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Le gouvernement cubain a rejeté ce mardi les accusations formulées par l'ex-chef du renseignement militaire du Venezuela, Hugo “El Pollo” Carvajal, qui a affirmé que des autorités de l'île auraient participé à des opérations de narcotrafic aux côtés du président vénézuélien Nicolás Maduro.
Dans une déclaration écrite envoyée à l'agence AP, La Havane a également nié l'existence de contacts avec des fonctionnaires des États-Unis pour discuter d'une supposée transition à Caracas.
Dans la lettre, la vice-ministre des Relations extérieures, Josefina Vidal, a qualifié de « absurdes et faux » les rapports de presse qui évoquent « des prétendus contacts entre des fonctionnaires cubains et du gouvernement des États-Unis pour aborder des questions internes qui ne concernent que le gouvernement du Venezuela ».
Il a également ajouté que Cuba rejette les tentatives de "tacher son historique propre de lutte pour la paix en Amérique Latine et dans les Caraïbes et contre le trafic de drogue".
Les accusations de Carvajal et leur contexte judiciaire
Les dénonciations ont surgi après la diffusion d'une lettre attribuée à Carvajal, qui a dirigé le renseignement militaire vénézuélien et a été député de l'Assemblée nationale.
Dans la lettre, révélée en exclusivité par The Dallas Express, il a affirmé qu'il y avait eu des envois délibérés de cocaïne depuis le Venezuela vers les États-Unis dans le cadre d'une directive étatique, présentée comme une “arme politique” conçue —selon lui— à partir d'une idée provenant de Cuba et transmise au défunt président Hugo Chávez.
Carvajal a fui de Venezuela en 2017 et a été arrêté en Espagne, d'où il a été extradé à territoire américain. En juin dernier, il a plaidé coupable dans un tribunal fédéral de Manhattan à quatre chefs d'accusation, dont le narcoterrorisme.
L'accusation l'accuse de diriger un cartel composé d'officiers vénézuéliens de haut rang, en alliance avec des groupes guérilleros colombiens, dans le but d'“inonder” les États-Unis de cocaïne.
Une escalade régionale qui aggrave les tensions
Les accusations surviennent à un moment de tension croissante dans les Caraïbes, marquée par un vaste déploiement naval des États-Unis, comprenant des navires, des porte-avions et des sous-marins, ainsi que des actions directes contre des embarcations soupçonnées de contrebande.
À cela s'ajoute la rhétorique confrontatrice du président Donald Trump, s'adressant tant à Maduro qu'au président colombien Gustavo Petro et au gouvernement cubain lui-même.
Vidal a assuré que « certains secteurs bellicistes américains recourent à des mensonges grossiers » pour tenter de fragmenter l'unité du gouvernement vénézuélien face à ce qu'il a décrit comme une « agression extérieure », et pour impliquer Cuba dans la création de prétextes justifiant une action militaire.
La controverse a coïncidé également avec la confirmation que Maduro et Trump ont récemment tenu une conversation téléphonique. Le leader vénézuélien a déclaré que l'échange s'est déroulé dans un "ton de respect", tandis que Trump a reconnu le contact sans donner de détails, affirmant simplement qu'il s'agissait "d'un appel téléphonique".
Cuba se défend et souligne son bilan en matière de lutte contre la drogue
La diplomatie cubaine a souligné que le pays n'est pas un producteur de drogues et qu'il maintient des lois particulièrement strictes contre le trafic de drogues, avec des peines pouvant aller jusqu'à la réclusion à perpétuité.
Cependant, il reconnaît que sa situation géographique dans les Caraïbes le place sur une route fréquente pour les trafiquants, condition qui —selon Vidal— les agences américaines connaissent de première main en raison de la coopération bilatérale en matière de lutte contre la drogue.
La fonctionnaire, qui a joué un rôle clé dans le processus de détente entre Cuba et les États-Unis durant l'administration de Barack Obama, a souligné que l'île a maintenu un rôle actif dans la promotion de la stabilité régionale et a déploré ce qu'elle considère comme des tentatives d'utiliser de fausses narrations pour justifier des escalades militaires ou des pressions géopolitiques.
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