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Le premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, a défendu avec une rhétorique cynique le système des missions médicales cubaines, justifiant que les professionnels de la santé de l'île doivent remettre une partie de leurs salaires au régime parce qu'ils ont reçu une "éducation gratuite".
Cette déclaration, faite en réponse à la décision des États-Unis de imposer des sanctions aux fonctionnaires de gouvernements de pays tiers qui emploient des médecins cubains dans des conditions d'exploitation, a suscité un vif débat sur les droits du travail de ces professionnels.
"On dit que les professionnels cubains qui se trouvent ici sous l'accord avec le gouvernement cubain ont dû payer, je ne sais pas si c'est 10 pour cent ou 15 pour cent, peu importe, de leur salaire au gouvernement cubain. Mais cela ne signifie pas qu'ils sont exploités. Ils bénéficient d'une éducation gratuite. Et s'ils vont à l'étranger, gagnant de l'argent grâce à cette éducation, il n'est pas déraisonnable qu'ils contribuent pour que d'autres personnes puissent s'éduquer" a souligné Gonsalves, selon Cubainformación.
Les brigades médicales de Cuba ont été qualifiées par des organisations de droits de l'homme comme un système d'exploitation du travail. La phrase de Gonsalves ignore les réitérées dénonciations d'organismes internationaux concernant les conditions de semi-esclavage auxquelles font face les médecins cubains à l'étranger.
Les médecins sont envoyés à travailler dans des pays étrangers sans garanties de travail complètes, sous une stricte surveillance du régime cubain et avec l'obligation de remettre jusqu'à 85 % de leurs salaires à l'État. De plus, leurs passeports sont retenus et ils font face à de sévères représailles s'ils décident de quitter la mission.
Le gouvernement des États-Unis, par l'intermédiaire du Secrétaire d'État, Marco Rubio, a renforcé les sanctions contre cette pratique, élargissant la politique de restriction de visas pour les fonctionnaires des pays qui engagent du personnel médical cubain dans des conditions abusives.
La décision vise à mettre fin à l'« exportation de main-d'œuvre cubaine », qui est devenue l'une des principales sources de revenus du régime de La Havane.
Misiones médicales cubaines : esclavage moderne et traite des êtres humains
Différents rapports d'organisations telles que Human Rights Watch et le Rapporteur spécial des Nations Unies ont dénoncé les conditions de travail des médecins cubains à l'étranger, les décrivant comme des formes de "esclavage moderne" et de "traite des êtres humains".
Dans ces documents, il est évident comment le régime cubain impose des restrictions aux professionnels, qui incluent l'interdiction de voyager avec leurs familles, la rétention de documents personnels et la surveillance de leurs déplacements par des agents de sécurité.
De plus, les médecins qui tentent de déserter sont considérés comme des "traîtres" et font face à des sanctions allant de l'interdiction de retourner à Cuba pendant huit ans à la persécution de leurs proches sur l'île.
Lors de précédentes occasions, ces dénonciations ont conduit des pays comme le Brésil et la Bolivie à réexaminer leurs accords avec le régime cubain et, dans certains cas, à annuler des programmes de coopération médicale.
Sanctions des États-Unis et réponse de Gonsalves
Le Département d'État des États-Unis a sanctionné plusieurs fonctionnaires cubains et étrangers impliqués dans le recrutement de médecins cubains dans le cadre de ce système d'exploitation.
La récente extension de cette politique cible également les membres de la famille immédiate des personnes participant à ces pratiques. Selon le gouvernement américain, ces mesures visent à "contrer les pratiques de travail forcé dans le monde entier".
Malgré ces sanctions, Gonsalves a défendu le programme, affirmant que les médecins cubains sont essentiels pour le système de santé de son pays et minimisant les accusations d'exploitation du travail.
"Si les Cubains ne sont pas ici, peut-être ne pourrons-nous pas gérer le service", a-t-il fait valoir en référence à la présence de personnel médical dans l'Unité d'Hémodialyse à Saint-Vincent et les Grenadines. De plus, il a suggéré que les critiques du système cubain sont le résultat d'un "malentendu" de la part de certains secteurs aux États-Unis.
Cependant, les déclarations de Gonsalves ont été perçues par des experts comme une tentative de justifier un système qui prive les médecins cubains de leurs droits fondamentaux.
« Ce n'est pas une question de coopération, mais d'exploitation », ont signalé des activistes, rappelant que les revenus générés par les missions médicales représentent l'une des principales sources de financement du régime cubain, au détriment de la dignité de ses professionnels de la santé.
La polémique autour des missions médicales cubaines continue de monter, avec des dénonciations croissantes et des actions internationales pour freiner cette forme lucrative de trafic d'êtres humains, dissimulée sous le discours de la solidarité.
Critiques de la présence cubaine à Saint-Vincent-et-les-Grenadines
La présence de médecins cubains à Saint-Vincent-et-les-Grenadines n'a pas été exempte de controverse, mais la proximité du leader de la "continuité", Miguel Díaz-Canel, avec le Premier ministre de ce pays a prévalu dans la relation entre les deux gouvernements.
En septembre 2024, des citoyens de ce pays ont critiqué la qualité du service fourni par les médecins cubains, . Le manque d'intégration des médecins cubains dans le système de santé local et les plaintes concernant leurs compétences professionnelles ont suscité un débat public.
Cependant, en décembre 2022, la visite du dirigeant cubain à Saint-Vincent et les Grenadines a laissé une scène indélébile qui a suscité des moqueries sur les réseaux sociaux en raison de la maladresse avec laquelle il s'est exprimé en anglais, et pour sa participation à un karaoké décontracté, où il a chanté "Guantanamera" aux côtés de son ministre du Commerce extérieur, Rodrigo Malmierca.
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