Des militaires se rebellent à Madagascar et rejoignent les manifestants

Des militaires à Madagascar rejoignent les manifestations, appelant à désobéir aux ordres contre les manifestants. Le président Rajoelina aurait fui. L'ONU condamne la violence, avec 26 morts depuis septembre.

Armée de MadagascarPhoto © UH Droits de l'Homme

Un contingent militaire d'une base proche de la capitale de Madagascar est entré ce samedi à Antananarivo et a appelé publiquement à désobéir aux ordres de tirer sur les manifestants, lors d'une journée marquée par les applaudissements de la foule.

De acuerdo con France 24, les militaires ont appelé les policiers et gendarmes à “unir leurs forces” avec le peuple, et ont demandé aux soldats déployés dans les palais présidentiels de quitter leurs positions et de bloquer l'aéroport, tout en prenant position sur la place symbolique du 13 Mai.

Le président de la nation insulaire située au large de la côte sud-est de l'Afrique, Andry Rajoelina, aurait fui le pays, selon plusieurs médias. À ce jour, son lieu de résidence est inconnu.

Dans des vidéos diffusées par les militaires eux-mêmes, ceux-ci ont ordonné à d'autres troupes “de ne plus obéir à leurs supérieurs” et “de diriger leurs armes” contre ceux qui leur ordonneraient de tirer sur leurs camarades, au milieu de journées de manifestations historiques pour exiger des améliorations des services publics essentiels.

Des images diffusées par AFP ont montré des véhicules militaires s'intégrant aux manifestations, avec des drapeaux malgaches flottant parmi les participants. Des milliers de personnes ont continué à manifester dans la capitale, le rassemblement le plus important de ces derniers jours.

La réponse de l'État a été inégale : une partie des forces de l'ordre a eu recours à des gaz lacrymogènes et des grenades pour disperser les personnes rassemblées autour du lac Anosy, tandis que des véhicules avec des soldats armés se joignaient aux manifestations et étaient accueillis par des cris de "Merci !".

Le nouveau ministre des Forces Armées, Deramasinjaka Manantsoa Rakotoarivelo, a appelé au calme et a demandé de privilégier le dialogue, rappelant que l'armée « reste un médiateur et la dernière ligne de défense de la nation ».

Le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, par l'intermédiaire de Volker Türk, a appelé à mettre fin à l'usage inutile de la force.

Selon Nations Unies, au moins 26 personnes ont été tuées et plus d'une centaine ont été blessées depuis le début des manifestations le 25 septembre.

Le climat politique s'est durci alors que Rajoelina renforçait sa position : après avoir destitué son gouvernement, le 6 octobre, il a nommé un premier ministre militaire et désigné trois nouveaux ministres — Défense, Sécurité Publique et Gendarmerie — tous issus des forces de sécurité.

L'appel militaire à la désobéissance se produit, de plus, avec le précédent de 2009, lorsque le même contingent a dirigé une révolte durant le soulèvement populaire qui a porté Rajoelina au pouvoir.

Les manifestations, qui ont commencé par des revendications concernant l'eau, l'électricité, la santé et la corruption, ont évolué jusqu'à exiger la démission du président.

La place du 13 Mai, épicentre des grandes crises politiques depuis les années soixante-dix, est redevenue le cœur de la mobilisation, tandis que le cap du Gouvernement et la loyauté des forces armées demeurent incertains.

Protestations historiques à Madagascar

La vague de manifestations à Madagascar marque un tournant politique et social avec des effets régionaux et de gouvernance immédiats.

Les mobilisations ont débuté par des revendications sociales de base et ont évolué vers une exigence politique de plus grande ampleur.

Les citoyens ont demandé un meilleur accès à l'eau et à l'électricité et ont exigé des améliorations ainsi que la fin des pratiques abusives.

Face à la répression policière, les manifestants ont commencé à exiger la démission de Rajoelina.

En résumé, l'explosion combine un mécontentement socio-économique, une violence d'État documentée, des alignements militaires inhabituels et un précédent historique qui suggère que la crise pourrait redéfinir l'équilibre des pouvoirs à Madagascar.

Questions fréquentes sur la crise politique à Madagascar et le contexte cubain

Qu'est-ce qui s'est récemment passé à Madagascar ?

À Madagascar, un contingent militaire s'est rebellé et a rejoint les manifestations citoyennes dans la capitale, Antananarivo, appelant à désobéir aux ordres de tirer sur les manifestants. Le président Andry Rajoelina a apparemment fui le pays, et la situation semble suggérer un coup d'État en cours.

Pourquoi la population de Madagascar proteste-t-elle ?

Les manifestations à Madagascar ont commencé par des demandes sociales fondamentales telles que l'accès à l'eau, à l'électricité et à la santé, et ont évolué vers des revendications politiques plus profondes, comme la démission du président. La population est mécontente des conditions de vie et de la corruption au sein du gouvernement.

Quelles sont les similitudes entre les manifestations à Madagascar et celles de Cuba ?

Dans les deux pays, les manifestations ont été déclenchées par le mécontentement social en raison du manque de services de base et de la répression gouvernementale. Tant à Madagascar qu'à Cuba, les citoyens ont exprimé leur frustration face à l'absence de réponse efficace de leurs gouvernements aux besoins fondamentaux et à la corruption.

Quelle a été la réponse du gouvernement cubain aux récentes manifestations ?

Le gouvernement cubain a répondu par la répression, y compris des détentions arbitraires et l'utilisation de la propagande pour minimiser les manifestations. Il a tenté de projeter une image de calme et de contrôle, bien que la réalité montre un mécontentement social croissant et des situations critiques, comme des coupures de courant prolongées et une pénurie de nourriture.

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