Cubalex dénonce : « Les filles, les garçons et les adolescents à Cuba sont utilisés comme des instruments de propagande »

"L'État privilégie ses intérêts politiques au détriment de ses droits fondamentaux", a dénoncé à propos des signatures recueillies dans des écoles en soutien au régime du Venezuela.

Cuba a mobilisé des étudiants pour signer un soutien à Maduro (Image de référence)Photo © Facebook / Roberto Conde Silverio

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L'organisation de défense des droits humains Cubalex a dénoncé que des enfants et des adolescents ont été utilisés par le régime cubain pour signer une déclaration politique en soutien au gouvernement du Venezuela, dans le cadre d'une campagne nationale menée en septembre. Selon l'organisation, cette pratique constitue une violation de droits fondamentaux tels que l'intérêt supérieur de l'enfant, le droit de s'exprimer et le droit à une éducation libre de pressions politiques.

Cubalex a documenté que dans plusieurs écoles du pays, des étudiants ont été invités à signer un document promu par le régime cubain en soutien au président Nicolás Maduro. Dans de nombreux cas, les mineurs ne comprenaient pas le contenu, mais ont tout de même été contraints de signer.

L'organisation a alerté que « chez les adolescents, on a eu recours à la menace : s'ils ne signaient pas, ils pouvaient être étiquetés comme contrarevolutionnaires, une étiquette qui, à Cuba, n'est pas un simple surnom, mais un stigmate qui entraîne discrimination, perte du droit d'étudier et même persécution politique ou emprisonnement ».

Dans une série de publications sur les réseaux sociaux, Cubalex a averti que le système scolaire cubain a été transformé en un « instrument de contrôle politique », et que les campagnes de signatures reflètent un « modèle d'endoctrinement ». Les images diffusées incluent des messages tels que : « Les filles, les garçons et les adolescents sont utilisés comme des instruments de propagande. L'État privilégie ses intérêts politiques au-dessus de leurs droits fondamentaux ».

Selon l'organisation, obliger les mineurs à participer à ces campagnes constitue une forme de violence psychologique. "Cela affecte leur confiance, leur liberté de pensée et leur droit de se développer en tant que personnes libres", indique le rapport. De plus, il est souligné que ces actes exposent les mineurs à des conflits politiques qui ne font pas partie de leur réalité, ce qui montre que l'objectif n'est pas éducatif, mais politique.

Cubalex explique que l'intérêt supérieur de l'enfant implique de protéger son bien-être avant toute autre considération, et que le droit à s'exprimer est reconnu par des traités internationaux. Les obliger à signer un document qu'ils ne comprennent pas, disent-ils, équivaut à leur dénier leur voix.

La campagne de collecte de signatures, lancée entre le 24 et le 30 septembre, a été promue par le Parti Communiste dans le cadre d'une mobilisation nationale pour soutenir Nicolás Maduro. L'initiative a été présentée comme un geste de solidarité, mais a été critiquée comme un mécanisme de contrôle social et de propagande politique.

La indignation citoyenne s'est manifestée sur les réseaux sociaux lorsque l'on a appris que le ministre de l'Énergie et des Mines a participé à des événements de signature alors que le pays traverse une grave crise énergétique. La population a remis en question la déconnexion entre les priorités du régime et les véritables besoins du peuple.

Alors que cela se passe, le régime a réaffirmé son soutien à Caracas à travers des déclarations officielles. Dans une interview récente, le vice-ministre Carlos Fernández de Cossío a assuré que Cuba donnera un “soutien politique total” à Venezuela en cas de conflit éventuel avec les États-Unis, tout en écartant toute participation militaire.

Par cette dénonciation, Cubalex réaffirme son appel au respect du droit des filles, des garçons et des adolescents à recevoir une éducation libre d'endoctrinement, où la pensée critique est encouragée, et non l'obéissance idéologique. “Le système éducatif ne doit pas être un canal de propagande. L'enseignement doit promouvoir la pensée libre, et non l'obéissance politique,” conclut l'organisation.

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