Témoignage émouvant d'une fille désespérée : Cubane I-220A de 64 ans arrêtée par l'ICE



Elle a été arrêtée lors d'un rendez-vous de routine avec l'ICE.

La fille de la femme arrêtée par l'ICE (i) et La femme de 64 ans arrêtée par l'ICE (d)Photo © Collage Captura de Facebook/Javier Díaz

Une cubaine résidant à Dallas, dans l'État du Texas, a exprimé sa voix publiquement à la recherche d'aide pour sa mère, une femme de 64 ans, détentrice du formulaire migratoire I-220A, qui a été arrêtée par des agents des Services de l'Immigration et du Contrôle des Douanes (ICE) après avoir assisté à un rendez-vous de routine à la fin octobre.

Le cas, chargé d'angoisse, de maladie et de désespoir, a été rendu public par le journaliste Javier Díaz, de Univision, et a ému ces derniers jours des centaines de personnes qui ont exprimé leur solidarité avec cette famille. 

La détention a eu lieu le 28 octobre dernier dans la ville de Dallas, et depuis, la femme reste enfermée dans un centre de détention migratoire.

Sa fille, entre larmes, a raconté comment ce jour apparemment banal s'est transformé en un cauchemar prolongé qui dure depuis plus de 45 jours.

“Ma mère n'est pas une personne qui représente un danger pour la société […] Elle est très responsable”, a déclaré la fille, qui n'a cessé de lutter pour faire connaître le cas.

Bien que la femme se soit rendue à son rendez-vous en suivant les protocoles habituels selon le formulaire I-220A - un document qui permet à certains immigrants de rester en liberté sous surveillance en attendant leur procès migratoire - l'ICE a décidé de l'arrêter sans qu'à ce jour la raison de son arrestation ait été clairement communiquée.

Un diagnostic qui aggrave la situation

Au-delà du choc émotionnel que représente pour quiconque d'être privé de liberté sans explication concrète, le cas s'aggrave en raison des conditions de santé de la détenue.

Selon le témoignage de sa fille, la dame a été diagnostiquée en 2011 avec un trouble anxieux dépressif mixte, une affection mentale chronique qui affecte sa stabilité émotionnelle et qui nécessite un traitement constant.

«Malheureusement, elle a une condition médicale ; depuis 2011, elle souffre d'un trouble mixte anxieux-dépressif. Cela signifie qu'à intervalles réguliers, elle tombe toujours dans la dépression, même en prenant ses médicaments. C'est une maladie pour laquelle elle a dû être forte pour mener une vie avec cette maladie, qui n'a pas de cure », a expliqué sa fille, visiblement affectée.

Au centre de détention, la femme a été évaluée par des psychologues et des psychiatres, qui ont prescrit une forte dose de médicaments anxiolytiques - jusqu'à trois fois par jour - bien que son état émotionnel continue de se détériorer.

« Chaque fois que nous parlons, elle est déprimée, malgré le fait qu'elle prenne une quantité énorme de médicaments. Trois fois par jour, on lui administre des anxiolytiques. Nous parlons de plus de quatre médicaments et pourtant, nous n'avons pas de réponse de la part des personnes qui s'occupent de son cas », a souligné la plaignante.

Travailleuse exemplaire et appréciée par sa communauté

Avant son arrestation, madame travaillait dans une chaîne de restauration rapide, où elle exerçait avec responsabilité la préparation de salades.

Son engagement et son caractère l'ont rendue très appréciée de ses collègues, qui, après avoir appris sa situation, ont commencé à collecter des fonds pour soutenir légalement son dossier et éviter sa déportation.

Cette solidarité spontanée témoigne non seulement de la qualité humaine de la femme, mais aussi de l'impact émotionnel que son arrestation a eu sur ceux qui l'entourent.

Un limbo juridique sans réponses

Le manque d'informations claires et précises sur les raisons de son arrestation a causé un grand désarroi dans la famille.

Après avoir été transférée dans un deuxième centre de détention, la femme a eu sa première audience devant un juge de l'immigration, qui n'a pas su expliquer les raisons exactes de son arrestation, selon l'avocat du dossier.

Face à la gravité de l'état de santé de la détenue, l'avocat a demandé depuis plus de 20 jours sa libération pour des raisons médicales. Les documents nécessaires ont été présentés et le nom d'une personne pouvant assurer son suivi a été proposé. Cependant, les réponses ont été vagues et insuffisantes.

Pour le 9 décembre, une audience de mise en liberté était prévue. Cependant, la veille, l'avocat reçut un courriel l'informant que "le juge n'avait pas compétence pour son tribunal", ce qui a ajouté encore plus d'incertitude et de désespoir à l'affaire.

Le récit de cette fille cubaine n'est pas seulement une dénonciation, mais un cri désespéré de secours, une supplication pour que quelqu'un -une autorité, un avocat ou un défenseur des droits humains- intervienne avant qu'il ne soit trop tard.

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