faire, chaque jour, une vindication de Cuba. Que ces plateformes soient un espace pour partager notre vérité, pour rassembler et construire,” a déclaré Marrero sur X.

Questions Fréquemment Posées sur le Discours de Díaz-Canel et la Situation à Cuba

Quel message Díaz-Canel a-t-il transmis sur les "haineux" du régime cubain ?

Díaz-Canel a appelé à "répondre aux haineux" sur les réseaux sociaux et dans les rues, dans un effort pour confronter les critiques du régime cubain. Ce message a été délivré dans le contexte du quatrième anniversaire de l'explosion sociale du 11J, et renforce la politique de répression idéologique contre tout dissentiment à Cuba.

Quelle est la position du régime cubain face au mécontentement social et aux manifestations ?

Le régime cubain, dirigé par Díaz-Canel, adopte une position de confrontation face au mécontentement social, le qualifiant de "haine" et de "subversion". Díaz-Canel insiste sur le fait que Cuba est un pays "en guerre" et blâme les États-Unis d'inciter les crises internes. La réponse du gouvernement a été de renforcer la répression et le contrôle social pour étouffer tout signe de protestation.

Comment la communauté internationale a-t-elle réagi aux actions du gouvernement cubain après les manifestations du 11J ?

La communauté internationale, en particulier les États-Unis, a imposé des sanctions ciblant les dirigeants du régime cubain, y compris Díaz-Canel, pour des "violations graves des droits de l'homme". Ces sanctions visent à tenir responsables les principaux acteurs de la répression suite aux manifestations du 11J, et ont été critiquées par le gouvernement cubain comme faisant partie d'une "guerre économique".

Quelle est la pertinence du discours de Díaz-Canel dans le contexte du 11J ?

Le discours de Díaz-Canel coïncide avec le quatrième anniversaire du 11J, un événement qui a marqué la plus grande protestation citoyenne à Cuba depuis des décennies. Le gouvernement utilise cette date pour réaffirmer son contrôle et sa narrative de résistance, dans une tentative de délégitimer les critiques internes et externes. La répression et la surveillance augmentent pendant ces périodes pour prévenir de nouvelles manifestations.

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