Díaz-Canel découvre comment réduire les prix à Cuba

Loin d'offrir des solutions, Díaz-Canel s'en tient à des phrases toutes faites qui réduisent la crise économique à une formule presque enfantine et ignorent l'impact de ses propres politiques.

Díaz-Canel dans une ferme à AlquízarPhoto © Periódico Artemisa - Oficial / Facebook

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En plein milieu de la pire crise économique qui frappe le peuple cubain depuis des décennies, le dirigeant cubain Miguel Díaz-Canel a de nouveau recours au simplisme pour traiter l'inflation qui pèse sur les Cubains.

Loin d'offrir des solutions réelles, il insiste sur des phrases toutes faites qui ignorent l'impact de ses propres politiques sur la situation actuelle.

«Si nous avons de la nourriture librement disponible, les prix doivent obligatoirement baisser», a affirmé lors d'une visite à la propriété Consuelo, à Alquízar, Artemisa, réduisant la crise structurelle de l'économie à une formule presque enfantine, comme si le manque de provisions, l'absence de matières premières et les contrôles gouvernementaux n'étaient pas de sa responsabilité.

Le président a visité seulement 0,20 hectares de patates douces et 0,60 hectares de bananes cultivés par le producteur Wilfredo Vallés Rodríguez, présentés comme un exemple à reproduire dans tout le pays.

Il était accompagné de dirigeants de haut niveau du PCC, lors d'une autre de ces mises en scène habituelles où l'on omet délibérément la racine du problème : la politique économique du régime lui-même.

Le dirigeant a insisté sur le fait que des expériences comme celle de Vallés doivent se multiplier, comme si quelques parcelles pouvaient inverser le manque structurel d'aliments qui frappe la population.

Topes et amendes au lieu de solutions

Les déclarations de Díaz-Canel sont intervenues à peine un jour après que le Ministère des Finances et des Prix ait publié sur les réseaux sociaux un "contrôle des prix" à Alquízar, concluant que les coûts étaient conformes à ce qui avait été établi, à l'exception d'un tableau obsolète.

La scène illustre l'obsession du gouvernement à poursuivre les vendeurs et à imposer des sanctions, tout en réduisant au minimum les fournitures et les ressources destinées au secteur agricole.

Ce même municipalité a fait la une cette semaine lorsqu'un point de vente a reçu des amendes de 11 000 pesos après la détection d'irrégularités dans le tableau des prix et dans les contrats de travail.

La punition ne résout pas la cherté des produits ni n'empêche les salaires de perdre de la valeur face à une inflation qui grimpe mois après mois.

Promesses sans soutien

Les paroles de Díaz-Canel contrastent avec ses propres récentes admissions.

En juillet dernier, il a reconnu devant le Parlement que les revenus de Cuba "n'atteignent même pas pour acheter les matières premières les plus basiques", et que la gestion économique se limite à "redistribuer la pénurie".

Elle a également reconnu que le pays manquait de devises pour soutenir un marché des changes et que le cœur de la crise réside dans l'incapacité à générer de la richesse.

Cependant, au lieu de proposer un changement de modèle ou de libérer les agriculteurs des contraintes étatiques, le dirigeant insiste sur des discours répétés sur "le contrôle des prix" et "l'évitement des abus".

En mars 2024, il avait déjà annoncé que les prix "resteront élevés" en raison des problèmes structurels d'offre et de demande, bien qu'il ait demandé d'intensifier les vérifications pour freiner la spéculation.

Réalité en chute libre

Loin de ses slogans, la vie quotidienne des Cubains devient de plus en plus difficile : 70 % du salaire familial part en nourriture, les marchés sont en pénurie, les plafonds de prix découragent la production et les agriculteurs continuent de recevoir moins de fournitures et moins de liberté pour commercer.

La tâche d'Ordonnancement, appliquée depuis 2021, n'a fait qu'accélérer la dégradation : salaires dévalués, retraites insuffisantes et une inflation incontrôlable.

L'agriculture cubaine produit de moins en moins et la population paie des prix inaccessibles.

Pendant que Díaz-Canel prend des photos parmi les sillons de patates douces et de bananiers, le pays reste bloqué dans un cercle vicieux de pénuries, de contrôles et de sanctions qui ne parviennent pas à arrêter la hausse des prix ni à soulager l'angoisse de millions de familles.

Questions fréquentes sur la crise économique à Cuba et les déclarations de Díaz-Canel

Que propose Díaz-Canel pour réduire les prix à Cuba ?

Díaz-Canel suggère que si la nourriture est disponible librement, les prix baisseront automatiquement. Cependant, cette idée ignore le manque structurel d'aliments et les problèmes économiques plus profonds de Cuba qui affectent l'offre et la demande.

Quelles sont les critiques concernant la gestion économique du gouvernement cubain ?

Le gouvernement cubain, sous la direction de Díaz-Canel, est critiqué pour ne pas mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires et pour se concentrer sur des contrôles de prix et des sanctions au lieu de s'attaquer à la racine des problèmes économiques. De plus, les politiques de redistribution de la rareté et le manque de génération de richesse ont été qualifiées d'inefficaces.

Comment l'inflation affecte-t-elle la population cubaine ?

L'inflation étouffe la population cubaine, avec 70 % du salaire familial dédié à l'achat de nourriture. Les marchés sont en pénurie et les prix continuent d'augmenter, tandis que les salaires perdent constamment de leur valeur.

Quelles mesures économiques Díaz-Canel a-t-il récemment défendues ?

Díaz-Canel a défendu la dollarisation partielle de l'économie comme une mesure nécessaire pour obtenir des devises. Cependant, il a admis que cela élargit les inégalités sociales, en bénéficiant à ceux qui ont accès à des capitaux ou à des remises.

Quel impact a le contrôle des prix sur la production agricole à Cuba ?

Le contrôle des prix imposé par le gouvernement cubain décourage la production agricole. Les agriculteurs reçoivent moins de fournitures et ont moins de liberté pour commercer, ce qui aggrave la pénurie alimentaire et perpétue le cercle vicieux de la rareté et des contrôles.

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