Une mère cubaine, identifiée comme Brianna sur TikTok (@rodriguez20245), a raconté qu'elle n'a pas pu acheter le pain rationné en raison du manque de farine. Dans une vidéo publiée sur son compte, elle explique qu'elle s'est levée tôt comme chaque matin, mais qu'en arrivant à la boulangerie, elle l'a trouvée fermée. "Il n'y a pas de pain dans le magasin parce qu'il n'y a pas de farine", a-t-elle déclaré. Son témoignage a suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux.
"Je me suis réveillé très tôt pour aller à la boulangerie chercher mon petit pain quotidien, et quand je suis arrivé, j'ai eu la surprise de trouver la boulangerie fermée", a-t-il raconté. Il a ajouté qu'il est rentré chez lui avec "les sacs vides", seulement avec le carnet d'approvisionnement, et qu'il a réfléchi à ce qu'il pouvait inventer pour le petit déjeuner. "Je n'ai eu d'autre choix que d'aller au kiosque du coin et d'acheter un petit paquet de biscuits salés. Ce paquet de biscuits m'a coûté 180 pesos… et rien, je les ai mangés avec de la mayonnaise", a-t-il expliqué. "Ce sont des choses qui arrivent dans ma petite Cuba belle", a-t-il conclu.
La vidéo, au moment de cet article, avait accumulé plus de 143 000 vues sur TikTok, accompagnées de milliers de commentaires, parmi lesquels des expressions d'empathie, de préoccupation et de surprise. "Que Dieu ait miséricorde pour ce noble peuple cubain", a commenté un utilisateur. "Père bien-aimé, bénis Cuba avec abondance de nourriture", a écrit un autre. Certains se sont demandé comment son fils faisait face à la situation, à quoi Brianna a répondu : "Il ne peut manquer de rien. Peut-être que nous resterons sans manger, mais lui non, tu peux en être sûre."
Il y a ceux qui ont suggéré de préparer du pain fait maison ou des alternatives comme les arepas, et d'autres ont proposé d'envoyer de la farine ou une aide financière depuis l'étranger. Des comparaisons ont également été faites avec la situation au Venezuela, au Mexique ou au Nicaragua, où plusieurs utilisateurs ont déclaré ne pas rencontrer de difficultés similaires pour accéder aux aliments de base.
Ce n'est pas la première fois que Brianna documente les difficultés du quotidien à Cuba. Début avril, elle a partagé combien elle a dépensé pour des courses pour son bébé : 1.080 pesos cubains pour à peine deux ou trois jours. Elle a également montré son carnet d'approvisionnement avec la partie concernant les viandes vide, qu'elle garde précieusement "comme de l'or" étant l'une des rares façons d'accéder à des produits normés.
Une crise nationale qui s'aggrave
Le cas de Brianna s'ajoute à de nombreux rapports sur le manque de farine et de pain à Cuba. Le 26 février, les autorités ont suspendu la production de pain dans toute la province de Matanzas, sauf dans sa ville principale, en raison d'un manque de matières premières. Le 20 mars, un responsable de l'Entreprise Cubaine du Pain a reconnu publiquement qu'il n'y avait du pain que pour un jour dans ce territoire.
En Santiago de Cuba, le prix du pain a explosé en mars dernier, atteignant 50 pesos par unité, tandis qu'à La Havane, des files d'attente ont été signalées s'étendant jusque tard dans la nuit. Les utilisateurs décrivent des attentes de plusieurs heures pour obtenir à peine deux unités de pain normé, qui sont parfois indisponibles en raison de coupures de courant ou d'interruptions dans la production.
À Bayamo, des revendeurs de pain ont été impliqués dans une violente bagarre à coups de pierres. L'événement a été filmé par des voisins et partagé sur les réseaux. L'incident reflète le niveau de tension sociale et la compétition pour des produits aussi fondamentaux que le pain, dans un environnement marqué par la pénurie et la spéculation.
La libreta de ravitaillement, qui autrefois représentait une garantie alimentaire, est aujourd'hui un symbole de pénuries. Le gouvernement a reconnu des retards, une pénurie de produits et des problèmes logistiques, sans offrir de solutions efficaces. En décembre 2024, il a annoncé qu'il éliminerait progressivement la Cadena Cubana del Pan, bien qu'aucune amélioration visible n'ait été constatée jusqu'à présent.
Le témoignage de Brianna devient un portrait supplémentaire de la précarité quotidienne. "Peut-être que nous allons manquer de nourriture", a-t-elle déclaré, "mais mon fils ne doit manquer de rien". Une phrase qui condense la lutte de milliers de familles cubaines pour survivre face à la crise économique.
Questions fréquentes sur la pénurie alimentaire et la situation à Cuba
Pourquoi n'y a-t-il pas de pain dans les boulangeries à Cuba ?
La pénurie de pain dans les boulangeries cubaines est principalement due à la pénurie de farine, un problème qui affecte l'île depuis plusieurs mois. Malgré l’arrivée d’un navire avec 24 000 tonnes de blé, la distribution reste insuffisante, et de nombreuses boulangeries ont dû interrompre leurs activités par manque de matières premières.
Qu'est-ce que le carnet de ravitaillement à Cuba ?
La libreta de abastecimiento est un document utilisé à Cuba pour la distribution rationnée d'aliments et de produits de première nécessité. Conçue à l'origine comme une garantie alimentaire, elle symbolise aujourd'hui la pénurie dans le pays, avec de nombreuses sections vides et des produits qui n'atteignent pas les magasins.
Comment la crise électrique impacte-t-elle la vie quotidienne à Cuba ?
La crise électrique à Cuba provoque des coupures de courant prolongées qui compliquent la vie quotidienne, affectant la conservation des aliments, la préparation des repas et le repos nocturne. Le manque d'électricité oblige les familles à chercher des alternatives comme cuisiner au charbon et à dépendre de voisins avec des générateurs électriques.
Quelles alternatives ont les Cubains face à la pénurie alimentaire ?
Face à la pénurie alimentaire, les Cubains ont recours à des solutions créatives comme la préparation de pain fait maison ou la recherche de nourriture sur les marchés informels, malgré les prix élevés. De plus, certains reçoivent de l'aide de la part de membres de leur famille à l'étranger ou collaborent au sein de la communauté pour partager des ressources.
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