L'administration Trump partage avec l'ICE les noms de tous les voyageurs aériens aux États-Unis pour détecter les personnes susceptibles d'être expulsées



La TSA transmet plusieurs fois par semaine des listes de passagers à l'immigration pour détecter les personnes susceptibles d'être expulsées. La coordination a permis des arrestations dans les aéroports, y compris celle d'une étudiante expulsée en 48 heures. Le gouvernement défend cette mesure comme faisant partie de son offensive migratoire et de sécurité nationale.

Les listes permettent de croiser des données et de déployer des agents dans les terminaux aéroportuaires pour procéder à des arrestationsPhoto © X/Aéroport Int'l de Miami

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L'administration du président Donald Trump a élargi l'utilisation des données des passagers en partageant avec le Service d'immigration et de contrôle des douanes (ICE) les noms de tous les voyageurs aériens aux États-Unis, une pratique destinée à identifier et arrêter des personnes susceptibles d'être expulsées directement dans les aéroports.

Selon ce que révèle le journal The New York Times, depuis mars, l'Administration de la sécurité des transports (TSA) a remis plusieurs fois par semaine des listes de voyageurs à l'ICE, permettant à cette agence de croiser des données et de déployer des agents dans les terminaux aéroportuaires pour effectuer des arrestations.

Le mécanisme consiste à comparer les noms des passagers avec des bases de données de personnes sous le coup d'ordres de déportation.

Bien qu'il n'ait pas été précisé combien d'arrestations ont eu lieu par ce biais, un ancien fonctionnaire de l'ICE a assuré que dans sa région, 75 % des cas mentionnés par le programme ont abouti à des détentions, a indiqué le rapport.

Parmi les cas mentionnés figure celui de Any Lucía López Belloza, une étudiante universitaire de 19 ans arrêtée le 20 novembre à l'aéroport Logan de Boston alors qu'elle tentait d'embarquer pour surprendre sa famille au Texas. Deux jours plus tard, elle a été expulsée vers le Honduras.

La révélation coïncide avec le discours officiel du Département de la Sécurité Nationale (DHS), dont la secrétaire, Kristi Noem, a proclamé des "progrès historiques" en matière de contrôle de l'immigration.

Selon ses chiffres, depuis le 20 janvier 2025, plus de 2,5 millions de migrants irréguliers ont quitté le pays, dont 605 000 expulsés et 1,9 million qui sont partis volontairement.

Noem a attribué ces résultats à un changement radical par rapport à l'administration précédente et a affirmé que le président Trump a ramené le DHS à ses « missions centrales », garantissant ce qu'elle a décrit comme « la frontière la plus sécurisée de l'histoire ».

L'utilisation massive des données des passagers s'ajoute à d'autres initiatives qui renforcent le contrôle migratoire et amplifient la surveillance étatique, dans un contexte de critiques croissantes concernant l'impact de ces politiques sur les droits civils, la vie privée et le procès équitable, surtout lorsque les arrestations se produisent sans préavis dans des espaces tels que les aéroports et lors de voyages internes.

ICE a investi plus de 1,400 millions de dollars en contrats avec des entreprises technologiques pour renforcer sa capacité de surveillance, y compris des systèmes de reconnaissance faciale, de surveillance des réseaux sociaux et des logiciels pour pirater des téléphones mobiles.

Ainsi, il mettra en œuvre un système d'intelligence artificielle développé par Signal Labs pour suivre et analyser l'activité des utilisateurs sur les réseaux sociaux.

Ce système identifiera les immigrants à travers des publications, des images, des lieux et des caractéristiques personnelles visibles sur des photos ou des vidéos. De plus, le logiciel peut détecter des tendances, identifier des traits physiques et générer des alertes automatiques pour l'ICE.

La mise en œuvre de ce système d'IA pourrait faciliter la localisation et la capture d'immigrés, y compris ceux n'ayant pas de casier judiciaire ou d'antécédents dans les systèmes gouvernementaux.

De plus, cela peut entraîner des arrestations et des déportations plus rapides, augmentant la pression sur les communautés immigrées qui font déjà face à un climat de surveillance et de peur.

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