L'opposante vénézuélienne María Corina Machado a envoyé un message aux Cubains et aux Nicaraguéens dans lequel elle s'est engagée à défendre la cause de la libération de ces peuples une fois qu'un Venezuela sera libre.
Les déclarations ont eu lieu à Oslo, lors d'un échange avec des journalistes.
Dans ce contexte, Machado a été emphatique en liant les destins politiques des trois pays sous des régimes autoritaires dans la région.
"Je vais dire quelque chose sur Cuba. La lutte pour la liberté du Venezuela est la lutte pour la liberté de Cuba et la lutte pour la liberté du Nicaragua. Et tous les Cubains, à l'intérieur et à l'extérieur de Cuba, doivent savoir qu'une fois que le Venezuela sera libéré, nous allons lutter pour sa liberté aussi", a affirmé la dirigeante.
"Il va arriver. Le Venezuela sera libre, Cuba sera libre et le Nicaragua sera libre", a-t-il ajouté.
Le message, destiné explicitement aux Cubains à l'intérieur comme à l'extérieur de l'île, a été rendu public à un moment de forte visibilité internationale pour Machado, qui s'est rendu dans la capitale norvégienne pour recevoir le Prix Nobel de la Paix.
L'opposante a transformé son discours en un appel régional contre des systèmes répressifs interconnectés, et insiste sur le fait que les processus politiques du Venezuela, de Cuba et du Nicaragua ne peuvent pas être analysés de manière isolée, mais plutôt comme faisant partie d'une même dynamique de pouvoir en Amérique latine.
Ses mots prennent plus de poids en raison du contexte dans lequel ils ont été prononcés.
La dirigeante vénézuélienne a récemment réussi à quitter son pays après avoir passé 16 mois dans la clandestinité, évitant un mandat d'arrêt du régime de Nicolás Maduro.
Selon des sources diplomatiques citées par le quotidien The Wall Street Journal, sa sortie a eu lieu lors d'une opération secrète soutenue par les États-Unis.
Selon ce rapport, Machado aurait quitté le Venezuela en lanche depuis la côte occidentale vers Curaçao, d'où elle a été transférée par un avion privé à destination d'Oslo, avec une escale technique à Bangor, dans le Maine.
Malgré le succès de l'opération, elle n'a pas pu arriver à temps pour la cérémonie officielle du Prix Nobel de la paix, que sa fille, Ana Corina Sosa Machado, a finalement reçue en son nom.
Le propre Comité Nobel a reconnu que son transfert en Norvège a été "plus compliqué que prévu" en raison des menaces contre sa vie.
À Oslo, Machado a été accueillie entre applaudissements, étreintes et slogans de soutien de la part de sympathisants qui scandaient "Liberté pour le Venezuela !".
La leader de l'opposition a utilisé ce cadre international non seulement pour dénoncer la répression et la crise humanitaire au Venezuela, mais aussi pour étendre son message à d'autres pays de la région.
Dans ses interventions, il a réitéré que la lutte vénézuélienne ne se limite pas à un changement interne, mais qu'elle a des implications plus larges pour des peuples qui, comme les Cubains et les Nicaraguéens, vivent sous des gouvernements autoritaires.
Le président des États-Unis, Donald Trump, a réagi à la présence de Machado à Oslo et a averti qu'il n'aimerait pas que le régime de Maduro tente de l'arrêter à son retour. Trump a qualifié son prix Nobel de la paix d'acte de justice envers ceux qui défendent la liberté.
Machado, pour sa part, a réaffirmé son intention de retourner au Venezuela et de poursuivre sa lutte politique. "Ma lutte ne s'arrête pas ici. Je reviendrai bientôt, car le Venezuela mérite liberté et justice", a-t-elle déclaré.
Dans ce cadre, son message aux Cubains a résonné comme une promesse et une déclaration politique d'envergure régionale : que la libération éventuelle du Venezuela ne sera pas un fait isolé, mais plutôt le début d'une lutte partagée pour la liberté dans des pays qui, selon elle, partagent une même réalité de répression et de manque de droits.
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