La ministre cubaine vante les croquettes de banane et le "caldo base" comme des avancées dans le réseau commercial

La ministre du Commerce intérieur de Cuba met en avant les croquettes de banane et le bouillon de base comme solutions face à la crise économique, malgré les critiques concernant la déconnexion entre les autorités et la réalité cubaine.

Plante de production alimentaire Nina Askarina, à La HavanePhoto © Tribuna/ Oilda Mon

La ministre du Commerce Intérieur de Cuba, Betsy Díaz Velázquez, a récemment vanté l'élaboration de croquettes de banane et l'introduction d'un "bouillon de base" parmi les alternatives gastronomiques comme partie des "progrès" dans le réseau commercial du pays.

Selon les déclarations de la fonctionnaire à l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire (ANPP), ces "initiatives" sont des "exemples positifs" de réponse créative face à la situation économique et d'approvisionnement complexe que traverse l'île.

Lors de son intervention devant des députés et des fonctionnaires du secteur, la ministre a salué différentes expériences dans des territoires comme Imías et San Antonio. “Nous avons vu des initiatives de tout type : croquettes de banane plantain, bouillon de base de poisson, en fin de compte, il existe des alternatives”, a affirmé Díaz Velázquez.

La représentante du régime a souligné que dans certains municipalités, le lien entre les entreprises, les producteurs et le Système de Attention à la Famille (SAF) a permis de garantir quotidiennement la protéine nécessaire pour les secteurs les plus vulnérables, grâce à une meilleure autogestion et contrôle administratif.

“Nous sommes arrivés avec une grande motivation, nous disions en arrivant à Imías qu'il y avait un lien, le secrétaire du parti nous expliquait même que pour tous les pêcheurs, la livraison est obligatoire. Ici, il y a des municipalités où le SAF assure la protéine tous les jours, pour le déjeuner et le dîner", a affirmé.

Lors de son intervention, la titulaire du Commerce Intérieur a souligné que, face à la diminution des produits dans le panier de base, il a été nécessaire de promouvoir l'autogestion et la recherche de solutions avec les ressources locales disponibles.

Il a donné l'exemple que les centres de production liés à des acteurs économiques non étatiques peuvent partiellement compenser la pénurie d'aliments réglementés, en orientant d'abord leur production vers le commerce public.

Cependant, il a reconnu des lacunes dans la gestion et l'intégration de ces expériences, en avertissant de la nécessité que les premiers produits de ces centres soient destinés au système commercial et qu'il soit établi des prix justes et des règles claires pour ne pas nuire aux consommateurs.

Malgré ces « bonnes pratiques », la ministre a déclaré que le programme n'est pas exempt d'insatisfactions et a attribué cela à la qualité du service ainsi qu'à l'absence d'offres complémentaires pour les bénéficiaires.

Les croquettes de banane et le bouillon de base se présentent comme des solutions alimentaires "créatives", tandis que des défis plus larges persistent dans le système d'approvisionnement et le secteur bancaire.

Selon Díaz Velázquez, ce qui est "important", c'est que les alternatives alimentaires parviennent effectivement au réseau commercial et, en fin de compte, à la table du peuple cubain.

Dans un contexte de profonde crise économique à Cuba, avec des salaires qui ne couvrent pas les besoins fondamentaux, des coupures d'électricité fréquentes et une inégalité sociale croissante, la ministre continue de faire des déclarations qui révèlent le décalage des autorités par rapport à la réalité économique des Cubains.

Questions fréquentes sur la crise alimentaire à Cuba et les mesures du gouvernement

Qu'est-ce que les croquettes de banane et le bouillon de base mentionnés par la ministre du Commerce intérieur de Cuba ?

Les croquettes de banane et le bouillon de base sont des "alternatives gastronomiques" que le gouvernement cubain présente comme des solutions créatives face à la crise d'approvisionnement. Ces initiatives visent à faire face à la pénurie d'aliments réglementés dans le pays. Cependant, ces mesures ont été critiquées pour leur déconnexion avec la réalité économique des Cubains, qui rencontrent des difficultés à satisfaire leurs besoins essentiels en raison de la pénurie et des prix élevés des aliments.

Quelles sont les principales critiques du système d'approvisionnement à Cuba ?

Le système d'approvisionnement à Cuba fait l'objet de critiques en raison de son inefficacité et de son incapacité à garantir des produits de première nécessité à la population. La pénurie chronique de nourriture, les retards dans la distribution du panier de base et la dépendance à des alternatives improvisées comme les croquettes de banane témoignent de l'incapacité du gouvernement à gérer la crise alimentaire. De plus, la dollarisation partielle de l'économie a engendré des inégalités, puisque de nombreux Cubains n'ont pas accès aux devises étrangères nécessaires pour acquérir les produits de première nécessité disponibles dans les magasins qui vendent en dollars.

Comment la crise économique affecte-t-elle la distribution du panier de biens de première nécessité à Cuba ?

La crise économique à Cuba a entraîné des retards et des pénuries dans la distribution du panier de base, affectant gravement la population. Le manque d'inventaires et la réduction de la quantité de produits alloués par le carnet de rationnement ont créé de l'incertitude et des difficultés à satisfaire les besoins alimentaires essentiels des Cubains. Les mesures d'urgence mises en place par le gouvernement, telles que la vente de produits alternatifs, n'ont pas réussi à résoudre le problème fondamental.

Quel rôle jouent les magasins en dollars dans l'économie cubaine actuelle ?

Les magasins en dollars à Cuba font partie d'une stratégie gouvernementale pour attirer des devises étrangères dans un contexte de crise économique. Ces magasins proposent des produits vendus exclusivement en dollars ou via des cartes liées à des comptes en devises, ce qui limite l'accès à ceux qui ne reçoivent pas de remises de l'étranger. Cette mesure a été critiquée pour augmenter l'inégalité économique et discriminer la population qui reçoit son salaire en pesos cubains, tandis que les produits de première nécessité restent rares dans les magasins opérant en monnaie nationale.

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