
Vidéos associées :
Les États-Unis se préparent à lancer des frappes aériennes ciblées contre des installations militaires au Venezuela qui, selon des responsables américains, sont utilisées par le régime de Nicolás Maduro pour des activités de trafic de drogue.
La décision, révélée par The Wall Street Journal, marquerait une nouvelle phase dans la stratégie de pression du président Donald Trump contre Caracas, que Washington accuse de diriger un réseau criminel transnational connu sous le nom de Cartel des Soleils.
Le Pentagone a identifié les objectifs
Des sources citées ont affirmé que le Pentagone a déjà identifié une série d'objectifs militaires sur le territoire vénézuélien, parmi lesquels des pistes clandestines, des dépôts de carburant, des centres logistiques et des bases présumément liées au trafic de drogue.
De concretiser les attaques, l'objectif serait -selon la source- "d'envoyer un message sans équivoque" au dictateur vénézuélien : son temps au pouvoir "touche à sa fin".
Bien qu'il n'y ait pas de confirmation d'une invasion terrestre, les préparatifs laissent à penser à une offensive aérienne de précision, centrée sur des structures où convergent les opérations du régime et celles des cartels alliés.
Un haut fonctionnaire américain, cité par le Nuevo Herald, a affirmé que Maduro "pourrait se retrouver piégé dans son propre pays" si l'opération est exécutée. "Il y a plus d'un général prêt à le livrer", a assuré la source.
Opération "de précision", pas d'invasion
Bien que la présence militaire américaine ait suscité des inquiétudes dans la région, des analystes militaires jugent peu probable une invasion à grande échelle.
Le colonel à la retraite Mark F. Cancian, du Centre d'Études Stratégiques et Internationales (CSIS), a expliqué que la force actuelle "n'est pas suffisante pour occuper le Venezuela", mais l'est "pour lancer des attaques de précision ou des missiles de croisière contre des objectifs stratégiques".
Pour sa part, Elliott Abrams, ancien envoyé spécial des États-Unis pour le pays andin, a révélé au chroniqueur Andrés Oppenheimer que Trump "ne cherche pas une guerre prolongée", mais des actions rapides et décisives, similaires à l'attaque qu'il a ordonnée en 2020 contre le général iranien Qasem Soleimani.
Une force militaire sans précédent dans les Caraïbes
Depuis août, les États-Unis maintiennent une force opérationnelle conjointe dans le sud de la mer des Caraïbes, équipée de destroyers, de chasseurs F-35B et de drones armés MQ-9 Reaper, basés à Porto Rico.
À la mi-mois, Trump a confirmé qu'il avait autorisé des opérations de la CIA au Venezuela et a suggéré la possibilité d'une intervention terrestre pour stopper le trafic de drogues et l'entrée d'immigrants irréguliers en provenance de ce pays.
Dix jours plus tard, le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a ordonné l'envoi du porte-avions USS Gerald R. Ford accompagné de son groupe de frappe - composé de plus de 4 000 hommes et de 90 avions de chasse - vers les Caraïbes, dans ce que les analystes décrivent comme la plus grande concentration militaire américaine face au Venezuela depuis des décennies.
Jusqu'à présent, les opérations se sont limitées à des interceptions maritimes.
Au cours des dernières semaines, la flotte américaine a détruit des embarcations rapides soupçonnées de transporter de la cocaïne, laissant 61 présumés trafiquants de drogue morts.
Cependant, des hauts responsables du Pentagone ont confirmé que les prochaines phases pourraient déplacer les opérations sur le sol, ciblant des laboratoires, des centres de commandement et des convois du régime.
Maduro et son entourage dans le collimateur de Washington
Le gouvernement de Trump accuse directement Nicolás Maduro et de hauts fonctionnaires civils et militaires de diriger le Cartel des Soleils, responsable - selon des estimations américaines - d'exporter jusqu'à 500 tonnes de cocaïne par an vers l'Europe et les États-Unis.
Washington a doublé la récompense pour des informations menant à l'arrestation de Maduro à 50 millions de dollars, la plus grande gratification jamais offerte par un chef d'État en exercice.
De plus, il offre 25 millions pour plusieurs de ses principaux collaborateurs, parmi lesquels Diosdado Cabello et Vladimir Padrino López, tous deux accusés de trafic de drogue.
La procureure générale Pam Bondi a récemment qualifié Maduro de "l'un des plus grands narcotrafiquants du monde" et de "menace directe pour la sécurité nationale des États-Unis".
Une nouvelle phase de la confrontation
L'escalade militaire se produit dans un contexte de durcissement des sanctions économiques et de désignation de plusieurs groupes criminels latino-américains - dont le Tren de Aragua - comme organisations terroristes et criminelles transnationales.
Avec les Caraïbes devenues le théâtre d'une démonstration de force, Washington semble déterminé à intensifier sa pression contre le chavisme sur le plan militaire, après des années de sanctions, d'isolement diplomatique et d'échecs dans les tentatives de négociation.
Si les attaques se concrétisent, les États-Unis participeraient à nouveau à une opération militaire directe dans l'hémisphère occidental, ce qui n'était pas arrivé depuis l'invasion du Panama en 1989.
La grande incertitude, préviennent les analystes, n'est pas de savoir si Trump ordonnera les attaques, mais quand et avec quelles conséquences politiques et régionales.
MISE À JOUR : Trump dément qu'il attaquera des objectifs militaires au Venezuela
Suite à la publication de cette nouvelle, le président Donald Trump a nié que les États-Unis préparent une attaque imminente contre des installations de l'armée de Nicolás Maduro.
Selon reporta Europa Press, Trump a nié ce vendredi que les Forces Armées soient en train de finaliser des plans pour bombarder des objectifs militaires au Venezuela.
Le mandatari a répondu que Non, à la question de savoir si, comme l'ont rapporté The Wall Street Journal et Nuevo Herald, la décision avait déjà été prise.
Pour sa part, dans des déclarations citées par Fox News Digital, la secrétaire adjointe à la presse de la Maison Blanche, Anna Kelly, a déclaré de manière catégorique : "Des sources anonymes ne savent pas de quoi elles parlent. Tout annonce concernant la politique envers le Venezuela proviendrait directement du président."
Archivé dans :