Le Congrès américain adopte une loi bipartite pour renforcer les relations avec le régime de Maduro

Le Congrès des États-Unis a adopté la Loi Bolívar pour restreindre les opérations économiques avec le régime de Maduro au Venezuela. Cette loi vise à couper l'accès aux ressources financières internationales, en particulier dans le secteur pétrolier.

Cámara de Representantes de Estados Unidos © Flickr / NATO
Chambre des représentants des États-UnisPhoto © Flickr / OTAN

La Chambre des représentants des États-Unis a franchi une étape cruciale ce lundi en approuvant la Loi Bolívar, une législation bipartite qui vise à limiter les opérations économiques avec le régime de Nicolás Maduro au Venezuela.

La réglementation, officiellement appelée "Loi sur l'interdiction des opérations et des baux avec le régime autoritaire illégitime du Venezuela", a été présentée par les congressistes de Floride Mike Waltz, républicain et futur conseiller à la sécurité nationale du président élu Donald Trump, et Debbie Wasserman Schultz, démocrate.

«Nous devons maintenir les sanctions existantes contre le régime et chercher à élargir les sanctions afin de minimiser les ressources de Maduro pour abuser des libertés et de la prospérité du peuple vénézuélien. Cette législation envoie un message clair et puissant à Maduro, ainsi qu'à d'autres dictateurs à travers le monde, qu'il n'y aura pas d'apaisement, qu'il n'y aura pas de tolérance, qu'il n'y aura pas de récompense pour ses actions illégales et malhonnêtes», a affirmé Waltz dans un communiqué.

Le but de la Loi Bolívar est de "fournir une bouée de sauvetage financière" au gouvernement vénézuélien, a expliqué le républicain. "Notre politique doit s'appuyer sur la solidarité avec les courageux activistes qui luttent pour briser les chaînes de l'oppression et ne pas offrir aide et réconfort à leurs oppresseurs", a-t-il affirmé.

La réglementation renforce les sanctions établies dans la Loi d'Autorisation de Défense Nationale de 2020, qui interdit au Département de la Défense de conclure des contrats avec des entreprises ayant des liens avec des entités contrôlées par le régime de Maduro.

Cet durcissement vise à empêcher que des ressources internationales soient utilisées pour soutenir ce que Waltz a décrit comme "l'appareil répressif" de Maduro.

La congressiste républicaine María Elvira Salazar a salué l'approbation par la Chambre des représentants, soulignant que cette loi constituait un coup supplémentaire contre la structure financière du régime.

«La législation constitue une bouée de sauvetage financière supplémentaire pour l'appareil répressif du régime de Maduro», a exprimé dans un message diffusé sur X.

Le projet de loi doit maintenant être discuté et voté au Sénat, où il bénéficie d'un large soutien bipartite, ce qui augmente considérablement ses chances de devenir loi sans encombre.

Ce mouvement se déroule dans un contexte de tensions politiques au Venezuela, où les élections présidentielles du 28 juillet ont été qualifiées par des observateurs internationaux d'illibérales, injustes et non démocratiques. L'opposition a dénoncé une fraude après avoir présenté des résultats largement en faveur du candidat Edmundo González, qui se trouve actuellement en exil en Espagne.

Au cours des dernières années, l'administration de Joe Biden a assoupli certaines sanctions économiques pour favoriser des négociations et de potentielles élections libres. Ces assouplissements comprenaient des licences permettant à des entreprises pétrolières, comme l'américaine Chevron, d'opérer au Venezuela.

Cependant, Waltz a critiqué ces mesures et souligné la nécessité de maintenir et d'élargir les sanctions afin de limiter l'accès du régime aux ressources pouvant être utilisées pour perpétuer les abus contre la population vénézuélienne.

État des relations entre le Venezuela et les États-Unis.

Depuis 2019, le Venezuela et les États-Unis n'entretiennent plus de relations diplomatiques formelles. Cette rupture est survenue après que l'administration Trump a reconnu Juan Guaidó comme président par intérim, contestant ainsi la légitimité de Maduro.

En réponse, Maduro a expulsé le personnel diplomatique américain et a fermé l'ambassade vénézuélienne à Washington.

Malgré l'absence de diplomatie officielle, il existe des canaux de communication limités pour aborder des sujets spécifiques, tels que la libération de citoyens américains détenus au Venezuela ou la gestion de la crise humanitaire.

Les États-Unis continuent de reconnaître les forces d'opposition comme des représentants légitimes du peuple vénézuélien, bien que la figure du gouvernement intérimaire ait été dissoute en 2023.

Avec la Loi Bolívar, les États-Unis réaffirment leur position ferme contre les pratiques autoritaires de Maduro, tout en soutenant les droits et la prospérité du peuple vénézuélien dans un contexte de relations tendues et de sanctions économiques strictes.

Le durcissement des sanctions fait partie d'une stratégie visant à limiter l'accès du régime vénézuélien aux ressources internationales. Ces mesures touchent particulièrement le secteur pétrolier, principale source de revenus du régime de Maduro.

Récemment, Maduro a profité de la victoire électorale de Trump sur Kamala Harris pour proposer un changement dans la dynamique des relations avec les États-Unis. Malgré les conflits et les sanctions durant le premier mandat de Trump, Maduro a exprimé sa volonté d’un dialogue constructif, assurant que son gouvernement est ouvert à explorer de nouvelles voies.

L'approbation de la Loi Bolívar par le Congrès américain renforce les tensions existantes, mais ouvre la possibilité de changements dans les relations avec la nouvelle administration de Trump. Ce tournant pourrait avoir des implications significatives non seulement pour le Venezuela et les États-Unis, mais aussi pour Cuba et l'ensemble de la région.

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