Des milliers de Cubains se retrouvent à nouveau sans papiers après la décision de la Cour Suprême de révoquer le statut de protection humanitaire

Que représente pour les personnes concernées l'annonce de ce vendredi de la Cour suprême ?

Donald Trump (i) et des personnes attendent leurs proches à l'aéroport de Miami (d)Foto © Collage Flickr/Gage Skidmore - YouTube/Screenshot-Telemundo 51

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Que se passera-t-il maintenant ? C'est la question que se posent des milliers de Cubains qui se retrouvent sans protection après l'annonce de ce vendredi selon laquelle la Cour suprême a permis à l'administration Trump de révoquer le statut légal temporaire accordé à plus de 500 000 immigrants par l'administration Biden.

¿Qué représente ? Avec la révocation du parole, les personnes concernées perdront leur permis de travail et se retrouveront sans papiers dans le pays, ce qui les rendra susceptibles d'expulsion, c'est ce qu'a souligné le journaliste Mario J. Pentón dès l'annonce de la nouvelle.

Cependant, de nombreux détails restent à clarifier par les avocats spécialisés en immigration dans les heures et les jours à venir, en fonction de l'évolution des événements.

Une des questions qui plane est de savoir si les démarches des personnes ayant une demande de résidence en cours selon la Loi d'Ajustement Cubain seront suspendues.

Combien de Cubains se retrouveraient sans statut légal en raison de la révocation du parole humanitaire ?

À la fin mars, lorsque la révocation du parrainage humanitaire a été annoncée, le nombre de Cubains qui se retrouveraient légalement sans protection aux États-Unis était estimé à environ 26 000.

La cifra -selon le calcul effectué à l'époque par le journaliste Wilfredo Cancio pour Café Fuerte- englobait les citoyens de l'île qui étaient entrés sur le territoire américain avec un statut de protection temporaire après mars 2024.

À ce moment-là, ces Cubains ne remplissaient pas encore le critère d'un an et d'un jour de présence aux États-Unis, nécessaire pour pouvoir bénéficier de la Loi sur l'ajustement cubain (CAA).

La Cour Suprême réduit à néant l'espoir de milliers de bénéficiaires du Parole humanitaire

Le tribunal a accordé ce vendredi une demande d'urgence présentée par la secrétaire à la Sécurité Nationale, Kristi Noem, qui met fin au programme de Joe Biden ayant permis à plus de medio million de personnes originaires de Cuba, Haïti, du Nicaragua et du Venezuela de vivre et de travailler temporairement aux États-Unis.

L'ordre bref a indiqué que les juges libéraux Ketanji Brown Jackson et Sonia Sotomayor ont exprimé leur désaccord.

Jackson a écrit que le tribunal n'avait pas pris en compte "les conséquences dévastatrices de permettre au gouvernement de perturber précipitamment les vies et les moyens de subsistance de près d'un demi-million de non-citoyens pendant que leurs recours juridiques sont en cours".

La administration a ainsi contesté une décision de la juge fédérale de district Indira Talwani, basée dans le Massachusetts, qui a déclaré que le gouvernement ne pouvait pas annuler le statut de chaque personne sans une détermination individualisée.

Cette décision est suspendue tant que le litige se poursuit.

Début mai, l'administration du président Donald Trump avait déposé une demande d'urgence auprès de la Cour suprême des États-Unis afin d'annuler la décision judiciaire qui empêchait l'annulation anticipée du programme de parole humanitaire.

Le programme, instauré durant l'administration du président Joe Biden, permettait aux personnes de ces pays d'entrer aux États-Unis par voie aérienne avec un soutien financier et de résider légalement pendant deux ans avec une autorisation de travail ; mais c'était l'un des premiers programmes annulés par Trump à son arrivée à la Maison Blanche.

Le gouvernement de Trump a soutenu que la décision du tribunal de district de Boston -qui a bloqué la suppression massive du programme- interférait avec son autorité exécutive en matière d'immigration et de politique étrangère.

Le jugement, rendu par la juge Indira Talwani et qui a donné de l'espoir aux bénéficiaires du programme de parole, stipulait que le gouvernement ne pouvait pas révoquer de manière généralisée la parole humanitaire sans un examen individuel de chaque cas, comme l'exige la loi.

La direction, de son côté, soutenait que le maintien du programme en cours soulageait les efforts fédéraux pour dissuader le passage irrégulier des frontières et compliquait l'application rapide des expulsions.

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